Après six mois de crise sanitaire et quatre ans de crise sociale dans le Nord-ouest et le Sud-ouest Cameroun, la rentrée scolaire a été effective, le 05 octobre 2020.
Des sources crédibles indiquent que le sécessionniste Eric Tataw, qui avait officiellement approuvé et sponsorisé le ‘’Bamenda Indefinite Lockdown/shutdown’’, a changé d’avis, le 28 septembre 2020. « Sur la question de la reprise scolaire, je peux affirmer catégoriquement que l’Ambazonie a perdu. C’est une stratégie qui s’est retournée contre nous. Trouvons une autre stratégie. Laissez les enfants aller à l’école. Les PIGs n’entraîneront pas nos enfants dans l’âge sombre avec des politiques redondantes. Laissons les écoles rouvrir paisiblement », avait-il tweeté.
Le lendemain, Sisiku Ayuk Tabe, Sako Ikome, et Marc Bareta, ont emboîté respectivement le pas dans leurs tweets. Sisiku Ayuk Tabe, dans une propagande, écrit : « La connaissance est le pouvoir. En tant que peuple, nous ne pouvons pas sacrifier l’avenir de nos enfants… Nous devons continuer à protéger notre peuple, en particulier nos enfants, alors qu’ils retournent à l’école, le 05 octobre 2020 ». A son tour, Sako Ikome mentionne : « J’ai lutté contre la décision de permettre à nos enfants de retourner à l’école sur notre territoire. J’autorise les forces de restauration et tous les militants à encourager la reprise scolaire tout en protégeant nos enfants contre la barbarie de la LRC voisine. Dieu bénisse l’Ambazonie! ». De son côté, Marc Baretare connaît comme les autres, mais tardivement, l’inefficacité de la politique du boycott de l’école. « Comme je l’ai dit avant les écoles, le boycott n’est plus une arme de notre lutte pour l’indépendance. Ainsi, dans la mesure du possible, l’Ambazonie devrait permettre l’éducation », fait-il savoir.
Mark Bareta appelle l’Etat au secours
Ces enfants à qui ils avaient demandé de couper les mains, comment vont-ils écrire? Les écoles qu’ils ont fait brulées, où est-ce que ces enfants vont prendre cours? Mark Bareta a dû se poser ces questions. C’est pourquoi, pour lui, il faudrait « même encourager la création d’écoles ». Il va plus loin et admet que « cela doit être confronté à la réalité et soumis à la situation sécuritaire dans chaque zone ». Une invite à peine voilée à l’endroit des autorités camerounaises à protéger les enfants et les infrastructures contre quelques égarés. « The Post », rassure Bareta, qui publie : « Gov’t assures pupils, students, parents of safety ».
Les ex-Amba-boys sensibilisent
Le contexte de ce retour à l’école n’est pas comme les autres. Ce qui a impliqué l’action des ex-Amba-boys du DDR Center, comme Okha Naseri Clovis, Beltus Ateasong, Joël Agwe, Valentine, Omega et bien d’autres dans la sensibilisation des masses. Les Moto-Taxis de Bangem dans le Kupe Muanenguba, les maires, les chefs traditionnels, et les communautés du NoSo dans son ensemble ont fait campagne pour une rentrée scolaire dans la sérénité et la paix. ‘’The Guardian Post”, ’révèle l’information. ‘’Communities lead preparation for effective school resumption in NW, SW”. Il rappelle aussi l’une des actions de soutien de l’Etat à cette reprise des cours.‘’Gov’t announces nationwide distribution of anti-Covid-19 kits to schools.’Ce que précise Laurent Serge Etoundi Ngoa, ministre de l’Education de Base : « Le gouvernement offre 04 millions de manuels scolaires gratuits ».’Dans certaines circonscriptions, les parents n’auront pas besoin de payer ni scolarité, ni tenue scolaire. Cette reprise des classes nécessaire et importante, qui se passe dans un contexte de crise sanitaire, structurelle, et infrastructurelle, est plutôt excitante. Le peu de moyens encore disponibles ne constitue aucun handicap. L’engagement, la volonté politique et citoyenne aideront à délivrer un enseignement satisfaisant et de qualité. Les parents, les élèves, et les chefs d’établissements peuvent donc aborder cette rentrée avec confiance.
Feumba SAMEN