Cette fin de mois de novembre 2018 est riche en effervescence dans les mairies, les services des gouverneurs, préfectures, sous-préfectures, parquets ainsi que devant les services de la scolarité logés au sein des universités camerounaises. Et pour cause, les enseignants concernés par le recrutement spécial de 2000 titulaires des diplômes de doctorats et de PhD s’activent à mettre leurs dossiers à jour. Ici, certains impétrants s’attèlent à faire authentifier leurs parchemins et attestations de réussites aux examens antérieurs, çà et là, d’autres s’occupent à faire légaliser leurs copies d’actes de naissance, et extraits de casiers judiciaires.
Répondant à l’appel du recrutement spécial initié par le président Paul Biya, tout le monde s’y est mis, de l’ensemble de la communauté universitaire nationale aux diplômés de la diaspora, c’est le même enthousiasme partout, la même motivation, la même satisfaction. Tous les postulants remercient le président Paul Biya dont les promesses faites au cours de la prestation de serment, le 6 novembre dernier, retentissent comme un rappel, lorsque le chef de l’Etat affirmait qu’il prendrait en compte les aspirations de la jeunesse, et demandait à cette même jeunesse de l’accompagner dans ce nouveau septennat. La jeunesse universitaire, en général, et les titulaires du doctorat ou du PhD, en particulier sont les premiers servis. Point de parjure, Paul Biya a tenu parole.
De la parole aux actes
Perçue comme une véritable manne présidentielle, la décision du chef de l’Etat offre l’opportunité à 2000 enseignants titulaires de doctorat et PhD d’accéder au monde du travail ; tant est qu’il s’agit d’un boulot stable et à durée indéterminée, un boulot soutenu par un profil de carrière clair, et rémunéré.
Rendu public le 13 novembre 2018, alors que le désespoir emplissait le quotidien des universitaires presque au chômage, le chef de l’Etat a instruit le recrutement échelonné de 2000 enseignants titulaires du diplôme de doctorat ou du PhD, dans les universités du pays. Aussitôt promulgué, des directives du chef de l’Etat ont tour à tour été données au Premier ministre Chef du gouvernement et au Ministre l’Enseignement supérieur sur les principes et les modalités devant régir la mise en œuvre de cette décision présidentielle. Il en ressort que ce recrutement spécial est ouvert aux Camerounais vivant au pays et aux compatriotes de la diaspora ayant bouclé avec succès les premiers diplômes du troisième cycle.
Bon à savoir, le recrutement va s’étendre sur une période de trois années, à compter de l’année 2019. En 2019, 1000 titulaires du doctorat ou du PhD seront intégrés dans le corps des enseignants du supérieur ; en 2020, ce seront 500 enseignants qui trouveront un job lucratif en plein temps, contre 500 autres qui seront recrutés en 2021. Si l’effervescence observée n’est pas encore synonyme de bousculade, c’est parce que les modalités et les procédures de recrutement sont claires et réglementaire, sur la base des besoins en postes par les recteurs et les vice-chancelors des universités d’Etat conformément aux profils des candidats… Certes, nous n’en sommes pas encore là, tant est que les choses commencent véritablement durant les vacances académiques de 2019, mais en attendant, les postulants se mettent à jour, et ne pourront déposer leurs dossiers auprès des universités concernées en 2019, qu’après les besoins des facultés et la tenue d’une session ordinaire de l’assemblée des départements devant examiner les dossiers sélectionnés, et retenus en fonction des mérites, des compétences, et des besoins des établissements universitaires.
Le recrutement des diplômés du troisième cycle universitaire débute concrètement à la prochaine rentrée académique et va combler un déficit criard d’enseignants au sein de nos facultés, tout en améliorant la quantité des modules et la qualité des enseignements dans les universités publiques. Le mérite de cette amélioration qualitative et quantitative des enseignements revient évidemment au président de la République qui vient de donner espoir aux enseignants sans profil de carrière.
Par Issa Mboumbouoh Muluh, universitaire