Le patron de l’entreprise est accusé de confier certains marchés publics à quelques membres de sa famille. Là où le bât blesse, révèlent des sources concordantes dignes de foi, c’est qu’il y en a qui sont réalisés au rabais, lorsque d’autres ne le sont simplement pas.
Des sources bien introduites aux Aéroports du Cameroun (Adc), le marché 27/Ma/Adc/Cpm/2011 de 73.736.518 Fcfa, signé le 30/09/2011, relatif à la réfection du pont sur la Mefou à l’Aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, auquel il faudra ajouter un avenant de 15.768.470 Fcfa, attribué à l’entreprise Trading management corporation (Tmc), est l’un des scandales managériaux, voire un pied de nez du directeur général de l’entreprise, Owona Assoumou, aux institutions républicaines. Peu importe qu’il se rappelle que ce pont est régulièrement utilisé par le président de la République, Paul Biya.
En effet, les usagers qui fréquentent l’Aéroport international de Yaoundé-Nsimalen connaissent certainement cet ouvrage d’art donnant accès à la plateforme aéroportuaire. Aussi, se posent-ils la question de savoir à quel moment cette infrastructure a été érigée. L’autre préoccupation est de savoir si l’entreprise Tmc avait les compétences techniques nécessaires à la réfection de ce pont, qui culmine à plus de 50 mètres au-dessus de la rivière Mefou. Si non, s’interrogent les mêmes indiscrétions, comment Tmc a-t-elle procédé, pour gagner ce marché ?
A en croire ces sources indiscrètes, la mission du Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe), qui a séjourné dans l’entreprise en 2014, avait qualifié ce marché de fictif.
D’après un ingénieur des Adc, Trading management corporation n’aura au total procédé qu’aux travaux d’assainissement autour du pont, de renforcement de la couche de bitume existante (alors que le marché prévoyait un décapage préalable de l’ancien bitume), et d’habillage du talus côté aéroport. Coût total des travaux : 89.504.988 Fcfa.
Bien plus, indiquent les mêmes sources, la mission du Consupe qui a, à plusieurs reprises, séjourné sous le pont pour s’enquérir de l’effectivité des travaux, n’a jamais été convaincue par les allégations de l’ingénieur du marché qui continue de balbutier au Tribunal criminel spécial. Ce qui donne à penser que Tmc ne serait que l’un des prête-noms utilisés par le Dg des Adc, pour s’en mettre les poches. Selon d’autres sources, Abn d’Edgar Ada et Cymax de Pierre Minkoulou s’inscrit dans la même logique. Enquête à suivre.
Maurice Vivien ONANA