Le ministre du Commerce a lancé, le 23 mars dernier à Biakoa, arrondissement de Mbangassina, dans le département du Mbam et Kim, le processus de distribution des primes d’excellence aux meilleurs producteurs du cacao de grade 1. Une opération qui intéresse 06 régions du pays, considérées comme des bastions de production du cacao.
Ce sont au total 5.239 bénéficiaires, répartis dans les régions du Centre, du Littoral, du Sud-ouest, de l’Ouest, de l’Est et du Sud, rigoureusement sélectionnés par un comité mis en place et supervisé par les responsables de l’Office national du Cacao et du Café (Oncc), qui sont attributaires de l’enveloppe globale de 697.320.400 Fcfa, débloqués par le gouvernement pour stimuler la promotion du cacao d’excellence au Cameroun. L’opération compte pour la campagne cacaoyère 2017-2018, en attendant celles de 2018-2019, et 2019-2020, déjà en préparation, selon le ministre du Commerce.
Après Biakoa dans le Mbam et Kim le 23 mars dernier, l’opération de distribution s’est poursuivie dans les localités de Makénéné (le 26 mars dernier), puis à Batchenga (le 29 mars), Tonga, Djoum, Ebolowa, Ayos, Mboma, Bertoua, Yokadouma, Buea, Botmakak, Nyanon, Mbalmayo, Ngoumou, et Mfou. Le choix de Biakoa et du département du Mbam et Kim pour le lancement de l’opération de distribution des primes d’excellence est loin d’être anodin, la localité constituant de loin le leader de la production du cacao d’excellence au Cameroun. Ce sont 1.087 producteurs qui recevront dans ce département la rondelette somme de 216 839 848 Fcfa. Une véritable manne octroyée par le chef de l’Etat, Paul Biya, en cette période de disette pour les producteurs. A Biakoa, considéré comme le fleuron de la commercialisation du cacao dans le département du Mbam et Kim, le meilleur producteur, monsieur Mangui, pour le compte de la campagne 2017-2018, a encaissé la somme de 1.772.820 Fcfa.
Promesse tenue
Le ministre du Commerce concrétise ainsi la belle promesse du gouvernement à l’endroit des seigneurs de la terre, faite au cours du lancement de la campagne cacaoyère 2017-2018. Dans le même département du Mbam et Kim, et précisément à Ntui le 25 août 2017, Luc Magloire Mbarga Atangana tirait les conséquences de la campagne désastreuse 2016-2017, consécutive à la baisse drastique du coût de la fève sur le marché international, à travers l’annonce d’une série de mesures prises par le gouvernement, en vue de la résilience des producteurs. Au rang de ces mesures de stimulation de la production, la réduction de moitié du taux de la redevance à l’exportation du cacao, qui est passée de 150 à 75 Fcfa par kilogramme, mesure en vigueur depuis le 1er août 2017 ; l’accélération et le renforcement de la campagne de construction des centres de traitement post-récolte, et le Cameroun en compte à date une dizaine, opérationnels, dont 02 dans la Mbam et Kim à lui seul, et surtout l’introduction d’une prime d’excellence au profit des meilleurs producteurs du cacao de grade 1. Promesse tenue qui vient galvaniser les producteurs du cacao de qualité au Cameroun, dont les premiers bénéficiaires ont exprimé leur gratitude à l’adresse du chef de l’Etat et au gouvernement de la république, l’appui aux producteurs consacrant l’attachement des pouvoirs publics au développement de la cacao-culture au Cameroun et à l’émancipation des producteurs. « Jamais vous ne serez oubliés », a clamé le Mincommerce, pour traduire l’engagement du gouvernement à continuer à soutenir les producteurs du cacao, et davantage du cacao de qualité. « La qualité est désormais une exigence du marché », indique Mbarga Atangana à l’adresse des producteurs, afin de les stimuler pour une migration vers la production du cacao d’excellence. Le tout dans le respect des normes éditées par l’organisation internationale de commercialisation du cacao, en accord avec les plus grands maitres chocolatiers du monde, de plus en plus attirés par la qualité du cacao camerounais. Au rang de ces normes, la préservation de l’écosystème, la non utilisation des enfants dans les champs de production du cacao, l’intégration massive des jeunes et des femmes dans la cacao-culture de qualité, car comme l’a bien indiqué le Mincommerce, la culture du cacao constitue désormais « un trésor caché ».
Etape de Makénéné
Le 26 mars 2021, c’était au tour de l’arrondissement de Makénéné, département du Mbam et Inoubou, région du Centre, d’abriter la cérémonie de distribution de la prime de qualité du cacao aux producteurs. 16.738.000 Fcfa, c’est l’enveloppe qui a été répartie à 267 cultivateurs, par le ministre du Commerce. Après le département voisin du Mbam et Kim, le 23 mars 2021, la caravane de payement de la prime de qualité aux producteurs de cacao, au titre de la campagne cacaoyère 2017-2018, que conduisait le Mincommerce, s’est déporté dans le département. « Chers producteurs de l’arrondissement de Makénéné, je suis particulièrement heureux du choix de votre localité, choix qui est tout, sauf un fait de hasard, pour abriter la présente cérémonie, pour le compte de ce grand bassin cacaoyer séculaire qu’est le Mbam et Inoubou », a indiqué Luc Magloire Mbarga Atangana, avant de poursuivre : « Qui ne se souvient pas que dans un passé pas très lointain, Makénéné s’était illustré négativement par des mauvaises pratiques post-récolte, sans doute les pires du genre, à l’instar du séchage du cacao sur le bitume et du défaut de fermentation, mauvaises pratiques qui ont contribué à ternir l’image de notre origine sur le marché international ? », a-t-il attiré l’attention. « J’ai encore en mémoire, et sûrement d’autres ici avec moi, cette descente musclée que j’avais personnellement conduite dans les artères de Makénéné, à la nuit tombante, en 2012, au retour d’une visite de travail dans la région de l’Ouest, faisant venir nuitamment le préfet de Bafia, et à l’issue de laquelle j’avais saisi et fait détruire d’importants lots de cacao séchés sur le goudron, sans le moindre début de fermentation, cacao acquis à vil prix auprès des producteurs par de prétendus opérateurs qui n’étaient autres que des mercenaires et de vilains coxeurs », a-t-il rappelé.
Selon le Mincommerce, la cérémonie de Makénéné, qui prime l’excellence, est la preuve patente de ce que le message de la qualité, promu par le gouvernement, a été entendu et est désormais de mise dans cet arrondissement. Tout comme dans le département. « Je vous félicite et exhorte à poursuivre vos efforts en vue de vous inscrire de façon définitive sur la liste restreinte des producteurs vertueux, synonyme de rémunération attractive. De façon générale, je félicite l’ensemble des producteurs du Mbam et Inoubou pour leur dynamisme, qui fait de ce bassin de production le troisième plus important de la région, derrière le Mbam et Kim et la Lékié, et qui est caractérisé par un mouvement coopératif actif et des très jeunes entreprenants, regroupés autour du programme new generation du Conseil interprofessionnel du cacao et du café », a-t-il exhorté.
La Lékié dans la danse
115.621.870 Fcfa, c’est l’enveloppe que le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a distribué aux meilleurs cacaoculteurs du département, le 29 mars dernier à Batchenga. 115.621.870 Fcfa, c’est le montant de la cagnotte que Luc Magloire Mbarga Atangana a remis à 1471 cacaoculteurs méritants. L’occasion a permis au Mincommerce de prescrire l’interdiction du travail des enfants, celle de la déforestation, et la prise en compte des jeunes et des femmes dans le travail de la terre. C’était également l’opportunité pour le ministre Mbarga Atangana de rappeler que cette prime de la qualité est un don spécial du président de la république, Paul Biya, pour récompenser et reconnaître la valeur de l’effort dans le travail qu’abattent les uns et les autres.
Selon le Mincommerce, toutes les mesures ont été prises pour le succès de cette campagne de récompense du mérite dans la cacaoculture. Dans son mot de bienvenue, Anatole Souga, maire de la Commune de Batchenga, a salué le geste présidentiel, qui vise à améliorer les conditions de vie des populations. Satisfait de l’élan de générosité du chef de l’Etat, Léonard Essimi, représentant des bénéficiaires de la Lékié, a néanmoins souhaité que cette initiative salutaire devienne une tradition : « La production a besoin d’un geste de cœur et d’assistance régulière ». Mikael Ndoping, président du comité prime qualité, par ailleurs directeur général de l’Office national du cacao et du café, s’est voulu rassurant : « C’est l’occasion de rassurer la filière que le comité a pris toutes les mesures nécessaires, pour assurer un plein succès de l’opération ».
Pour venir en aide aux producteurs frappés de plein fouet par la conjoncture, a tenu à faire savoir le Mincommerce, plusieurs mesures sont entreprises par les pouvoirs publics. Il s’agit notamment de la réduction de la moitié du montant de la redevance à l’exportation, soit 75 Fcfa par kg au lieu de 150 Fcfa ; l’accélération et le renforcement de la campagne de construction des centres d’excellence de traitement poste-récolte du cacao ; et l’instauration de la prime qualité aux producteurs. Il faut relever que la célébration des meilleurs producteurs du cacao dans le département de la Lékié intervient après le lancement de l’opération à Biakoa, le 23 mars et la suite à Makénéné, le 26 mars. Elle sera bouclée, le 28 avril prochain à Mfou, dans le département de la Mefou et Afamba, région du Centre.
« Je suis né dans une cacaoyère des parents cacaoculteurs. J’ai les gènes de la cacaoculture. Depuis ma prime enfance, je ne fais que de la cacaoculture. En ces périodes de tensions financières, comment ne pas être content ? C’est une manne céleste que je viens de recevoir. Je suis vraiment aux anges. Plusieurs fois annoncé, le payement est effectif. Nous sommes très contents et souhaitons que les primes 2018-2019 et 2019-2020 soient promptement payées. Je profite de l’occasion pour remercier toutes les administrations qui ont œuvré au payement de ces primes, mais davantage le chef de l’Etat, Paul Biya, pour ce grand geste. La prime arrive à propos, parce qu’il y a les charges scolaires, la rénovation de la cacaoyère, l’achat des intrants agricoles… Nous aimerions progresser. Mais, nous sommes victimes de la pyromanie. Il y a des gens qui incendient méchamment nos cacaoyères. C’est ce qui freine notre élan. Je profite également de l’occasion, pour remercier les forces de l’ordre qui nous aident dans ce combat », Gabriel Modo Touna, bénéficiaire
Bertrand TJANI