Le Venezuela connaît en ce moment une énième crise politique comme ce pays en a l’habitude.La crise actuelle ayant la particularité de voir la dissidence intérieure portée par l’actuel président du parlement Venezuelien, Juan Guaido, légitimée au niveau international par un certain nombre de puissances en têtes desquelles les États-Unis.Un véritable coup d’état en douceur qui se met progressivement en place avec la reconnaissance de ce jeune député de 35 ans acquis entièrement à la solde des occidentaux.
Comme dans une échelle de puzzle,chaque pièce semble se mettre en place avec les appels qui se multiplient à la reconnaissance internationale de ce jeune député.Ainsi après les États-Unis de Donald Trump qui sont allés jusqu’à « envisager la possibilité d’une option militaire. .. »,le parlement européen s’en est aussi plié sans manqué d’entraîner avec lui des pays comme la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne, le Portugal, le Pays-Bas avant la bourrasque de la LIMA qui sur les 14 pays d’Amérique Latine,des Caraïbes et du Canada qui constitue cette organisation , qu’on en soit à 11 qui se soient officiellement prononcés en faveur de Juan Guaido.
De son côté, l’heritier de la revolution Bolivarienne Nicolas Maduro peut toujours compter sur un allié important à savoir la Russie à qui se sont alliés l’Italie, la Grèce, l’Uruguay, le Mexique, la Turquie et la Chine pour porter haut la voix de la souveraineté et de respect du principe de non-ingerence dans les affaires intérieures du Venezuela.
À l’analyse, on pourrait percevoir une bataille des intérêts geostrategiques notamment entre les États-Unis toujours en quête de matières premières stratégique pour assoir et consolider son Hegemonisme et de l’autre côté, une Russie alliée qui compte sur les mêmes intérêts pour redorer son blazon d’antan.Rappelons à ce niveau que le Venezuela est le pays qui détient les plus grandes réserves prouvées de pétrole brut dans le monde.
Au delà donc de l’aspect superficiellement « démocratique » que les médias mainstream semblent entretenir, nous assistons à un retour de la rivalité américano-russe pour le partage des zones d’influence traditionnelles dans le monde. Trump, dont le slogan de campagne était « America is back », entend contrôler comme par le passé l’Amérique latine, en plaçant à la tête des États latino-américains des dirigeants acquis à sa cause, comme on vient de le voir au Brésil, avec l’arrivée au pouvoir de Jair Borsonaro.
Son attitude sur ce point n’est pas différente de celle de la Russie en Ukraine ou en Ossetie du Sud. Pour ce qui est spécifiquement du Venezuela, avec un régime bolivariste allié de Cuba, il s’agit d’une situation qui rappelle la rivalité americano-soviétique lors de la crise des missiles de Cuba en 1962. On comprend donc que la Russie s’empresse de soutenir Nicolas Maduro. Le soutien américain au président de l’Assemblée Nationale Juan Guaido n’est pas sans rappeler non plus, l’aspect militaire en moins pour l’instant, l’affaire de la Baie des Cochons en 1961 où les États-Unis avaient voulu renverser Fidel Castro.
La situation actuelle, qui voit les États de l’Europe Occidentale faisant bloc derrière les États-Unis, rappelle à s’y méprendre les alliances de la Guerre Froide. Mais, nous ne sommes plus en 1962…!!!!
David Eboutou