C’était à lors du séminaire de formation qu’il a présidé, ce mardi 05 février 2024, à l’Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics de Yaoundé.
« Les routes en terre constituent une source de préoccupations. Ce réseau est un peu plus important. Ce sont ces routes-là qui impactent la vie des populations, puisque pour la plupart du temps, il s’agit des routes régionales, communales. Donc, il faut absolument assurer la traficabilité de ces routes en terre quelle que soit la saison.
Nous avons mis en place une note de stratégie d’entretien durable de ces routes en terre et l’une des options retenues, l’option centrale d’ailleurs, c’est la stabilisation du revêtement par des produits innovants.
Nous allons donc, dans le cas des projets pilotes dès 2024 dans les deux jours qui suivent-là, apprécier la portée de cette introduction dans notre approche d’entretien des routes en terre dans quelques axes routiers, non loin de Yaoundé.
Sur la base des résultats obtenus, nous allons généraliser le processus dans les dossiers d’appels d’offres. Le liant hydraulique routier n’est pas le seul produit innovant. Ces produits s’adaptent aux sols, c’est-à-dire qu’on part d’abord sur la base des résultats d’une étude du sol, pour déterminer le produit de stabilisation qu’il va falloir retenir.
Il y a lieu de retenir que nous avons plusieurs produits qui vont concourir à cet exercice et il faut réussir à adapter à chaque sol le produit approprié.
Il s’agit de faire plus avec peu. Nous disons qu’il faut réussir à prolonger le linéaire des routes trafiquables quelle que soit la saison avec les moyens disponibles. L’allocation budgétaire du Ministère des Travaux Publics est très importante. Il faut le dire, car nous nous situons dans le contexte qui est le nôtre, mais cette allocation budgétaire ne couvre pas tous les besoins.
D’où, la nécessité d’être inventif, créatif pour optimiser l’utilisation des ressources disponibles. Et, je tiens à rassurer que nous y parviendrons. C’est pour cela que j’ai demandé aux bureaux d’études techniques, entreprises, à nos ingénieurs de changer de paradigmes, de penser autrement. Ils ne vont pas perpétuellement attendre le bitume, qui est rare, coûte cher. Nous devons donc faire avec le matériau disponible localement et le recours aux produits stabilisants est une des solutions.
Evidemment, l’avantage est que le coût est bas et la durée de vie des routes en terre, traités avec des produits innovants, est plus importante, de 05 à 07 ans. Nous l’avons dit, une route en terre doit être traitée convenablement, parce qu’il faut respecter la mise en œuvre. D’où, la présence des bureaux d’études techniques qui vont contrôler ; des entreprises qui seront formées à cette mise en œuvre.
Quand elle est convenablement respectée, la durée de vie des routes en terre exécutée, traitée dans le cas de la note de stratégie, est comprise entre 05 et 07 ans. Je rappelle que dans cette note de stratégie, nous commençons par stabiliser les points de rupture ou les points potentiels de rupture de la route, puis on passe à l’assainissement avant même d’arriver au revêtement, c’est-à-dire aux chaussées ».
Propos recueillis par Bertrand TJANI