La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale s’est ouverte récemment au public à travers les plateformes digitales, pour échanger sur le sujet.
La dernière sortie du Directeur général de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (Cnps) rassure plus d’un observateur sur l’état de santé managériale et financière de l’entreprise. Au 31 décembre 2022, informe Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame, la Cnps comptabilise 1 185 081 assurés actifs dont 962 217 au régime obligatoire ; 222 864 au régime volontaire, pour 40 047 employeurs dont seulement 1 017 de main d’œuvre domestique bénéficiaires des prestations ; 69 716 allocataires (199 247 enfants) ; 120 661 pensionnes et ayant-droits ; 4 244 crédirentiers. Ces chiffres ont été récemment rendus publics, le 30 mars 2023, lors d’un exposé du top management, sous le thème : « Finances publiques : enjeux et défis de la sécurité sociale au Cameroun ».
Selon son patron, la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, davantage proche de ses abonnés, se souciant de l’appréciation qu’ils font du service rendu. Noël Alain Olivier Mekulu Mvondo Akame a fait un exposé qui lui a permis de revenir sur les dernières performances de l’entreprise.
L’on retiendra également de cette sortie qu’en 14 ans, la Cnps a réduit ses dépenses de fonctionnement de plus de 70%, tout en améliorant ses résultats de 252 %. La pension moyenne est ainsi passée de 52 000 à 105 000 Fcfa, soit une augmentation de 101%; la pension la plus élevée étant passée de 154 000 à 409 000 Fcfa, soit une augmentation de 165%. Le tout en produisant les comptes ipsas. Quant au délai de traitement des dossiers de prestations, il est passé de 90 jours à moins d’une heure pour plus de 92% des demandes ; et le délai de paiement des fournisseurs passé de plus de 45 jours à moins de 7 jours.
Digitalisation totale des services
La digitalisation totale des services n’est plus une innovation majeure à la Cnps. S’agissant du taux de bancarisation des pensionnés, il est passé à 100%, pendant que les réserves constituées pour le paiement à vue des prestations sociales sont à 5 ans même sans revenus ; le salaire médian du personnel Cnps passé de 482 000 Fcfa à 726 000 Fcfa, soit une augmentation de 50,4%, avec les produits financiers qui couvrent à 91% la masse salariale contre 1,4% en 2008. Et, à la Cnps, l’on ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. L’on trouve même nécessaire d’élargir les prestations servies. Avec notamment, l’introduction de l’assurance ou couverture maladie ; la dotation de rentrée scolaire ; l’augmentation de certaines prestations (Af, prestations liées à la naissance…) ; la création d’un service de gériatrie ; la densification des services médicaux. Tout cela est d’ailleurs réalisable, ce d’autant que la Cnps, « compte tenu de la structure très saine de ses comptes et des projections de passif établies par la dernière étude actuarielle, ne risque pas d’être confrontée dans les années à venir, toutes choses égales par ailleurs, à un risque de déséquilibre de ses réserves et donc à une impasse financière. Un risque important subsiste cependant. Il s’agit d’un risque de sous rendement des réserves par rapport au potentiel de l’économie du Cameroun. D’où, la nécessite d’intégrer clairement la CNPS dans la chaine de création des richesses par les pouvoirs publics », a expliqué le Dg de la Cnps, non sans relever que ces résultats forts appréciables sont le fruit d’un certain nombre de facteurs, notamment la gestion axée sur les résultats portés par une approche d’optimisation des ressources et un haut niveau d’exigence en matière de discipline, d’éthique, de travail en équipe, et d’objectifs de performances.
Bertrand TJANI
