Selon Marthe-Cécile Micca, nulle part au monde, les opposants à un régime ne s’adressent à leurs militants en même temps que le chef de l’Etat.
Marthe-Cécile Micca est une jeune camerounaise révoltée par ce qu’elle qualifie d’inobservance de la bienséance par certains opposants politiques au régime de Yaoundé, capitale du Cameroun. Il s’agit, notamment du leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) et non moins candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2018, Maurice Kamto, et de l’Honorable Cabral Libii li Ngué Ngué, député du Parti camerounais pour la Réconciliation nationale (Pcrn). Selon la Camerounaise, le discours à la nation du président de la République du Cameroun, Paul Biya, le 20 mai 2020, est un moment protocolaire et institutionnel, un moment solennel au cours duquel il peut décider du destin de toute une nation y compris celui de ses opposants.
« Il n’y a que le chef de l’Etat qui s’adresse à la nation. Les leaders de partis politiques, eux, ne s’adressent qu’à leurs militants. L’adresse à la nation n’est pas un instant à rater », indique Marthe-Cécile Micca, non sans préciser qu’un « pays est dirigé par un président de la République, un pays n’est pas codirigé ou co-gouverné. Maurice Kamto et Cabral Libii doivent cesser de se conduire comme des ignorants alors que ce sont des têtes bien faites. Je ne comprends pas pourquoi un opposant doit s’adresser à ses militants au moment où le chef de l’Etat s’adresse à la nation », se désole la Camerounaise. Aussi, cite-t-elle en exemple la France, où le discours du président de la République est un moment unique de la vie de la nation. « Lorsqu’on annonce le discours du président Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Melanchon et les autres opposants ne s’adressent pas au peuple en même temps. Nulle part au monde, ça ne se passe ainsi », fait-elle savoir. « Un discours du président de la République est un instant solennel, qui peut basculer la vie de tout un peuple. Le chef de l’Etat peut même décider de la vie ou de la mort de ses opposants », relève la jeune dame, qui demande aux opposants camerounais « d’arrêter un peu leur petit jeu de concurrence et leur culte de la personnalité qui frisent l’ignorance ».
Bertrand TJANI