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Succession : le Minat Atanga Nji veut un chef légitime à la tête de la chefferie babou à l’Ouest Cameroun

Sur la base de la dénonciation des fils et filles de la localité des manœuvres des personnes tapis dans l’ombre et visant à imposer un imposteur à la tête de leur chefferie traditionnelle.

Dimanche 26 février 2023, une très grande délégation des Babou et plusieurs associations rattachées à la chefferie Bangangté ont exprimé leur volonté de voir résoudre cette crise sous l’encadrement du Roi des Bangangté, garant du respect des us et coutumes dans ce groupement qui porte Babou. Arbre de paix à la main, pancartes et attributs traditionnels pour certains, les fils et filles Babou venus de tous les coins du Cameroun avec en très bonne place des notables ont envahi la chefferie supérieure Bangangté. Les chants et cantiques exécutés ont interrompu le sommeil de Sa Majesté Nji Monluh Seidou Pokam, l’obligeant à recevoir cette délégation de plus d’une centaine de personnes.

Quatre prises de parole permettront au Chef supérieur Bangangté de comprendre les raisons de cette visite spontanée des populations. « Nous connaissons qui est le Chef Babou. Il a été intronisé et a subi toute la phase d’initiation et nous n’attendons que le signal de l’administration, pour organiser son installation », a déclaré une élite Babou résident à Yaoundé, bien connu sous le pseudonyme de Sentimental, avant de signaler : « Nous avons été surpris que dans des pratiques illégales et en violation des consignes des consultations prévues en la matière, le Préfet du Ndé a choisi son chef et s’apprêtait à imposer cette forfaiture aux Babous que nous sommes. C’est inadmissible ». En effet, selon des notables et forces vives de Babou, depuis l’annonce de l’installation d’un imposteur à la tête de la chefferie Babou, le village est plongé dans une crise avec des menaces permanentes d’affrontements.

Vérité

Après les multiples interventions du Gouverneur de la région de l’Ouest, le Ministre de l’Administration Territoriale (Minat) est personnel entré en action. « J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir rapporter l’arrêté querellé portant homologation de la désignation de Djeumen Kwinka Merlin en qualité de Chef traditionnel de 3e degré du village Babou 1 en attendant la reprise des consultations des notabilités coutumières en vue de la désignation d’un chef traditionnel légitime », a instruit Paul Atanga Nji, le 23 février 2023. Dans cette dernière sortie, le Minat exige un chef légitime. Un acte qui rassure les fils et filles Babou, qui ont demandé au Chef supérieur Bangangté de veiller au respect des us et coutumes, et surtout d’encadrer les consultations des notabilités coutumières. « Comment peut-on laisser un chef qui a régulièrement suivi son initiation et qui a effectué toutes les pratiques coutumières, pour tenter d’installer quelqu’un qui, suivant la tradition, est exclu de la succession ?», s’est interrogé un notable, non sans expliquer que si rien n’est fait, le village se déstabilisera et les conséquences seront assez graves.

Manœuvres de déstabilisation

Il faut relever qu’à la suite des manœuvres annonçant l’installation d’un nouveau chef traditionnel de 3e degré dans le village Babou 1, par un arrêté signé du préfet du Ndé, indiquent des sources dignes de foi, les fils et filles Babou, venus de tous les coins du Cameroun, se sont retrouvés à la chefferie supérieure de 1er degré de Bangangté, pour dénoncer les manœuvres des personnes tapis dans l’ombre, lesquelles visent à leur imposer un imposteur à la tête de la chefferie. Annulation de l’arrêté préfectoral et respect des us et coutumes dans les nouvelles consultations prescrites par le Ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji. Telles sont les exigences des Babous, renseignent les mêmes sources.

Selon le Chef supérieur Bangangté, le village Babou vient d’échapper à une crise d’affrontements internes avec la complicité de certains membres de l’élite bien connus. Une motion de soutien a d’ailleurs été adressée au Chef de l’État, Paul Biya, pour la paix rattrapée à Babou et à Bangangté.

D’après ces indiscrétions, le village Babou 1 dans le groupement Bangangté, département du Ndé, région de l’Ouest, est sans chef depuis bientôt 03 ans. A l’origine, la violation flagrante du testament et le non-respect des us et coutumes avec la complicité de certaines autorités administratives. Les multiples réactions du gouverneur et même du patron de l’administration territoriale, pour un retour à la sérénité, laissent le Préfet du Ndé de marbre, à la grande désolation du Chef supérieur Bangangté et au désarroi des enfants Babou, rapportent ces indiscrétions.

Au final, une motion de soutien et de déférence exprimant la gratitude des populations au Chef de l’État, a été solennellement lue et remise au Chef supérieur, pour transmission à qui de droit. Le Chef supérieur Bangangté a remercié les différentes délégations venues de tous les coins du Cameroun, pour l’intérêt qu’elles accordent au village Babou, et pour la paix recherchée. Il a mis en garde les fils et filles Bangangté, qui s’impliqueraient aux manœuvres de déstabilisation de Babou, avant de dire sa volonté de recevoir tous ceux qui s’engagent à œuvrer pour un retour à la paix. Aussi, a-t-il promis de ne pas permettre que la corruption ou la tricherie entache le processus de désignation du nouveau chef. Nji Monluh Seidou Pokam a reconnu qu’il est garant du respect des us et coutumes, avant de promettre aux populations que la volonté du défunt chef sera respectée.

Gaby MWELL

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