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Yaoundé : la paroisse Epc Adna prend son destin en main

Les membres de cette paroisse protestante, située à la rue Ceper, ont été édifiés, le 07 aout 2024, par le Pr Jean Emmanuel Pondi, l’évangéliste Juste Emmanuel Lingom et le Président du mouvement « Give back to mama », Samuel Ervé Mandeng, sur l’impact individuel et social du leadership, définit comme la capacité d’un individu à mener ou conduire d’autres individus ou organisations dans le but d’atteindre certains objectifs ; mieux, quelqu’un capable de guider, d’influencer et d’inspirer les autres.

La paroisse Epc Adna a observé une ambiance particulière, le 07 aout 2024. Et pour cause, il y a été organisé une causerie autour du leadership, animée par l’universitaire Jean Emmanuel Pondi, l’évangéliste Juste Emmanuel Lingom et le Président du mouvement « Give back to mama », Samuel Ervé Mandeng.

Dans son intervention, le Pr Pondi a salué l’initiative du responsable de la paroisse d’avoir pris la peine de s’occuper de la question du leadership. « C’est suffisamment rare, parce qu’on ne peut pas avoir une agglomération de personnes sans qu’on ne se préoccupe de la question du leadership, de direction, de vision et de motivation.

Je pense qu’il faut d’abord féliciter la paroisse pour cela », s’est-il montré satisfait, avant de répondre à un certain nombre de préoccupations existentielles : « Qu’est-ce que nous faisons de nos vies ? Qu’est-ce que nous faisons de nos ambitions ? Et qu’est-ce que nous voulons laisser derrière ? J’ai montré, je pense, qu’un bon leader, c’est celui qui crée beaucoup d’autres leaders; un bon leader, c’est celui qui se préoccupe de pérenniser l’œuvre qu’il a commencée au-delà de sa propre vie ; un bon leader, c’est une personne qui est au service des autres et qui a suffisamment d’humilité pour se dire que les autres doivent être encore plus dans la réussite que lui-même. Donc, le leader, ce n’est pas celui qui menace les autres, qui a une autorité dictatoriale sur les autres. C’est tout à fait le contraire. Il faut donc comprendre que pour réussir, il faut avoir de la vision, entraîner les autres volontairement vers cette vision et non de force », a enseigné le Pr Jean Emmanuel Pondi.

Franchir le pas

Répondant à une question d’un participant, sur le pas à franchir par le paroissien Adna, pour que l’église ne soit pas un obstacle à son épanouissement, il s’est voulu davantage clair : «Beaucoup de gens, à mon avis, ne comprennent pas l’importance de l’église dans une société.

Première exemple : qui a ramené la citoyenneté américaine aux noirs américains ? Ce ne sont pas des politologues, non plus des anthropologues, c’est l’église protestante noire américaine. Ce n’était pas un problème politique, c’était un problème d’éthique, chrétien, religieux, humain. Ce problème a été résolu en 1963, soit 100 ans après la guerre de sécession.

En fait, il était question de savoir oui ou non l’esclavage était acceptable. L’église avait pris sa responsabilité sociétale », a-t-il expliqué, avant d’embrayer sur le deuxième exemple : « En Afrique du Sud, comment s’est terminé l’apartheid ? Ceux qui ont instauré l’apartheid sont de l’église réformée de Hollande. Et c’est l’église anglicane de Desmond Tutu qui a cessé l’apartheid. Donc, si l’apartheid est terminé, c’est en grande partie grâce à l’implication de l’église ».

Revenant sur le cas du Cameroun, le Pr Pondi regrette l’insensibilité de l’église face aux problèmes de société : « Nous sommes actuellement à la phase des inscriptions sur les listes électorales pour 2025. Mais, je ne vois pas l’église, en tant que structure, se mobiliser pour le respect des droits humains. L’église, ce n’est pas simplement lire la bible, mais c’est aussi améliorer la vie des êtres que Dieu a créés à son image. C’est cela la vraie mission de l’église ».

Religion et tradition

Sur la querelle autour de la religion et la tradition, le débat a également été tranché : « Il faut dire qu’il n’y a pas d’opposition entre la religion et la tradition. Je pense que la suspicion des gardiens de la tradition n’était pas avec la chrétienté en tant que tel, c’est plutôt la connivence de la chrétienté avec l’administration coloniale vis-à-vis de notre société. C’était cela le problème. Il faut d’ailleurs relever que l’Africain est par nature un être spirituel. Donc, il croit en Dieu. C’est cette connivence-là qui était suspecte ».

Reconquérir son identité

Le spécialiste du leadership, Samuel Ervé Mandeng, a, quant à lui, entretenu les participants sur la problématique de l’identité, l’éveil de la conscience collective, mais davantage la transformation des ressources qui passe par la promotion du leadership : « Comment construire l’identité africaine ? Il est important de connaître d’abord ses racines. Le Cameroun est en train de combattre, aujourd’hui, la dépigmentation. C’est un vrai refus de son identité.

Nous, Africains, devons valoriser nos cultures. C’est en sachant d’où on vient qu’on sait où on va. L’heure est à la transformation. A l’occasion de cet événement, je conscientise les gens. Il faut dire que nous sommes riches par la qualité des hommes que nous avons, mais nous n’arrivons pas à capitaliser les compétences. L’heure est donc arrivée de capitaliser ces compétences que nous avons dans nos familles, de se mettre ensemble pour développer un certain nombre de potentiels et de richesses. Il est temps d’inverser la donne en se mettant sur des projets de développement ».

L’évangéliste Juste Emmanuel Lingom, lui, s’est attardé sur la hiérarchisation des valeurs universelles adossée au respect de la vie voulue par le créateur. Aussi, a-t-il exhorté les hommes à faire preuve de contrôle de leurs émotions, leur vie sexuelle et tout ce qui réduit l’être humain à l’état animal.

Bertrand TJANI

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