Ce phénomène est devenu un véritable casse-tête chinois pour les parents, les élèves ainsi que les usagers qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Le Cameroun vit depuis près de cinq ans, le phénomène vexant de carence de pièces de monnaie. Une situation qui n’arrange pas le monde des petites affaires. Pour faire des emplettes par exemple, il faut s’attendre à ce qu’après un achat on vous demande si vous avez les pièces. En cette période de rentrée scolaire, les parents et les élèves vivent le martyr relativement à cette pénurie.
En effet, les pièces de monnaie sont devenues plus précieuses que les billets. Pour les parents qui ont plusieurs enfants scolarisés, c’est une équation difficile à résoudre surtout quand il faut donner à chacun une somme de 200f ou de 300f, 400f, etc. très souvent, ces pauvres parents se trouvent dans l’obligation de donner à chacun de ces enfants une somme de 500 FCFA. Et pourtant, leurs revenus ne sont pas conséquents. Pour la majorité des parents d’élèves qui ont un niveau de vie moyen, c’est une véritable pilule amère. Un état de fait qui vient montrer l’évolution de ce fléau qui s’est également répandu aux petites villes et même à l’arrière-pays. Selon certains usagers qui souffrent de cette absence de pièces de monnaie, l’Etat du Cameroun doit adresser cette question à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Béac) afin qu’elle trouve des solutions pertinentes.
A en croire certains analystes, le manque de pièces ou de petites coupures est une vraie menace pour la compétitivité d’une économie. Cela s’exprime dans la mesure où, elle ne facilite pas les petits échanges, le petit commerce. Pour éviter à la petite économie qui nourrit la grande une agonie, cette problématique de pièces commande une résolution au plus vite. La mise en circulation par la Béac d’un volume de nouvelles pièces de monnaie il y a deux ans, n’a été qu’un début de solution. La question de l’absence de pièces monnaie est restée intacte. A cela, il faut comprendre que la sécheresse des pièces est grande. Plusieurs observateurs pointent un doigt accusateur vers les autorités monétaires qui émettent des pièces de monnaie faites à base d’une matière prisée par les bijoutiers qui peut être à certain niveau à l’origine de cette crise.
Au banc des accusés également, la communauté chinoise qui selon une certaine opinion s’investirait aussi dans la rétention des pièces de monnaie. En témoigne la saisie par la douane camerounaise d’un container de pièces en partance pour la Chine. Ou encore d’un autre du même pays qui aurait été surpris avec un sac contenant des pièces de monnaie.
Au demeurant, plusieurs Camerounais estiment à raison que les autorités monétaires devraient cesser d’émettre des pièces avec cette matière. Ils doivent, estiment-ils, produire les pièces avec une autre matière ou faire simplement des coupures de 50 FCFA 100 FCFA, de 200 FCFA pour résoudre cette pénurie des pièces qui fait beaucoup de ravages à l’économie.
Emmanuel MVELE