Son obstination à ne pas reconnaître les résultats de l’élection présidentielle, s’inscrit dans la logique des pays africains, où les résultats aux élections présidentielles sont toujours au centre des contestations.
Les élections présidentielles américaines de l’an de grâce 2020 étaient riches en rebondissements et en surprises. La plus grosse surprise était la déclaration avant la fin du décompte des voix du président, candidat à sa propre succession, Donald Trump, d’être victorieux à l’issue de tout le dépouillement. Dans le même temps, il disait ne pas reconnaître la victoire de Joe Biden à la fin, au cas où c’est lui qui est déclaré vainqueur. Pour le président Trump, il y a eu des tripatouillages qui ont permis au candidat démocrate d’être déclaré vainqueur. Des propos auxquels les Africains sont habitués.
Depuis l’annonce de la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle, son concurrent à la Maison blanche n’a pas daigné adresser ses félicitations au vainqueur, comme cela est de coutume. Il est plutôt concentré dans l’introduction des recours pour le recomptage des votes dans plusieurs Etats. Cette attitude de Donald Trump tranche avec les habitudes consacrées dans le pays de l’oncle Sam, où le vaincu adresse ses félicitations au vainqueur à l’issue d’une élection présidentielle. Cela, à en croire les experts de la démocratie américaine, participent du fairplay des candidats et permet de juger la grandeur d’esprit des hommes politiques dans ce pays, qui a une grande maturité dans le domaine. Cela semble ne pas être le cas de Donald Trump, qui s’inscrit visiblement dans la logique africaine de contestations des résultats des élections présidentielles.
D’aucuns pensent que le comportement de Donald Trump, qui refuse de se plier aux résultats issus des urnes est un mauvais exemple pour l’Afrique, qui est habituée à recevoir les leçons de démocratie de ces chancelleries occidentales. Donald Trump vient de donner une occasion en or aux hommes politiques africains de contester systématiquement les résultats des élections. Pourtant, il est de notoriété publique que l’élection est une œuvre humaine. Par conséquent, il peut avoir des irrégularités, mais elles ne peuvent pas être de nature à invalider tout un processus électoral, qui demande une forte mobilisation à tous les niveaux.
Jusqu’à présent, selon des informations issues de la Maison blanche, lesquelles sont abondamment relayées par plusieurs médias internationaux, les mécanismes pour un passage de témoin en douce et en toute convivialité comme c’était le cas à l’époque des présidents Barak Obama, Georges Bush, Bill Clinton, entre autres, ne sont pas encore réunies. Néanmoins, l’histoire des transitions aux Etats Unis apprend que depuis 223 ans, quand Georges Washington a transmis les clés de la présidence à John Adams, les Etats-Unis ont connu des transitions politiques pacifiques. C’est à croire que le sulfureux Donald Trump, qui avait eu quelquefois des réactions surprenantes lors de son mandat, vient saborder le travail abattu par ces prédécesseurs. Et, dire que les hommes politiques africains vont citer Donald Trump en exemple, quand ils auront envie de contester les résultats d’élections.
Quoi de plus normal que l’exemple vienne d’un président d’une grande puissance qui n’accepte pas de se plier aux résultats des urnes ? Pourquoi demander aux hommes politiques du continent noir de reconnaître les résultats, si tant est que dans l’une des grandes démocraties du monde certains hommes politiques estiment que les résultats des urnes ne sont pas exacts ? Le chef d’Etat américain, Donald Trump, malgré ses déclarations à l’entame de son mandat qui éclaboussaient les Etats africains, reste tout de même un bon élève de la démocratie africaine, pourquoi pas l’un de ses inspirateurs dorénavant…
Emmanuel MVELE