Dans une mise rendue publique récemment, le ministre de l’Eau et de l’Energie a fait savoir que le volume d’eau du fleuve Benoue, qui alimente le barrage de Lagdo, a chuté de 4 à 2 milliards de mètres cubes.
Les populations de la partie septentrionale du Cameroun sont confrontées à la perturbation de l’énergie électrique, depuis quelque temps. Face à la situation, le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minée), Gaston Eloundou Essomba, a pris le taureau par les cornes.
Contrairement à certaines allégations relatives aux coupures intempestives de l’électricité dans les 03 régions du Grand Nord du pays ces derniers mois, la mise au point du ministre de l’Eau et de l’Energie sur la fourniture en électricité dans le Réseau interconnecté nord (Rin) fait état de ce qu’à cause des changements climatiques, et avec la cessation des pluies dans cette partie du territoire, en septembre 2020, le volume d’eau du fleuve Benoue alimentant le Barrage de Lagdo a chuté de 04 à 02 milliards de mètres cubes, avec un taux de remplissage de 48%, contre 105% enregistrés en 2019. Ce qui, informe le Minée, a considérablement fait chuter la production de cet ouvrage, qui est passé de 72 Mw à 25Mw.
Pourtant, en situation normale, informe davantage le ministre Eloundou Essomba, la capacité énergique du Réseau interconnecté nord pour les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord est de 102 Mw, pour une demande estimée à 67 Mw. Cet excédent étant le fruit d’une politique d’investissement du gouvernement, axée sur le barrage de Lagdo (72 Mw), la centrale thermique de Garoua (20 Mw) et la centrale thermique de Maroua (10 Mw). Face à ce déficit d’environ 47 Mw observé depuis quelques mois, le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), en sapeur pompier, a instruit au Directeur général d’Eneo de faire tourner désormais à plein régime les deux centrales de Garoua et de Maroua. D’où, les 55 Mw disponibles actuellement.
Afin de résorber définitivement cet autre déficit persistant, de l’ordre de 10 Mw, le Minée a également autorisé le raccordement immédiat d’une partie de la production de la centrale thermique d’Ahala à Yaoundé, soit 20 Mw supplémentaires, au Réseau interconnecté nord, avec une injection de 12 Mw supplémentaires à Garoua, et 08 Mw à Ngaoundéré. Cette solution efficace et durable, qui stabilisera ainsi dans les toutes prochaines semaines l’offre et la demande énergétique dans le septentrion.
Bertrand TJANI