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Entretien routier : l’offre du Mintp aux communes du Cameroun

Elle a été déclinée au Salon de l’Action Gouvernementale lors d’une rencontre B to B tenue, le 28 juillet 2023 à Yaoundé.

Exposé des motifs du Directeur général des Travaux d’infrastructures, Benoît Parfait Mbole Mbole. Il était relatif à l’entretien des routes au Cameroun, qui est exercé par trois entités, notamment l’Etat, les régions et les communes. Avec un réseau routier d’environ 121 873,93 km, le pays doit aujourd’hui compter sur l’efficacité des opérations d’entretien routier pour la praticabilité des routes en toute saison, tout en tenant compte des techniques de stabilisation des sols et des changements climatiques.


D’une manière précise, le réseau routier transféré charrie le plus long linéaire de routes avec 112 376, 65 Km soit 92,20 Km. Cependant, le niveau de financement accordé à ce réseau est le plus faible appelant ainsi à des comportements d’efficience.

Solutions

Il s’agit de la faiblesse des ressources financières, la maîtrise du cycle des projets d’entretien routier et la recherche permanente de l’adéquation entre les opérations à mener, leur qualité et les ressources à mobiliser, mais aussi le clientélisme observé dans l’attribution des marchés, la complaisance dans la validation des travaux exécutés et la non-remontée de l’information sur la contractualisation.


A cet effet, le ministère des Travaux Publics préconise, dans cette offre de collaboration, la planification harmonieuse des interventions, la professionnalisation des interventions à travers la sélection rigoureuse des entreprises d’entretien routier, la mutualisation des actions à travers l’intercommunalité et la participation citoyenne à travers la création et le fonctionnement des comités de gestion des routes.

Après le transfert des ressources depuis 2010 tant pour ce qui est de celles issues du Fonds routier que pour le Budget d’investissement public, et des compétences depuis 2018, le Mintp veut accentuer l’efficacité de la décentralisation sur la gestion du réseau routier. Cette nouvelle approche permet ainsi d’affiner et de rendre disponible l’information relative au réseau routier circonscrit aux routes régionales et communales; à apporter des éclaircissements en ce qui concerne le processus de maîtrise d’ouvrage, de l’identification des besoins, de leur maturation jusqu’au suivi de l’exécution des projets; le renforcement du cadre de collaboration avec les communes à travers la création d’un mécanisme de remontée de l’information; l’information et la sensibilisation accentuées sur les rôles des acteurs impliqués dans la gestion du réseau routier; la proposition des modèles-types de statut et règlement intérieur pour la création des comités de gestion des routes et la sensibilisation autour des projets intercommunaux…

Comités de gestion

S’agissant particulièrement des comités de gestion de routes préconisés aux régions et communes par le ministère, il s’agit d’un dispositif au cœur de la participation communautaire dans la gestion des problèmes de la route. Ces instances à but non lucratif, d’intérêt communautaire destinées à regrouper des citoyens, ont pour but d’effectuer de la veille autour des routes, de mener de petites opérations d’entretien, de cantonnage, de curage, d’assainissement sur un tronçon de route donné. Les comités de gestion des routes ont particulièrement pour but de contribuer à la mobilisation de la participation communautaire et citoyenne pour le maintien en bon état d’un tronçon de route, à l’effet d’assurer la continuité de la circulation des personnes et des biens.

Ces dispositifs visent, entre autres, pour objectifs de mobiliser la participation communautaire au sein du village, d’assurer la formation de ses membres aux techniques d’entretien routier et des ouvrages d’art, d’initier et organiser les interventions d’entretien sur le tronçon de route en vue de son maintien en bon état de service et d’alerter la commune, la région et les services déconcentrés du Mintp, de toutes dégradations éventuelles qui surviendraient sur le tronçon de route et qui dépasseraient le cadre des compétences et des capacités techniques de l’association.
Prenant appui sur une association de jeunes volontaires de la mairie de Yaoundé 5, le dispositif est en train de se mettre en place pour aboutir à la création d’un comité de gestion des routes encadré par cette commune.
Au ministère, on relève que cette nouvelle offre de collaboration cadre bien avec les objectifs de la décentralisation. Les cartes du réseau routier ont en outre été mises à la disposition des participants conviés, de même que des modèles de dossier d’appel d’offres type prenant en compte des opérations phasées d’entretien routier.
Il faut par ailleurs souligner que pour le compte de l’exercice 2023, le ministère des Travaux Publics a transféré 07 milliards aux conseils régionaux.

Maire de la Commune d’Obala

“Les ressources transférées par l’État aux Collectivités territoriales décentralisées, pour l’entretien routier, sont encore faibles; très limitées par rapport à l’ampleur de la tâche.

Nous pensons que c’est un processus ; ces ressources iront grandissantes pour permettre aux maires d’avoir la marge de manœuvre nécessaire, pour entretenir les routes communales.
A côté de ces ressources, les maires se battent également par leurs ressources propres à réaliser un certain nombre de travaux d’entretien routier. Il faut le préciser. Mais, il faut renforcer la part de l’État et des autres partenaires au développement ; que l’entretien routier, qui est l’une des activités essentielles des Collectivités territoriales décentralisées, se fasse à la satisfaction des populations. Nous sommes dans un pays en construction. Généralement, les zones de production agricole, si elles ne sont pas désenclavées, on a une production qui pourrit sur place au détriment des points de consommation et autres marchés. Ces ressources sont affectées, mais elles n’ont pas encore atteint un niveau qui puisse permettre aux maires, qui sont des bâtisseurs, de réaliser des travaux à même de satisfaire le besoin qui est grandissant.
La Commune d’Obala se porte assez bien. Si nous mettons en avant ces problèmes de moyens, on pourrait dire que nous n’avons pas encore fini notre travail et que nous n’atteignons pas encore les résultats escomptés. Mais, nous faisons beaucoup d’efforts à désenclaver notre bassin de population agricole, à emménager la voirie. D’ailleurs, si l’on y fait un tour aujourd’hui, on trouvera qu’il y a plusieurs chantiers. Mais, il faut encore d’énormes ressources, parce que si je prends le cas de la voirie urbaine, la ville d’Obala compte aujourd’hui près de 70 mille habitants contre 05 mille, il y a dix ans. Ce qui veut dire qu’il y a des besoins en termes d’aménagement du territoire, en termes de construction des routes, en termes d’entretien de celles qui existent. Tout ce flux de population à Obala vit dans un cadre amélioré ; les conditions de vie sont acceptables. Donc, nous sommes en train de travailler, nous nous employons à améliorer notre réseau routier, mais il faut encore attendre un peu que les moyens nous permettent de le faire avec beaucoup plus d’efficacité”, a fait savoir Simon Pierre Ediba.

Maire de la Commune de Nkol-Afamba

“Il faut dire que la Commune de Nkol-Afamba est à la périphérie de la ville de Yaoundé. Elle a ainsi une double caractérisation rurale dans une grande partie de la commune et urbaine dans une autre partie.

Ce qui fait que nous avons deux problèmes : dans la zone urbaine, les routes ne peuvent pas être traitées de la même façon que dans la zone rurale, c’est-à-dire que le standard des routes de la zone urbaine doit être à l’image de celui de Yaoundé 4 et Yaoundé 5, limitrophes à notre commune et où nous avons une importante population.
Du côté rural, l’entretien des routes en terre est normal. Nous devons mettre nos routes à niveau. En saison de pluies, ces routes sont impraticables. Il y a des villages et quartiers totalement coupés du reste; il y a des zones de production agricole, où on cultive du café, qui sont enclavées. Il faut tout le temps désenclaver ces zones avec cependant peu de moyens. Je crois que c’est le paradigme de toutes les communes”, a fait savoir, à son tour, Jean François Ondigui Owona.

Bertrand TJANI

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