Le Ministre des Travaux Publics a présidé, du 19 au 22 septembre 2023 à Yaoundé, une série de réunions relatives à la revue des projets routiers en exécution du portefeuille de son département ministériel. Objectif majeur, identifier les contraintes afin d’y apporter des solutions.
« … Il faut que certaines entreprises améliorent leurs rendements. Le gouvernement assume véritablement sa part de responsabilités, il paye toujours. Il y a certes des retards, mais le gouvernement paye dans un contexte difficile.
Il faut renseigner les journaux de chantiers de la manière la plus rigoureuse qui soit; que les missions de contrôle soient dans des conditions satisfaisantes pour exercer convenablement les missions qui sont les leurs. Donc, le rendement, la performance des entreprises, est véritablement recherché.
Il faut aussi un suivi rigoureux. L’ingénieur de suivi ne doit pas être indépendant des entreprises.
Il m’a été rapporté dans quelques notes que des gens envoient de temps à autre que des ingénieurs se font prendre en charge par des entreprises, pour aller suivre les travaux. Si une entreprise vous a payé votre ordre de mission, qui vous a donné la voiture, quel est le jugement que vous pouvez porter sur la qualité des travaux ? Il y a déjà une faiblesse de votre part. C’est pour cela que nous avons déconcentré la gestion des ressources budgétaires. Les ressources de suivi, je les ai logé dans les directions opérationnelles. S’il n’y a plus de ressources, faites une note.
Le suivi rigoureux suppose également le respect des dispositions contractuelles. Il ne vous est pas donné de modifier la consistance des travaux, parce que vous êtes ingénieur du marché. Non! Pour qu’une entreprise ait un bon rendement, il vous appartient le projet d’exécution de faire des propositions d’amélioration. Nous avons examiné et validé le guide de l’ingénieur de suivi. Ce document recommande à l’ingénieur de suivi d’assister aux réunions de chantiers, de suivre aussi les prestations des missions de contrôle… Donc, l’ingénieur de suivi est un maillon important de la qualité des travaux, pour le rythme d’exécution des travaux…
Les ressources destinées aux aménagements connexes doivent effectivement améliorer les conditions de vie des populations riveraines.
On n’insistera jamais assez sur la validation des décomptes en guichet unique. Elle doit se faire mensuellement. C’est pour cela que les entreprises, les guichets de contrôle, doivent accélérer la cadence des prestations, pour consommer la ressource disponible. Il s’agit de prendre en attachement les tâches effectivement réalisées, pour être payé.
J’invite mes collaborateurs à se former. Je note que ça nous fait défaut. Veuillez vous former. Se former n’est pas aller dans les grandes écoles de formation camerounaises ou occidentales, c’est aller en ligne. Il y a beaucoup de choses qu’on apprend en allant tout simplement en ligne. Il y a des ingénieurs qui parlent encore aujourd’hui de calages des quantités. C’est de l’anachronisme. Il faut se former pour se mettre véritablement à la page.
Pour finir, je voudrais parler de l’entretien des routes en terre, qui sont à l’origine de toutes les difficultés, parce qu’elles ne sont pas trafiquables en toutes saisons; elles sont de temps en temps en rupture. Conséquemment, les efforts sont noyés, difficilement visibles. Elles sont plus nombreuses, à peu près 98 % du réseau.
Donc, il faut rester inventif, il faut surtout, dans votre approche, respecter la note stratégique d’entretien durable des routes en terre. Il faut la partager avec les collaborateurs, les maîtres d’ouvrages délégués, les bureaux d’études techniques, les ingénieurs de marchés, tous les intervenants en la matière…
Je demande de collaborer très étroitement sur toutes les routes en terre. A chaque 25 kilomètres, le comité de routes doit assurer conséquemment l’implantation et le fonctionnement des barrières de pluies. Les comités de routes seront organisés et animés par les présidents de région ou les chefs des exécutifs communaux selon les cas, sous notre encadrement technique et financier.
Dans la gestion de la barrière de pluies initialement, nous allons pouvoir trouver des formules qui voudraient que les gestionnaires soient rémunérés entre guillemets. Tout comme les comités de routes. Aux commissions internes de marchés, je demande davantage de rigueur dans les analyses et que les cautions cessent d’être virtuelles. Respectons l’argent public ! Quoiqu’il en soit, nous avançons, nous avançons en dépit des difficultés qui sont réelles.
Il faut rester tenace. Nous avons la volonté d’apporter, je n’en doute pas, tout ce que nous pouvons, pour permettre à Son Excellence Paul Biya de montrer à son peuple ce qu’il fait, ce qu’il a fait ou ce qu’il fera. Vous avez tous mes encouragements ».
Propos recueillis par Bertrand TJANI