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Transport routier : pourquoi les Centrafricains boycottent le tarif sur le corridor Douala-Bangui

Coordonnateur général du Bgft

En cause, le Bureau de Gestion du Fret Terrestre que ces syndicalistes de transports routiers considèrent comme une entité de souveraineté qui ne devrait pas être une affaire d’opérateur privé, autre qu’El Hadj Oumarou, coordonnateur général.

« Nous étions réunis ici, il y a exactement 04 mois 5 jours, pour évaluer le niveau de mise en œuvre des recommandations de la réunion du 28 janvier 2020, relative aux tensions nées du refus d’application du tarif de transport consensuel. A la fin de cette réunion, il m’a semblé que nous avions résolu l’ensemble des problématiques relatives à l’implémentation desdites recommandations », a rappelé le Ministre camerounais des Transports, hier 07 octobre 2021 à Yaoundé, lors de la réunion de crise relative à la décision des transporteurs routiers d’observer un débrayage d’activités en direction de la République Centrafricaine (Rca) à compter du 11 octobre 2021, avant de revenir sur lesdites recommandations.

Il s’agit, notamment de l’application effective des prix du transport de marchandises de : 3.300.000 Fcfa, pour les marchandises à destination de Douala-Ndjamena et 3.350.000 Fcfa, pour les marchandises à destination Douala-Bangui ; la lutte contre l’immixtion des intermédiaires dans la conclusion des contrats de transport ; la délivrance de la Lettre de Voiture Internationale sous présentation d’un bon de chargement ou d’un bon de commande sur lesquels figure le prix du transport. « Je réitère ici que j’ai transmis au Bureau de Gestion du fret Terrestre (Bgft) les recommandations que vous, collectifs de transporteurs et transitaires, aviez formulées au cours de la réunion présidée, le 10 janvier 2020 par mon collègue, le Ministre du Commerce. Il s’agissait de délivrer les Lettres de Voitures Internationales aux seuls transporteurs détenteurs d’un agrément Cemac ; d’afficher sur le bon de chargement ou le bon de commande, le prix du transport convenu entre le bailleur de fret et le transporteur ; d’inclure le prix du transport sur chaque titre de transit en collaboration avec la Direction générale de la Douane ». Mais, regrette le Ministre Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, ces problématiques demeurent.

Mais, c’était sans compter avec la détermination des Centrafricains à mettre l’Etat du Cameroun dos au mur à travers le Ministère des Transports. Selon certains membres de syndicats des transporteurs routiers, une entité de souveraineté aussi sensible que la gestion du fret terrestre ne devrait pas se retrouver entre les mains d’un opérateur privé, qui en fait visiblement à sa tête, sous prétexte que c’est son entreprise. Les mêmes causes ne produiront-ils pas les mêmes effets ? Bien prétentieux qui y répondrait. Toujours est-il que le problème de fond est perceptible. Les Centrafricains estiment que si le tarif du transport sur le corridor avait été arrêté par l’Etat du Cameroun, il n’aurait probablement pas été de l’ordre de 3.350.000 Fcfa qu’ils jugent exorbitants, au regard des enjeux de coopération stratégique entre le Cameroun et la Centrafrique, deux pays voisins et amis.

Que faut-il attendre de ces autres recommandations ?

De l’échange entre le chef du département ministériel et Babba Farikou, transporteur, promoteur des Etablissements Bfk et vice-président national du Gttc sur les motifs du débrayage ; les représentants des organisations socioprofessionnelles du secteur des transports routiers sur la décision d’observer une cessation d’activités en direction de la République Centrafricaine à compter du 11 octobre 2021 ; le Bureau de Gestion du Fret Terrestre sur les récriminations dont il est l’objet ; et le représentant de l’administration fiscale sur la qualité des transporteurs à pouvoir collecter la Taxe sur la Valeur Ajoutée, il a été convenu de ce qu’il suit : le respect des conventions bilatérales dans tous leurs aspects ; la création d’un Comité chargé de veiller au respect desdites conventions, au paiement du solde dû aux transporteurs dans le cadre du transport des marchandises russes, au rapprochement du Bgft et des transitaires pour la libération de l’agent du Bgft détenu. Ledit comité pourra ainsi  permettre de lutter contre la corruption dans ce secteur d’activités. Au final, le mot d’ordre de grève a été levé. Toutes les parties les ont-elles été satisfaites ? Seul l’avenir en a le secret.

Bertrand TJANI

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