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Succession à problème à Balengou : le Minat Atanga Nji recadre le Préfet du Ndé

Le Ministre de l’Administration Territoriale se désolidarise du jeu trouble du préfet du Ndé qui, sur le plan traditionnel, avait déjà ouvert la porte à une série de malédictions invoquées par le Chef Supérieur Bangangté. Une sortie d’une très grande importance, pour la paix, l’unité et la stabilité dans le département.

De nombreux curieux n’avaient pas remarqué l’absence de Sa Majesté Nji Monluh Seidou Pokam aux obsèques du chef Balengou. En effet, le Roi Bangangté, seul chef supérieur de 1er degré dans le Ndé, pour éviter d’être ridiculisé en mondovision, avait choisi de se recueillir avec les ancêtres dans la forêt sacrée de sa chefferie ce jour-là. En réalité, il avait été écarté des consultations menées par le préfet du Ndé, Ernest Ewango Budu. Sans intérêt particulier sur la personne du successeur ou encore la nature du testament, le fo’o de Bangangté en communion avec ses ancêtres a dénoncé la violation flagrante des us et coutumes, qui donnait place à une rupture définitive des relations entre les chefferies Bangangté et Balengou. Heureusement, le coup de sifflet du Ministre de l’Administration Territoriale (Minat) permettra de remettre les pendules à l’heure.

Coup foiré

Le Préfet Ernest Ewango Budu, qui a encadré la violation flagrante de la réglementation sans aucun respect des us et coutumes, pour l’arrestation du nouveau chef Balengou, n’est pas à son premier coup. Le groupement Bagam, dans l’arrondissement de Ngalim, département des Bamboutos, est victime de ses frasques et porte encore des séquelles. Dans une manœuvre similaire, il avait réussi à faire valider un testament ne respectant pas la volonté du défunt chef Bagam au mépris de toutes les contestations, observations et éclairages des notables et des autres monarques. Pour le cas de Balengou, l’exclusion du Chef Supérieur Bangangté des consultations, alors qu’il est le seul chef de 1er degré dans le Ndé, a un goût amer. Pire, les chefferies Bangangté et Balengou, dans le cadre de la succession sont liées par un pacte ancestral qui ne peut être ignoré ou annulé de façon aussi légère. Car, à l’Ouest Cameroun, l’annulation ou la rupture de ce genre de pacte obéit à des rites. Le fo’o de Bangangté Nji Monluh Seidou Pokam ne s’est aucunement prononcé sur la légitimité de l’actuel Roi de Balengou, même pas sur la crédibilité du testament. Le chef de 1er degré a interpellé les autorités administratives en prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, sur la violation grave des us et coutumes, pouvant avoir un impact négatif sur les relations entre les deux groupements à l’avenir.

Irréparable évité  

A la suite du Chef Supérieur Bangangté, plusieurs autres fils du Ndé ont saisi l’administration à tous les niveaux, pour dénonciation et opposition au processus ayant servi de consultation. « Comment comprendre que pour les consultations d’un chef supérieurs du Ndé, le préfet n’associe aucun chef supérieur et particulièrement le seul chef de 1er degré de la localité ? », s’insurge une élite du Ndé, avant d’ajouter : « Pour le cas du Chef Bangoulap, plusieurs réunions s’étaient tenues à la préfecture non pas pour débattre sur le testament, mais pour encadrer l’organisation et le déroulé dans le respect des Us et Coutumes ».

Comme une délivrance  

L’entrée en jeu du Ministre de l’Administration Territoriale, qui demande au Préfet du Ndé de reprendre dans les bref délais les consultations en respectant la réglementation et les us et coutumes est comme une bénédiction pour le Ndé. Paul Atanga Nji réussit ainsi à désamorcer une bombe qui, sur le plan traditionnel, pouvait porter des malédictions sur plusieurs fils du Ndé à cause des interdictions portées par le Chef Bangangté. Paul Atanga Nji a délivré le Ndé. En réalité, depuis le 18 janvier 2022, date de la signature d’un message fax destiné au Préfet du Ndé avec copie au gouverneur, la position du Minat est saluée par l’ensemble des populations du Ndé. Dans des réunions et autres lieux publics, l’on se réjouit de ce que le Ndé est sauvé des frasques d’un spécialiste de déstabilisation des institutions traditionnelles. « Le Ndé restera reconnaissant à ce ministre qui, par son acte, montre que le chef de l’État a une attestation particulière sur le Ndé », a déclaré le représentant du Chef Bangangté à Yaoundé. C’est avec beaucoup d’élégance que le Ndé remercie Paul Atanga Nji en espérant voir les monarques autour de la table, pour encadrer le respect des us et coutumes pendant les consultations relatives à l’arrestation du nouveau Roi de Balengou. Selon les notables, la simple violation d’un pacte ancestral a des conséquences sur les auteurs et l’annulation des coutumes ou pactes se fait suivant des rites et autres pratiques coutumières.

Koyock NKEE

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