Salle des actes, nouveaux équipements des bureaux et autres matériels volés en éclats. C’est le bilan provisoire de l’incendie, qui a ravagé, le 14 juin 2020, la mairie du chef-lieu du département de la Lekié, situé dans la région du Centre.
La scène est survenue, hier 14 juin 2020, alors que l’on ne comptait plus que quelques heures pour l’inauguration du nouvel l’immeuble. En l’absence des sapeurs-pompiers, indiquent des sources digne de foi, ce sont les riverains de la localité qui se sont employés à éteindre le feu, mais en vain. Selon le média public, la Cameroon radiotelevision (Crtv), les mobiles qui auraient déclenché les flammes à l’hôtel de ville de Monatélé ne sont pas encore connus.
Toutefois, sur le compte twitter du même média, certains Camerounais indignés par la situation, qui vient mettre à zéro les efforts de cette municipalité, ne sont pas restés silencieux. Donnant leur avis sur les causes de l’incendie, d’aucuns pensent que la faute revient aux responsables en charge de la construction de l’infrastructure. « C’est la faute des prestataires véreux, qui gagnent ce genre de marchés publics ainsi que ceux qui les contrôlent. J’ai mal chaque fois que je vois comment certains Camerounais s’y prennent mal lorsqu’il faut réaliser des chantiers routiers et autres édifices publics », regrette un internaute.
Pour d’autres, quoiqu’alarmant, cet incendie vient remettre sur la table l’importance de la numérisation des archives, pour éviter, à l’avenir, la perte irréparable des documents administratifs : « Quand on propose des solutions de numérisation d’archivage des documents aux gestionnaires de crédits, il y en a qui balaient d’un revers de la main l’offre», regrette un autre flower.
Au-delà de cette situation déplorable, il n’en demeure pas moins qu’au sein de l’opinion publique, des langues se délient pour s’interroger sur les causes réelles de cet incendie. Selon des sources concordantes, il cache mal des manœuvres de distraction de documents, qui ont souvent cours dans certaines administrations publiques. Aussi, font-elles allusion à « l’Epervier », l’opération d’assainissement de la gouvernance publique, qui a vu nombre de magistrats municipaux écroués, depuis quelques années. C’est la raison pour laquelle une enquête doit être ouverte afin de faire la lumière sur cette grosse perte des ressources de l’Etat.
Ernesthine BIKOLA