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Culture : une élite de la Sanaga-Maritime raconte l’histoire des Mpoo

Les Elog Mpoo appartiennent au grand groupe des populations bantou, et sont dispersés dans la forêt du Sud Cameroun.

Comme tous les bantous, les Elog Mpoo sont originaires de l’Egypte ancienne, et de migration en migration, ils échouent sur les bords de la Sanaga, d’où l’un des fils de Tu, Tong décide de laisser la Sanaga pour se retourner vers le soleil couchant. L’autre fils, Nnanga continue à longer la Sanaga, et se heurte aux musulmans en pleine expansion de l’Islam. A ce niveau, la légende nous dit que Nnanga-Tu pourchassé par les Foulbés, trouvera refuge dans la grotte d’un rocher dont l’entrée sera obstruée par une toile d’araignée. Depuis lors ce rocher baptisé Ngog-Litua, est considéré comme le berceau des Elog Mpoo et l’araignée leur totem.

Nnanga Tu engendre deux fils. La légende raconte que l’un d’eux, l’aîné, Nnanga Nnanga, ayant tué une vipère, refuse de la partager avec toute la famille comme le veut la coutume, et s’enfuit avec toute la marmite. On le surnomme alors N’saa, c’est-à-dire ” celui qui rapte “. L’autre fils, Njee Nnanga se sépare aussi de la famille, et surtout de son frère.

Njee Nnanga donna naissance à un fils, Mban, qui veut dire ce qui est caché, ce qui est secret ; L’histoire raconte qu’à l’un de ses fils qui lui demandait pourquoi ils fuyaient vers la forêt, il répondit en le marquant d’une scarification en signe de croix.

Mban donna lui aussi naissance à plusieurs fils, entre autres Nnanga, Peke, Nso’o, Njob. A la mort de leur père Mban, Nnanga,selon les règles traditionnelles, prit les jeunes épouses de son père et en eut plusieurs enfants. Il prit aussi sous sa protection ses plus jeunes frères, Njob, Nso’o et Peke.

A partir de Ngog-Litua devenu lieu sacré et mythique, Les Elog Mpoo vont se disperser pour des terres à mesure de les contenir. Dans la querelle qui a suivi la mort de Mban, querelle due à la guerre de succession, la mère de Njob retourne dans sa famille avec son fils et surtout ses co-épouses (qui étaient aussi ses “minkomba” parce qu’ayant été mises dans sa cuisine par son mari). Celles-ci étaient les mères des NdogBessol et Yabii. Voilà en passant pourquoi les Badjob, les NdogBessol et les Yabii parlent le Bassaa et non pas le Bakoko. Les Elog Mpoo durent livrer d’autres batailles avec les Babimbi, non seulement pour avoir des terres, mais aussi pour s’assurer l’approvisionnement en sel, denrée fort estimée à l’époque. Du fait de toutes ces migrations, les Elog Mpoo sont aujourd’hui éparpillés dans trois régions du Cameroun (littoral, sud et centre). Ils constituent un ensemble de 14 clans.

 Rémy SIM

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