La dénonciation d’un fonctionnaire de la douane camerounaise vient jeter un pavé dans la marre et appelle des mesures idoines pour l’arrêt de ces pratiques maffieuses qui plombent l’économie du Cameroun.
Selon le rapport couvrant la période 2010-2015, la Commission nationale anti-corruption (Conac) présentait la douane camerounaise comme le corps le plus gangréné par le phénomène de corruption. A ce jour, en dépit des efforts réalisés pour inverser la courbe, la douane reste engluée dans des pratiques peu orthodoxes, si l’on s’en tient à la dénonciation d’un fonctionnaire de la direction générale de la Douane, qui fait actuellement les choux gras de la presse.
Dans sa sortie, le fonctionnaire des douanes anonyme pour des besoins stratégiques d’enquête, vient rappeler à la mémoire collective l’existence des pratiques maffieuses qui font de ce corps de métier l’un des plus corrompus au Cameroun.
En effet, le mis en cause accuse certains responsables d’instaurer un système de corruption qui leur permet de s’enrichir sans cause et à l’abri de tout soupçon. Dans sa sortie tonitruante qui brise le silence, il fait état des pratiques peu orthodoxes qui ont cours au niveau de la nouvelle unité dénommée : ‘’Brigade de contrôles’’. « Ici notamment, fulmine le fonctionnaire des douanes, cette unité a pour mission le contrôle documentaire, puis l’augmentation du prix du dédouanement des lubrifiants autos, chose qui n’a pas marché jusqu’à date ».
Au niveau des chefs d’unités frontalières, le responsable de la douane avoue que ces derniers subissent une pression des hauts responsables, qui ne passent pas par quatre chemins, pour dire qu’il leur faut se faire plein les poches avant de prendre la retraite toute proche.
Dans le cas d’espèce, le fonctionnaire en service à la direction générale des douanes (Dgd) balance que « pour le payement d’une somme de 230.000 Fcfa, par véhicule au niveau des chefs d’unités, ce n’est que la somme de 100.000 Fcfa qui est consignée sur la quittance. La somme de 130.000 Fcfa prend la destination de Ngaoundéré, où les vrais patrons s’en occupent ». Cette révélation vient montrer au monde les pratiques de corruption, qui continuent d’avoir cours au sein de la douane camerounaise. Ce, malgré les performances tant vantées. D’où, l’appel aux pouvoirs publics compétents à faire barrage à ces pratiques nauséeuses qui continuent d’engraisser des individus au lieu de renflouer les caisses de l’Etat, parce qu’il faut le dire, le Cameroun doit capitaliser ses recettes pour sa bonne santé financière.
Emmanuel MVELE