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Cameroun : l’éclairage de la Minhdu Ketcha Courtès sur l’exécution querellée du projet C2d Capitales régionales

La Ministre de l’Habitat et du Développement urbain, Célestine Ketcha Courtès, a fait une sortie publique, le 22 juin 2023 Yaoundé, à la faveur d’un point de presse sur le choix de l’utilisation de la technologie du Béton compacté au rouleau, dans le cadre de ce projet de développement inclusif des villes du pays et de coopération avec la France.

Moment unique et solennelle pour le ministère de l’Habitat et du Développement urbain, pris à partie depuis quelque temps par une certaine opinion, qui agite la toile par une polémique sur l’exécution du volet urbain du Contrat de Désendettement et de Développement (C2d) « Capitales régionales », fruit de la coopération bilatérale Cameroun-France.


Selon la Ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtès, le C2d, plus important programme d’annulation et de reconversion de la dette extérieure du Cameroun, a connu trois phases (2006, 2011 et 2016). Il inclut des interventions et des investissements dans de multiples secteurs en rapport avec le développement urbain : agriculture, santé, éducation, justice et police, drainage…


Après avoir visé Douala et Yaoundé, le programme a été étendu aux capitales régionales sous le titre : « C2d urbain Capitales régionales ». Objectif, amélioration durable de l’accès des populations aux services de base à Bafoussam, Bertoua et Garoua (C2d 2011 « Capitales régionales 1), puis Bamenda et Maroua (C2d « Capitales régionales 2).

Acquis du C2d Capitales régionales

Un financement de 81 milliards Fcfa a permis de transformer considérablement la physionomie des villes de Bafoussam, Bertoua et Garoua.

La mobilité urbaine a été améliorée à la faveur de la réhabilitation de plus de 60 km de voirie, soit 20 km à Bafoussam, 18,36 km à Bertoua et 19,73 km à Garoua. Réalisations rendues possibles grâce aux technologies durables utilisées (Béton compacté au rouleau et pavés à effet tridimensionnel).

Relance économique

Faut-il le relever, ce projet vise également la relance des activités économiques locales.

En effet, la stratégie adoptée par le programme est de doter les villes d’équipements marchands qui permettront l’amélioration du cadre de travail des commerçants, d’accroître les recettes propres des collectivités et renforcer ainsi leurs capacités de capacités de services de base identiques. Objectifs de la construction du marché A, du marché Casablanca et de la salle polyvalente de la mairie de la ville de Bafoussam.

Tout comme celui du marché historique, du marché Mokolo, du marché central de Bertoua ainsi que du centre commercial de l’ancienne gare routière de la ville qui donne fière allure aujourd’hui. Même vent de modernisation soufflé sur les marchés Yelwa, Beac et le marché du bétail et poisson.
Ces trois villes ont également gagné en attractivité, grâce à la construction et la réhabilitation des jardins publics, parcs, restaurants et parcours santé : parc Sembé Lecco à Bertoua, parc boisé de 182.000 mètres carrés à Garoua ou encore parc de loisirs Paul Biya en face de l’Hôtel de ville de Bafoussam.


« Capitales régionales 1 » a permis l’implantation de 300 lampadaires dans les points d’insécurité ; l’aménagement de 45 latrines et l’équipement de 835 tables-bancs dans les écoles.

Autres infrastructures réalisées : 04 terrains multisports, 04 passerelles piétonnes, et 04 plateformes pour bacs à ordures.
Par ailleurs, des kiosques à eau potable, notamment pour les populations des quartiers précaires ont été construits dans ces villes.

« Capitales régionale 2 »

L’exécution satisfaisante du programme dans les villes bénéficiaires permet à d’autres de rejoindre la caravane.

C’est le cas des villes de Maroua et Bamenda. La signature, le 04 février 2022, e la convention d’affection du 3e C2d d’un montant de 59,04 milliards Fcfa, pour le financement de ce programme dans les villes de Maroua et Bamenda est à saluer.

L’extension du programme est envisagée dans d’autres villes dont Ngaoundéré, où l’état des infrastructures est préoccupant.

Choix stratégique du Bcr

Tout en relevant que l’attribution des marchés, de manière générale, se fait conformément au code camerounais des marchés publics et au manuel de procédures du programme définissant les étapes en fonction des seuils de montants, les sociétés adjudicataires des contrats ont été retenues à l’issue d’une mise en concurrence avec la participation de près de 15 entreprises. Les négociations ont été déroulées conformément aux directives de passation des marchés de l’Agence française de développement (Afd). Faits qui remontent avant la nomination de Célestine Ketcha Courtès au poste de Minhdu en janvier 2019, qui rappelle que toutes les procédures ont reçu « La non-objection » de l’Afd.


La Minhdu a également fait savoir que les choix techniques pour la construction des chaussées ont été effectués dès les études de faisabilité réalisées entre 2013 et 2014, par le cabinet suisse Urbaplan, et validés lors des études avant-projet sommaire et d’avant-projet détaillé réalisées entre 2017 et 2018, par trois bureaux d’études différents à savoir : Egis pour Bafoussam ; Ecta Btp pour Bertoua et Bvi international pour Garoua.


De ces études, il ressort que les chaussées en Béton compacté au rouleau sont dimensionnées pour durer au minimum 30 années sans entretien lourd. Elles peuvent ainsi accueillir une circulation lourde importante.
Toutefois, la solution pavée était recommandée pour les zones compressibles et susceptibles de remontée d’eau.

Contrairement à ce qu’une certaine opinion a laissé croire, relève Célestine Ketcha Courtès, il n’a jamais été question d’expérimenter le Bcr, mais de la mise en œuvre d’une technologie parfaitement adaptée à la capacité de maintenance des Collectivités territoriales décentralisées, parfaitement maitrisée et utilisée ailleurs, notamment au Canada où les conditions climatiques sont très pénalisantes pour le maintien de la qualité des voies de circulation, mais aussi aux Etats-Unis, dans le Benelux, en Allemagne, en Pologne, dans les pays de l’Est, en Chine et de plus en plus en Afrique.

Plus-value du Bcr comparé à AggreBind

Au demeurant, le coût d’entretien du Bcr est nettement inférieur à d’autres technologies et la durée de vie de la chaussée en est ainsi prolongée. De plus, les intrants du Bcr sont principalement produits localement (sable, ciment, gravier).
Le produit innovant « AggreBind » dont le promoteur supposé est connu sur les réseaux sociaux, n’ayant pas encore suivi la procédure légale, n’étant par conséquent pas à date agréé, ne peut donc pas être utilisé dans les projets routiers au Cameroun.


Une plainte a d’ailleurs été portée contre le mis en cause, le 03 février 2023, par la Minhdu Ketcha Courtès, à qui il impute un « Détournement de la somme de 5.619.266.173 Fcfa en bande savamment organisé, liée aux surfacturations sur les travaux de la construction et de réhabilitation des infrastructures de voirie de Bertoua, dans le cadre du Programme C2d Capitales régionales ». Motifs évoqués, diffamation, dénonciation calomnieuse, outrage à fonctionnaire et usurpation de tire et de dénomination.

Bertrand TJANI

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