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Industries extractives : trois organisations alertent les décideurs sur les violences faites aux femmes au Cameroun

C’est dans le cadre de la campagne de 16 jours d’activisme débutée, le 25 novembre 2022, que le Réseau des Acteurs du Développement Durable, Journalists For Earth et l’Association Pour la Défense des droits de l’Homme ont mené cette action de dénonciation.

Dans le cadre de la campagne de 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, débutée le 25 novembre 2022, le Réseau des Acteurs du Développement Durable (Radd), Journalists For Earth (J4e) et l’Association Pour la Défense des droits de l’Homme (Apddh) ont entrepris d’alerter les décideurs sur l’ampleur des violences que subissent les femmes autour des projets extractivistes au Cameroun.

Ces 16 jours d’activisme ont été l’opportunité de dénoncer la violence-mère qui est la spoliation de leurs ressources par les entreprises et décideurs publics et privés. Que peut une femme rurale sans terre, sans forêt, sans eau, et surtout sans une compensation consistante et durable ? Comment va-t-elle continuer à jouer son rôle de mère nourricière de la communauté ? Autant de préoccupation qui auront meublé la campagne.

Privées de leurs ressources, analyse le réseau, les femmes riveraines sont livrées à toutes formes d’abus et de violations de leurs droits fondamentaux dans la quête des moyens de survie pour leurs familles. Elles subissent des violences physiques, psychologiques, sexuelles…, et de graves atteintes à leurs libertés individuelles. Tout ceci concoure à la perte de leur dignité et les nombreux témoignages sur leur vie sont pathétiques, écœurants et révoltants.                                   

« C’est le lieu pour nous d’utiliser cette tribune pour dire aux décideurs QUE CELA DOIT CESSER ! OUI, IL FAUT QUE CELA CESSE ! Si ces projets sont des projets de développement, ils doivent effectivement et de façon durable, contribuer à l’amélioration des conditions de vie de tous, sans exclusion aucune », dénoncent le Radd, J4e et Apddh.

L’Etat du Cameroun, les entreprises extractivistes, les autorités administratives, politiques, traditionnelles et judiciaires doivent prendre leurs responsabilités pour que cessent ces violences sur les riveraines de ces grands projets et des industries extractives. Ces femmes et ces jeunes filles n’ont pas choisi de naître autour de ces grands projets. Elles ne méritent pas d’être condamnées à vivre dans la détresse. Des solutions existent et la volonté politique doit s’exprimer.

Attentes majeures

Les grands projets extractivistes doivent rétrocéder les terres accaparées et respecter la bande de 5 km minimale autour des villages pour dégager un espace vital, nécessaire pour l’épanouissement des communautés ; les riveraines doivent pouvoir pratiquer et développer leurs activités sociales, économiques et culturelles pour leur autonomisation ; les associations de riveraines doivent être consultées et impliquées effectivement dans l’élaboration et la mise en œuvre des projets sociaux prévus dans les cahiers de charges des entreprises, lesquels doivent leur être accessibles.

Des espaces de dialogue entre les associations de riveraines, des entreprises, des Collectivités territoriales décentralisées et des administrations doivent également être opérationnels. Tout comme la lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, la dégradation de l’environnement et du climat, pour la promotion de la paix et de la justice environnementale et climatique sont des engagements mondiaux pris par les Etats à travers les Objectifs de développement durable à l’horizon 2035. Ils doivent être respectés pour parvenir à un avenir meilleur et durable pour tous. Elle passe inévitablement par l’abolition de ces injustices criardes que subissent des centaines de milliers de femmes et jeunes filles autour des agro industries, de grands projets, des industries extractives au Cameroun.

Gaby YAN

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