A quelques jours du scrutin, les populations camerounaises ne semblent pas ressentir l’effervescence dans les états-majors des partis politiques en lice aux élections du 06 novembre prochain.
Les prochaines élections régionales 2020 intervenant pour la première fois au Cameroun ne font pas courir. Dans les débats, elles sont de moins en moins présentes. Au niveau de la campagne qui bat encore son plein, ce n’est pas le grand engouement, la grande mobilisation. La plupart des Camerounais ne savent même pas si une élection aura lieu tant elles ne cristallisent pas l’attention. Pourtant les enjeux de ces régionales ne sont plus à démontrer, au regard des nombreuses attentes que les populations nourrissent en matière de développement participatif.
Dans la rue, c’est à peine si l’on fait référence à la campagne électorale en vue des régionales 2020. On voit de moins en moins les Camerounais arborant les habits de partis politiques. Même le Rdpc ne sort la tête de l’eau, lui qui compte un grand nombre de militants, eût égard à sa grande implantation dans tous les coins et recoins du pays. D’aucuns disent que cela est dû au fait que le scrutin est censitaire, c’est-à-dire réservé à une certaine classe, à savoir : les conseillers municipaux, qui forment l’essentiel du collège électoral. Du coup, la campagne semble ne pas concerner tout le monde, même si le rôle que les conseillers régionaux sont appelés à jouer est capital dans le développement local, qui touche chaque citoyen dans son milieu de vie. Lors des meetings qu’on peut compter au bout des doigts, les militants ne sont pas assez nombreux. Pourtant, il est aussi question que ceux-ci soient sensibilisés sur la pertinence de cette élection au pays, qui connait des convulsions ayant pour essence le sous-développement local.
Pour les observateurs de la scène politique camerounaise, les élections qui ont un collège électoral assez limité n’ont pas pour vocation de donner lieu à de grands rassemblements à des meetings géants à l’instar des campagnes présidentielles, municipales, législatives. D’où, l’absence des grands débats dans les médias avec pour résultat un désintérêt des populations camerounaises, qui se rappellent à peine qu’une élection se tiendra, le 06 décembre prochain.
Autre élément qui fonde à dire que la campagne est insipide, c’est le fait que nombre de personnes estiment que les résultats sont connus d’avance. Le Rdpc qui a un nombre assez élevé de conseillers est sûr d’avoir l’essentiel des conseillers régionaux. Bref, les experts pensent que les conseillers régionaux auront sensiblement la même coloration que les conseillers municipaux. Dans les circonscriptions où certains partis politiques ont un grand nombre de conseillers municipaux, il est évident que le conseil régional soit de ce parti. Le véritable enjeu se trouve dans les conseils régionaux, qui ont des conseillers issus de plusieurs partis politiques. Au demeurant, la campagne électorale en vue des régionales 2020 n’est pas assez présente dans les esprits des Camerounais, certainement parce qu’elles interviennent pour la première fois au Cameroun.
Emmanuel MVELE