Améliorer la production de poisson dans les fermes piscicoles. C’est l’un des objectifs de la politique aquacole du pays.
La consommation des produits de pêche avoisine 11 kg/habitant/an et le poisson représente environ 40% de l’apport protéique d’origine animale et 9,5% des besoins totaux de la population. Cependant, la production halieutique nationale est de 180.000 tonnes avec moins de 1.000 tonnes/an provenant de l’aquaculture. Celle-ci reste faible pour une demande annuelle estimée à 400.000 tonnes. Le Cameroun compte améliorer sa production locale cette année. C’est pour combler le déficit en produits halieutiques et réduire les importations que le 15 juillet 2020 le ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales lançait un appel à manifestation d’intérêt pour les acteurs nationaux et internationaux.
Le Dr. Taïga vient de publier une liste additive de 22 entreprises et 19 personnes physiques, tous présélectionnés dans le cadre de la recherche des candidats désireux d’investir dans l’aquaculture au Cameroun. Toutefois, les investisseurs retenus à l’issue de la procédure de sélection sont appelés à effectuer des aménagements appropriés dans les zones à fort potentiel aquacole des façades maritimes, des périmètres fluviaux et des lacs de retenues. Plusieurs zones ont été identifiées dans le cadre de ces investissements, entre autres, le fleuve Dibamba dans la région du Littoral, le Nyong dans la zone de Mbalmayo dans la région du Centre, les retenues d’eau de Lagdo dans le Nord et le Lom Pangar dans la région de l’Est, ainsi que les façades maritimes situées entre Kribi et Campo dans la région du Sud, puis entre Limbe et Idenau dans le Sud-ouest. A travers cette initiative, le gouvernement entend réduire la facture des importations de poissons, lesquelles contribuent à déséquilibrer la balance commerciale du pays. Le Cameroun a par exemple importé 57 008 tonnes de poissons congelés, pour un montant de 38,9 milliards Fcfa, pour ce qui est du premier trimestre de l’exercice 2020. Ce qui a entrainé d’importantes pertes de devises.
Par ailleurs, la Cdpm – la Caisse autonome de développement de la pêche maritime avait annoncé, en 2020, la distribution de 300 000 alevins aux pisciculteurs locaux. Bien que le Cameroun dispose de nombreux atouts pour l’élevage de poisson, sa production aquacole stagne toujours au même niveau (2 000 tonnes/an) depuis vingt ans. Près de 200 000 tonnes de poisson doivent être importées chaque année afin de satisfaire la demande nationale. Selon les statistiques révélées, le 12 août 2020, au cours d’une concertation au ministère du Commerce, cette production culmine généralement à 10 000 tonnes, et atteint souvent 15 000 tonnes au maximum, à en croire les producteurs.
Il faut rappeler que depuis l’introduction de la pisciculture dans le pays, sur les 30 stations aquacoles mises en place, seules cinq sont encore fonctionnelles. La recherche est limitée aux expériences biotechnologiques et économiques. L’association des pisciculteurs aux activités de recherche n’est pas toujours effective. En matière de formation professionnelle, le pays dispose des établissements d’enseignement supérieur dont la Fasa (Faculté d’Agronomie et des Sciences agricoles) de Dschang, l’Ish de Douala à Yabassi où sont formés des ingénieurs en Sciences halieutiques et du Cnfzv (Centre national de formation zootechnique et vétérinaire), qui forme des techniciens de pêche et d’aquaculture à Foumban.
Ernesthine BIKOLA