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Cameroun : groupe français SERVAIR vers un hold-up de la restauration aérienne?

Il multiplie les moyens illégaux pour faire main basse sur l’entreprise camerounaise Doual’Air.

C’est une histoire de nourriture qui aiguise de gros appétits. Le 10 janvier 2019, est tenu un conseil d’administration au sein de la société Doual’Air à Douala. Ce conseil a pour objectif de nommer un nouveau PCA. Pourtant, quelques heures avant la tenue de ce conseil, l’huissier de justice  signifie aux représentants du groupe Servair -partenaire technique de Doual’Air-  l’ordonnance d’interdiction  dudit conseil (jugé illégal) du président du tribunal de  grande instance du Wouri à Douala. Le fait est que le conseil doit être convoqué par le Président du Conseil d’administration, ce qui n’était pas le cas.

Les représentants du groupe Servair bravent l’interdiction de l’autorité judiciaire. Olivier Célestin Nkembe, président du Conseil d’administration de Doual’Air est évincé  au cours de cette assise, avec la complicité de Servair. Le conseil tant interdit, tout ce qui en sort est nul et de nul effet. C’est ce que les actionnaires camerounais ont tenu à préciser aux médias le 4 janvier 2019 à Douala. Le groupe français Servair serait-il au-dessus des lois camerounaises ? Les agissements de ses représentants inclinent à répondre par l’affirmative.

Pour mieux comprendre cette affaire, il faut remonter à 2007. Date à laquelle le groupe Servair, s’est imposé au Cameroun par l’entremise du groupe Méridien. «En 2007, le groupe Le Méridien qui était notre partenaire technique décide de quitter le Cameroun, d’où l’arrivée de Servair. Méridien nous explique que la restauration en air n’est pas vraiment son cœur d’activité. Il nous recommande fortement le groupe français Servair, qui s’y connaît dans la restauration aérienne. C’est Air France qui crée Servair pour sa restauration.» Le rôle de Servair consiste à ravitailler et approvisionner  en aliments et en boissons des compagnies aériennes au départ du Cameroun. En fait, explique-t-on, «quand on a la chance d’avoir une compagnie nationale, celle-ci doit normalement posséder ou être majoritaire de la société qui fait la restauration aérienne. C’est ce qui se passe partout dans le monde. C’est une question de souveraineté nationale. Donc quand Albert Nkembe crée Doual’Air, il a 43,75% de parts, et Camair 31% ; Méridien 25%. Ce sont ces 25% qui reviendront à Servair. Après la fermeture de la Camair en 2008, les 31%  reviennent à la Liquidation -sous la diligence du ministre des Finances-.»

Au Cameroun, Servair opère donc sur la base d’un contrôle d’assistance technique. Entre les deux partenaires, tout semble aller pour le mieux, jusqu’à l’année dernière où le président du conseil d’administration, Olivier Célestin Nkembe, dont le père est le fondateur de la société Doual’Air, constate par hasard des tractations entre le partenaire technique et la liquidation Camair. Suite à cela, un groupe s’est crée au sein du conseil d’administration. « Nous pensons que ce qui nous arrive aujourd’hui n’est que la conséquence des tractations entre Servair et la Liquidation Camair», affirme Olivier Célestin Nkembe.

D’après Me Célestin Kengoum, conseil des actionnaires Camerounais, la société Servair use de subterfuges pour discréditer financièrement l’entreprise Doual’Air et s’approprier la gestion entière du ciel Camerounais. «Servair a approché la liquidation Camair représentée par Madame Ondigui Owona Solange Agnès, pour racheter ses actions au sein de Doual’Air », nous informe Me Célestin Kengoum.

 

S’agissant de Mark Braastad, au banc des accusés, son contrat signé avec Doual’Air est arrivé à expiration le 31 décembre 2018, mais l’homme persiste et signe sur le siège du Directeur général. Pourtant, au mois de mai 2018, la société Servair  avait elle-même annoncé ne pas renouveler le contrat de Mark Braastad. De surcroît, au lendemain du 31 décembre, le ministre délégué de l’Emploi et de la Formation professionnelle écrit au conseil d’administration de Doual’Air, lui notifiant que Braastad est en situation irrégulière au Cameroun. D’autres mises en demeure de l’administration suivront, sans inquiéter outre mesure l’expatrié.

Mark Braastad va continuer à exercer malgré des performances financières déplorables au cours de son exercice. « Dans le cadre du suivi du dernier contrat d’assistance technique sur la période 2016-2018, des manquements et irrégularités ont été relevés dans les choix opérés par la société Servair notamment sur le plan technique et sur la gestion des activités de Doual’Air », nous fait-on savoir. Comme si cela ne suffisait pas, durant toutes ces années, la société Servair par l’entremise  de Mark Braastad, aurait accumulé une dette exorbitante en refusant de payer le loyer des ADC (Aéroports du Cameroun). L’objectif de cette mauvaise action, selon les avocats de M. Olivier Célestin Mkembe est d’affaiblir Doual’Air, et la racheter.

Notons que, la succession Nkembe possède 38,75% des parts. Le PCA détient 5% des actions ; l’Etat du Cameroun 31% et Servair 25%. Pour l’heure, la famille Nkembe a intenté une action en justice pour la désignation d’un expert de gestion. Il est question de faire l’audit de la gestion de Mark Braastad, pour qu’il réponde pénalement des fautes de gestion observées.

Source la voix du koat

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