
« Les crimes rituels dans la presse quotidienne nationale camerounaise : une étude des stratégies narratives « . C’est le thème de la thèse de doctorat présentée récemment par la désormais Docteure Félicité Fossi au département de communication.

Ce travail part des découvertes entre 2012 et 2016, des cadavres mutilés, délestés de leurs organes génitaux, yeux, paupières, cœur, cheveux. Ces meurtres commis dans les villes de Bafoussam, Dschang et Yaoundé et dont les victimes étaient en majorité des femmes, laissaient envisager des pratiques occultes. D’où, le baptême par la presse de « Crimes rituels ».
À travers un vaste corpus, Felicité Fossi, ancienne journaliste au quotidien Le Messager, a notamment mis en exergue le rôle des médias dans la connaissance et la compréhension des maux sociaux qui génèrent ces « Crimes rituels » au Cameroun.
La soutenance s’est achevée avec la mention très honorable du jury, présidé par le Pr Madiba Oloko, le samedi 15 novembre 2025. Le message de la nouvelle docteure.
« THEME :
LES « CRIMES RITUELS » DANS LA PRESSE QUOTIDIENNE NATIONALE CAMEROUNAISE : UNE ETUDE DES STRATEGIES NARRATIVES
Monsieur le Président du jury,
Mesdames et Messieurs les membres du jury,
Chers invités bonjour !!!!
Nous vous remercions de l’honneur que vous nous faites en acceptant d’évaluer ce travail. L’étude que nous soumettons à votre appréciation porte sur : « LES CRIMES RITUELS DANS LA PRESSE QUOTIDIENNE NATIONALE CAMEROUNAISE : UNE ÉTUDE DES STRATÉGIES NARRATIVES ».

CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET
Cette thématique découle du constat selon lequel, entre les années 2012 et 2016, les villes de Yaoundé, Dschang et Bafoussam ont été le théâtre de meurtres avec extraction des organes. Durant cette période, une cinquantaine de corps sans vie (de sexe féminin en majorité) sont découverts. Ces cadavres mutilés sont délestés des organes tels que les paupières, les yeux, les cheveux, le cœur et toujours les organes génitaux.
La presse et en particulier la Presse Quotidienne Nationale (PQN) dans le traitement de cette actualité, leur a attribué le qualificatif de « Crimes rituels » comme désignant du fait, imputant ainsi à ces faits divers un aspect occulte ou sorcellaire. Une nomination qui opère immédiatement un basculement du factuel vers la métaphysique. Ce qui tranche avec la posture intrinsèque du journaliste dont le rôle fondamental est de dire les faits. C’est ce glissement sémantique et narratif qui est au cœur de ce travail.
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Dans le cadre de cette étude, où notre intérêt porte sur le traitement journalistique des crimes dits « rituels » dans la presse quotidienne nationale.
L’objectif principal : veut élucider et mettre en perspective les stratégies narratives de la PQN sur ces meurtres portés à l’attention du public et baptisés « crimes rituels » par les médias.
Cet objectif principal par du fait que ces crimes sont générateurs de nombreux maux sociaux que les médias par leurs fonctions d’information, d’éducation et de divertissement contribuent à rendre visibles et audibles.
À partir de cet objectif central, deux objectifs secondaires ont été formulés.
Le premier objectif secondaire vise à analyser les logiques professionnelles et discursives qui orientent la narration de ces crimes dans la PQN.
Autrement dit, il s’agit de comprendre comment les routines journalistiques, les contraintes éditoriales ou encore les choix de mise en récit influencent la manière dont l’information est construite et présentée au public.
Le deuxième objectif secondaire veut examiner les imaginaires et représentations sociales véhiculés par ces récits médiatiques.
L’enjeu ici est de montrer que le discours journalistique ne se limite pas à informer : il participe à la mise en forme d’un imaginaire collectif, parfois nourri par des stéréotypes, des croyances ou de symboliques culturelles qui contribuent à donner du sens ou à entretenir le mystère autour de ces crimes.
Ces différents objectifs traduisent la volonté de cette recherche à comprendre à la fois la mécanique du discours médiatique et les significations sociales qu’il produit.
Ces objectifs nous amènent naturellement à formuler la problématique de ce travail.
PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE
Dans le contrat de nomination des meurtres avec prélèvement des organes des victimes, la PQN leur assigne le qualificatif de « crimes rituels ». Or, ce qualificatif, qui renvoie à une symbolique sacrificielle complexe impliquant des logiques de dévotion et de pouvoir, relève d’un code de communication ésotérique dont le décryptage suppose une compétence d’initié.
En attribuant cette appellation à la plupart de ces meurtres, les journalistes sortent du cadre de leur compétence référentielle ce qui, pose le problème de l’accroc de la déférence linguistique dans l’acte de nomination.
Dès lors, ce problème soulève les questionnements suivants :
Question principale :
Comment sont construites les stratégies narratives à travers lesquelles les faits divers qualifiés de « crimes rituels » sont mis en mots par la presse quotidienne nationale camerounaise ?
Question secondaire n°1 :
Ces stratégies narratives reposent-elles sur des logiques professionnelles spécifiques, et si oui, lesquelles ?
Question secondaire n°2 :
Quelles sont les finalités médiatiques et sociales poursuivies à travers ces stratégies narratives ?
Après avoir présenté la problématique et les enjeux centraux de cette recherche nous posons le cadrage théorique , en montrant comment les concepts de narratologie médiatique et de nomination médiatique permettent de comprendre la construction des récits autour des crimes dits « rituels ».
LES CADRAGES THEORIQUES
La narratologie médiatique
Développée à partir des travaux de l’Observatoire du Récit Médiatique (ORM), notamment par François Jost, Philippe Marion, Marc Lits, Annick Dubied et Raphaël Baroni, la narratologie médiatique postule que les médias ne se contentent pas de transmettre l’information de manière neutre : chaque média imprime sa signature narrative aux faits qu’il diffuse.
Selon cette théorie, le récit médiatique est une interaction entre le narrateur, le support et le récepteur, où se tissent cognition, émotion et attentes. Même lorsque le media relate des faits réels, il les recompose selon ses contraintes, ses codes et son rythme, créant ce que Philippe Marion appelle un réel médiatique de second degré, où la frontière entre réalité factuelle et construction narrative devient poreuse.
Dans le cadre de cette thèse, cette base théorique nous a permis d’analyser comment l’identité de chaque journal façonne le récit des crimes dits « rituels ».
La nomination médiatique
Ancrée dans les principes de l’école française d’analyse du discours, la nomination médiatique considère que nommer un fait dans les médias n’est pas un acte anodin, mais une pratique à la fois sociale et linguistique.
D’après les tenants de ce postulat, (Sophie Moirand, Paul Siblot et Laura Calabrese
La nomination n’est légitime que si elle repose sur un consensus social, autrement dit un accord implicite entre les médias, les experts et le public. Ce consensus traduit ce que Calabrese appelle la « déférence », c’est-à-dire l’alignement des médias sur les attentes et les cadres d’interprétation collectifs.
Appliquée à notre étude, cette théorie nous a permis d’analyser comment et pourquoi la Presse Quotidienne Nationale a choisi le qualificatif « crimes rituels » pour nommer ces meurtres et si cette appellation découle d’un consensus sociétal préexistant ou d’une construction discursive propre à la PQN.
Les bases théoriques étant ainsi posées intéressons-nous à la méthodologie qui a guidée cette recherche.
CADRAGE METHODOLOGIQUE
Le corpus
Le corpus d’étude sur lequel repose ce travail est constitué d’un ensemble d’articles de la Presse Quotidienne Nationale camerounaise traitant des crimes dits « rituels », Sa constitution répond à un double objectif : rendre compte des stratégies narratives utilisées par les médias et comprendre les logiques idéologiques qui sous-tendent la désignation de ces faits divers.
A cet effet, cinq organes de presse ont été sélectionnés : « Cameroon Tribune », « Le Messager », « Mutations », « Le Jour » et « La Nouvelle Expression ».
Cameroon Tribune, parce que c’est le seul quotidien à capitaux publics et qui représente la presse progouvernementale, porteuse d’un discours d’accompagnement des politiques étatiques.
Le Messager, parce que pionnier de la presse indépendante, il se distingue par sa posture critique et populaire, en se voulant la « voix du peuple ».
Mutations parce qu’il adopte une position plus nuancée, cherchant à instaurer le débat citoyen par un ton analytique et mesuré.
Le Jour parce qu’il met l’accent sur la proximité avec le public et la pédagogie de l’information, dans une logique de compréhension sociale.
La Nouvelle Expression, née dans un contexte d’ouverture démocratique, incarne une presse libre, engagée pour la justice sociale et la pluralité d’opinions.
Cette diversité de positionnements idéologiques permet d’analyser comment chaque média construit et oriente le récit autour de ces crimes.
Sélection des articles
La sélection des articles a été réalisée manuellement à partir d’une lecture attentive de chaque édition de journaux retenus dans le corpus. L’objectif n’était pas seulement d’examiner les rubriques « faits divers », mais de repérer toutes les publications en lien aux crimes dits rituels, quelle que soit leur catégorie journalistique.
Pour la collecte, différentes méthodes ont été employées selon les journaux. Dans un premier temps, les articles de le Messager et de Mutations ont été photocopiés. Par la suite, grâce à la découverte de l’application CamScan, nous avons pu numériser les articles au format PDF.
Composition du corpus
Les Documents recueillis
À l’issue de notre collecte, nous avons constitué un corpus de 156 pivots textuels, répartis entre 107 articles et 38 Unes. La répartition par journal est la suivante :
Cameroon Tribune : 18 pivots textuels (14 articles et 4 Unes)
Le Messager : 24 pivots textuels (17 articles et 7 Unes)
Mutations : 43 pivots textuels (28 articles et 15 Unes)
Le Jour : 47 pivots textuels (34 articles et 13 Unes)
La Nouvelle Expression : 24 pivots textuels (19 articles et 5 Unes)

L’ensemble des coupures de presse collectées a été intégralement retranscrit. Cette étape visait à faciliter la structuration des catégories d’analyse et à permettre une typification précise des textes.
Le travail s’est avéré exigeant, car il fallait préserver l’intégrité et l’authenticité des articles y compris leur style, leur ponctuation et même leurs coquilles.
Au fil de cette étape, nous avons constaté que les publications sur les crimes dits rituels ne provenaient pas uniquement des journalistes. Mais aussi :
des leaders d’opinion, via des tribunes libres
du gouvernement, notamment à travers les communiqués de l’ex-ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement à cet époque Issa Tchiroma Bakary.
Les entretiens
A côté de ces coupures de presse recueillis, nous avons également mené des entretiens auprès 25 journalistes, anciens ou en activité, ayant contribué à la couverture médiatique de cette actualité.
Ces échanges visaient à comprendre le processus de construction du récit médiatique dans les cinq quotidiens retenus.
Les prises de contact se sont faites par téléphone, Messenger ou WhatsApp, et sur les 25 guides d’entretien envoyés, 16 ont été jugés exploitables.
Au total, nous avons obtenu :
6 réponses de Mutations
2 réponses de Cameroon Tribune,
2 réponses de Le Messager,
4 réponses de Le Jour,
2 réponses de La Nouvelle Expression.
Un seul entretien, avec Souley Onohiolo, a été réalisé en face-à-face, les autres ayant eu lieu à distance.
Dans le but d’approfondir la compréhension du monde occulte et des typifications du crime rituel, nous avons mené des entretiens avec deux spécialistes de la cryptocommunication, François Bingono Bingono et Jean Ebongue (Paix à son âme)
Le premier à retenu notre attention parce qu’il est le président de l’Association des sorciers du Cameroun et est reconnu pour ses travaux sur les traditions africaines et ses nombreuses interventions médiatiques sur les phénomènes paranormaux.
Le second, auteur et invité régulier d’émissions consacrées à l’occultisme a apporté un éclairage complémentaire sur les pratiques sorcellaires au Cameroun.
Dans les deux cas, les échanges, d’une durée d’environ une heure, se sont déroulés en face-à-face, enregistrés et retranscrits intégralement.
4) Les difficultés rencontrés
Lors de cette étape, nous avons rencontrés quelques difficultés liées principalement à la dispersion des archives, aux procédures administratives exigeantes, ainsi qu’aux négociations informelles nécessaires dans certaines rédactions.
Cependant, cette étape a été partiellement facilitée par notre familiarité avec l’environnement médiatique et nos relations dans le milieu de la presse.
Une fois le corpus constitué l’étape suivante a consisté à réfléchir à la meilleure façon d’ exploiter le contenu.
5) Les techniques d’analyse
Pour analyser en profondeur les récits , nous avons choisi la méthode de l’analyse de contenu catégorielle, inspirée des travaux de Laurence Bardin et de Lionel Dany.
L’idée, c’est de comprendre ce qui se cache derrière les textes : les représentations, les logiques implicites, et la manière dont la PQN construit le récit autour de ces faits.
Concrètement, nous avons procédé par catégorisation, c’est-à-dire que nous avons regroupé les idées, les mots ou les expressions en thèmes et codes. Deux approches ont guidé ce travail : une approche thématique, centrée sur le sens, et une approche lexicale, axée sur les mots eux-mêmes.
Le codage nous a ensuite permis de structurer ces données, en repérant les noyaux de sens les plus récurrents et les plus révélateurs.
Enfin, nous avons veillé à ce que chaque catégorie soit homogène, exhaustive et fidèle au contenu d’origine.
Nous avons de ce fait, organisé les données recueillies en trois grandes catégories d’acteurs afin de structurer l’analyse.
La première regroupe les coupures de presse, incluant les articles des journalistes, les tribunes des leaders d’opinion et les communiqués officiels de l’ex ministre de la Communication.
La deuxième concerne les entretiens avec les journalistes, qui permettent de comprendre comment ces derniers construisent le récit médiatique autour des crimes dits rituels.
Enfin, la troisième catégorie porte sur les entretiens avec les experts en para-communication, offrant un éclairage complémentaire sur les dimensions symboliques et occultes de ces crimes.
À partir de ces trois ensembles, nous avons défini des items d’analyse, c’est-à-dire des thèmes et sous-thèmes servant à décoder le discours de la PQN
Les articles de presse ont notamment révélé une tension entre la recherche d’audience, la politisation du crime et la représentation du pouvoir sous l’angle du sacré ou du mystique.
Les entretiens avec les journalistes ont mis en évidence leur positionnement complexe : entre le respect de l’objectivité professionnelle et l’influence des imaginaires culturels liés à la sorcellerie.
Les entretiens avec les experts en para-communication, ont permis de différencier clairement les types de crimes : crapuleux, de sang et rituels en identifiant les éléments symboliques, les signes distinctifs et les motivations mystiques propres aux crimes rituels.
Pour le traitement des données, nous avons opté pour une analyse manuelle, mieux adaptée à l’étude du sens et des représentations. Cette méthode nous a permis d’examiner les mots, les idées et les logiques discursives.
À l’issue de cette démarche méthodologique, nous avons confronter les hypothèses formulées aux données recueillies afin de dégager les principaux résultats.
VI – LES RESULTATS
Notre réflexion s’est articulée autour d’une question centrale :
Quelles sont les stratégies narratives à travers lesquelles ces crimes sont construits et mis en récit dans la presse ?
À partir de cette interrogation, nous avons formulé une hypothèse principale selon laquelle :
Les stratégies narratives employées par la PQN reposent sur un langage et une tonalité qui font basculer le fait divers vers une lecture occultiste du crime, lui conférant une dimension mystique et sacrificielle.
Deux hypothèses secondaires ont accompagné cette proposition :
Ces stratégies dépassent la fonction informative et s’inscrivent dans des logiques de sensationnalisme, de criminalisation du pouvoir et de sorcellerisation du crime.
Le cadrage médiatique du « crime rituel » répond avant tout à des impératifs économiques et commerciaux, cherchant à capter l’attention du public.
Nos analyses ont montré que la mise en récit de ces faits divers par la PQN s’appuie sur une série de stratégies narratives et de procédés linguistiques qui transforment des meurtres en récits à dimension mystique.
Les articles étudiés utilisent notamment l’énumération des organes prélevés, les descriptions allégoriques des corps, le registre dramatique et mystique, ainsi que la typologie des auteurs présentés comme riches et puissants.
Ces procédés inscrivent les crimes dans un imaginaire sorcellaire et sacrificiel, renforçant dans l’opinion publique l’association entre pouvoir, réussite et occultisme.
Ainsi, nos résultats confirment partiellement que la construction médiatique du crime rituel dépasse largement la simple fonction informative de la presse.
Le traitement de ces affaires répond à des logiques professionnelles et économiques, dominées par le sensationnalisme, la quête d’audience et la spectacularisation de l’information.
La presse transforme ces crimes en objets d’info-spectacle, fragilisant la rigueur journalistique et alimentant une crise de la nomination : le terme « crime rituel » étant employé sans validation experte, ni certitude sur la réalité des faits.
Notre étude a permis de dégager trois types de journalisme dans la couverture médiatique de ces crimes :
Un journalisme de l’action intelligente, rare, soucieux d’analyser les faits avec rigueur.
Un journalisme de masse hasardeuse, influencé par les contextes sociaux et politiques.
Un journalisme impudent, centré sur le sensationnel au détriment de la vérité.
L’analyse révèle également que la « déférence épistémique » c’est-à-dire la tendance des médias à adopter le point de vue dominant de l’opinion publique a pris le pas sur la déférence linguistique, fondée sur la consultation d’experts.
Cette posture a contribué à une imprécision terminologique et à une cacophonie médiatique,entretenant la confusion entre crimes crapuleux, crimes de sang et crimes véritablement rituels.
Les entretiens avec les spécialistes des sciences occultes ont confirmé que seuls les meurtres de Mimboman pouvaient être considérés comme de véritables crimes rituels, tandis que d’autres cas notamment à Nkolbisson, Dschang ou Bafoussam ne réunissaient pas les critères symboliques, sémiotiques et rituels nécessaires.
En définitive, nos résultats montrent que la Presse Quotidienne Nationale a construit une narration ambivalente, motivée à la fois par des enjeux commerciaux et des intérêts politiques.
Cette stratégie narrative a non seulement « sorcellerisé » les meurtres, mais aussi contribué à renforcer un imaginaire collectif où le pouvoir politique est perçu comme lié à l’occultisme et à la manipulation mystique, participant ainsi à une criminalisation symbolique du régime.
Cette étude a également permis de dépasser la théorie classique de la nomination médiatique, en montrant que la déférence épistémique, c’est-à-dire l’adhésion à la pensée dominante sans validation experte a prévalu sur la déférence linguistique, qui aurait nécessité l’intervention de spécialistes.
CONCLUSION
Cette thèse apporte des contributions, à la fois théoriques et empiriques, à la recherche en sciences de l’information et de la communication.
- Sur le plan théorique
Elle met en évidence les limites de la théorie classique de la nomination médiatique, en démontrant que dans le contexte camerounais, la déférence épistémique (l’adhésion à la pensée dominante) supplante la déférence linguistique, fondée sur l’expertise et la rigueur.
Cette remise en question contribue à enrichir la réflexion sur la sociolinguistique du discours médiatique en contexte africain, où les logiques culturelles et symboliques pèsent fortement sur le processus de désignation.
Sur le plan empirique
Ce travail met en lumière le fonctionnement concret des médias camerounais dans le traitement des faits divers sensibles, révélant des logiques économiques, politiques et culturelles qui façonnent la production de l’information. Elle montre comment la PQN contribue à fabriquer des imaginaires sociaux autour du pouvoir, de la réussite et du mystique, et participe ainsi à la construction symbolique du réel. En cela, elle ouvre une réflexion nouvelle sur la responsabilité sociale du journaliste face à la tentation du sensationnalisme et de la manipulation symbolique.
Sur le plan personnel
cette thèse nous a permis de renforcer notre rigueur analytique, d’affûter notre esprit critique face aux médias et aux représentations sociales et nous ouvre à des opportunités
JE VOUS REMERCIE POUR VOTRE ATTENTION ! »
Source : Griote



