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Cameroun : la corruption continue de dicter sa loi sur l’axe routier Yaoundé-Evodoula-Ndom

Malgré les récriminations des usagers, les 11 contrôles routiers sur fond de corruption à ciel ouvert que l’on enregistre sur ce tronçon routier long d’environ 130 km dont une importante partie est bitumée continuent de faire la pluie et le beau temps. Les transporteurs et autres usagers sur le pied de grève, pour cause de cherté du tarif de transport, interpellent une fois de plus le secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie, le délégué général à la Sûreté nationale, et les autorités administratives locales afin de prendre la pleine mesure de leurs responsabilités.

5000 Fcfa, voire 6000 Fcfa. C’est le montant que débourse tout usager parti de Yaoundé à destination de Ndom et inversement, en passant par Evodoula-Mbebè-Nyanon, linéaire d’environ 130 kilomètres dont la section Evodoula-Mbebè-Ndom est en cours de bitumage. Taux de réalisation des travaux, plus de 90 %. Non pas que la pandémie à Covid-19 est passée par là avec ses conséquences en termes de respect des mesures de restriction du nombre de passagers à bord de véhicules et d’augmentation du coût de transport, mais parce que les multiples contrôles routiers sur fond de corruption à ciel ouvert dictent leurs lois aux voyageurs. 11, c’est le nombre de postes dits de contrôles automobiles que l’on enregistre entre la capitale et le terminus. Il s’agit notamment des postes de Nkolbisson (02), de la Carrière de Leboudi, de Ngoya, d’Okola, d’Evodoula, de Song-Makaï, de Bot-Makak, de Kikot, de Nyanon, et de Ndom.

Selon les plaignants, il n’est non plus question de pointer un doigt accusateur à l’état de la route que les usagers parcouraient environ 04 heures d’horloge. Car, Evodoula-Nyanon-Ndom, localités situées dans le département de la Lékié, région du Centre, et celui de la Sanaga-Maritime, région du Littoral, sont désormais ralliées à moins de 02 heures, grâce au projet de bitumage en cours de la route principale desservant les trois communes. C’est dans le cadre du processus de désenclavement des bassins de production agricole, mis en œuvre par le Pidma – le Projet d’Investissement et de Développement des Marchés agricoles. Du coup, l’on s’attend à ce que le coût du transport sur ce linéaire dont 95% est couvert de bitume soit revu à la baisse. Que nenni !

Indignation collective

Les riverains de cette nouvelle infrastructure routière ô combien stratégique ne comprennent pas pourquoi ils continuent de payer à prix d’or le tarif du transport pour partir d’un point à l’autre. « Avant le bitumage de notre route, nous payions 6000 Fcfa, parfois 7000 Fcfa, pour voyager. Aujourd’hui que cet axe est goudronnée, rien n’a changé. Finalement, nous ne voyons pas d’importance à avoir une route bitumée, si nous devons continuer à payer cher le transport à cause des postes de corruption », s’indigne Landry Tamka. Interrogés, certains transporteurs indiquent qu’ils sont prêts à accepter que le tarif soit revu à la baisse, à condition que le nombre de contrôles routiers soit réduit, et que les éléments de brigade de gendarmerie et autres policiers cessent de les soumettre à la pratique de corruption. « Chaque jour que j’effectue un voyage, les contrôles routiers, seuls, me coûtent pas moins de 10.000 Fcfa. Si à cela, j’ajoute le carburant, pour un véhicule de 05 places comme le mien, l’on convient avec moi qu’il est difficile de verser la recette attendue par le propriétaire du véhicule. Peu importe que le dossier du véhicule soit en règle », confie un transporteur dépité sous le sceau de l’anonymat. Relever qu’il s’agit-là d’une plainte, qui est loin d’être isolé.

Face à cette situation, les acteurs de transport sur le tronçon routier Yaoundé-Evodoula-Mbebè-Nyanon-Ndom interpellent le secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la Gendarmerie, Galax Yves Landry Etoga, le délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguelé, afin de tirer au clair cette situation, qui se montre de plus en plus tendue. Car, si rien n’est fait, confient-ils, ils n’auront plus d’autres choix que se soulever contre cet état de choses qui commence à durer. Tout comme les autorités administratives locales, notamment Damien Owono, de l’arrondissement de Yaoundé 7; André Christian Olomo, de l’arrondissement d’Okola ; Fouapon Alassa, de l’arrondissement de Nyanon ; Anicet Abadja Okalia, de l’arrondissement d’Evodoula ; Francis Alex Poss, de l’arrondissement de Bot-Makat ; et Gustave Patrick Mbiakale Madola, de l’arrondissement de Ndom.

Koyock NKE

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