Les activités de cette association sont frappées du sceau de l’interdiction du ministre Paul Atanga Nji depuis, le 18 novembre 2020, à travers un arrêté.
A la suite de la publication des résultats du dernier concours de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), qui avait nourrie de vives critiques dans l’opinion pour cause de quota, « le Mouvement 10 millions de nordistes » qui se veut un mouvement d’éveil des consciences des ressortissants du Grand nord, était monté au créneau pour dénoncer ces résultats. Dans la cette sortie, ledit mouvement avait fait d’autres dénonciations fortes en ce qui concerne les ressortissants du Grand nord Cameroun, selon lui, victimes de plusieurs abus. Il avait ainsi appelé à la réparation des torts causés aux ressortissants de ces régions septentrionales du pays à tous les niveaux. Cette sortie n’a pas été du goût des autorités de Yaoundé. D’où, son interdiction sur toute l’étendue du territoire, à travers un arrêté signé, le 18 novembre 2020, du ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji.
Dans son communiqué, le Minat mentionne que le Mouvement 10 millions de Nordistes « n’a fait l’objet d’aucune déclaration. Bien plus, les objectifs de ce mouvement illégal vont à l’encontre des idéaux de paix, d’unité etd’intégration nationales ».Ensuite, le Minat affirme que « le projet porté par le promoteur du Mouvement dix millions de Nordistes vise donc à diviser les Camerounais, en les appelant de manière sournoise à se dresser les uns contre les autres. Les idées véhiculées par ce mouvement sont donc attentatoires à l’unité nationale et au vivre ensemble des Camerounais ». Pour montrer le caractère belliqueux et illégal dudit mouvement, le Minat a convoqué la législation en vigueur au Cameroun.
Le communiqué du Minat rappelle fort opportunément l’article 4 de la loi n° 90/ 53 du 19 décembre 1990 qui précise que « les associations fondées sur une cause ou une vue d’un objet contraire à la constitution, aux lois et aux bonnes mœurs, ainsi que celles qui auraient pour but de porter atteinte notamment à la sécurité, à l’intégrité territoriale, à l’unité nationale, à l’intégration nationale et à la forme républicaine de l’Etat, sont nulles et de nul effet ». Toutes choses qui motivent l’arrêté portant interdiction du mouvement, pris le Minat qui, à son tour est porté par 4 articles.
La démarche du Minat, à en croire le communiqué, fait suite à sa saisine par plusieurs ressortissants des trois régions septentrionales du Cameroun aux fins de dénoncer les manœuvres obscures entretenues auxquelles ils ne sont ni de près ou de loin associés et dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas. Cette interdiction du Minat a également donné lieu à la sortie du promoteur du mouvement, Guibaï Gaitama, qui a écrit dans son compte officiel que cette revendication reste « dans les consciences et dans les cœurs ».
Emmanuel MVELE