Le procédé technique est expérimenté pour la première fois au Cameroun, par le Ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi afin de faire des gains en temps et en coût.
Sur la section Nkolaya III-Nkout, un engin inhabituel, a procédé, le 14 juillet 2023, au recyclage de la chaussée sur l’axe Mbalmayo-Sangmélima. Le procédé technique, inédit, est expérimenté pour la première fois au Cameroun, par le Ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi.
En effet, l’entreprise Arab Contractor effectue une planche d’essai relative aux travaux de recyclage de la chaussée de cette section routière dont les travaux se déroulent du point kilométrique 39+500 au point kilométrique 39+600.
Au regard de l’appréciation technique qui est faite des premières opérations, on peut affirmer qu’il s’agit d’un essai concluant qui va permettre à l’entreprise d’étendre les travaux à l’ensemble du lot concerné par son marché.
Ces travaux du lot 2 couvrent en effet un linéaire de 42,5 km, du point kilométrique 39+500 dans la localité de Nkolaya III, région du Centre au point kilométrique 82+00 dans la localité de Nkout II, région du Sud.
Avant cela, l’entreprise Razel, en charge des travaux sur le lot 3, a effectué à la fin du mois de juin 2023, une planche d’essai. Celle-ci avait alors été précédée par le traitement à l’émulsion des matériaux en place, préalablement foisonnés par la recycleuse ; le réglage des matériaux traités à la niveleuse ; le compactage des matériaux et des essais de densité permettant de vérifier le compactage.
Les travaux de l’entreprise s’étendent sur un linéaire de 27 Km. Cette section de la route Mbalmayo-Sangmélima part du point kilométrique 82+00 dans la localité de Nkout II au point kilométrique 115+00, Carrefour de la stèle dédiée au Chef de l’État, Paul Biya, à l’entrée de la ville de Sangmélima. Les travaux sur le lot 1 sont exécutés par l’entreprise Routd’af et partent du point kilométrique 0+000 dans la localité d’Ekombitié au point kilométrique 39+500 à Nkolaya III.
Dans l’ensemble, l’avancement des travaux fait état de l’évolution suivante par lot : lot 1 : 3,22%, lot 2 : 7,07% et lot 3 : 3,59%. L’écart entre le taux de consommation des délais et le taux d’avancement s’explique par le fait que le recyclage de la chaussée représente 80% des tâches globales du projet. De façon générale, Razel et Arab Contractor sont installées et les études topographiques et géotechniques sont achevées. Les logements de l’administration et de la mission de contrôle sont en cours de construction dans les délégations départementales respectives du Dja et Lobo pour Razel et Nyong et So’o pour Roud’Af et Arab Contractors.
Les travaux de réhabilitation de la route nationale n°9, tronçon Mbalmayo (Inter RN2)- Sangmélima sur un linéaire total de 115 km, ont une durée d’exécution de 24 mois. Ils visent à renforcer la capacité portante des sous couches de la chaussée et sont financés par le Budget d’Investissement Public exercice 2022 et 2023. Le marché des travaux sur ce premier lot, a été attribué à l’entreprise Routd’Af pour un montant de 7 752 941 978 Fcfa, celui du lot 2 à à l’entreprise Arab contractors pour un montant de 7 486 106 678 Fcfa Ttc et à l’entreprise Razel pour le lot 3, pour un montant de 5 103 473 969 Fcfa Ttc. La date prévisionnelle d’achèvement est fixée au mois d’octobre 2024.
Une technique aux nombreux avantages
Le recyclage des Chaussées bitumineuses à froid est un procédé de réhabilitation qui sur le plan technique permet, de réutiliser les matériaux de la chaussée en place en y injectant de l’émulsion cationique à rupture lente (pour le cas d’espère ECL60) dans le but d’augmenter le module des matériaux recyclés. La couche qui en résulte gagne en résistance et portance. Il permet ainsi une économie dans l’achat, le transport et la manutention des matériaux constitutifs des couches de chaussée, une économie en carburant et en temps de réalisation. Cette technique a en outre pour avantage : de maintenir la circulation ouverte lors de l’exécution des travaux et une fois les travaux achevés, de laisser la couche résultant du recyclage libre à la circulation en toute saison avant la mise en œuvre d’une couche de roulement. Ce qui offre au maître d’ouvrage une marge pour chercher les financements destinés à achever les travaux. Le recyclage des chaussées bitumées fait partie des quatre technique qui permettre de réhabiliter une route.
Ces quatre techniques concernent : la reconstruction complète, longtemps privilégiée et très appliquée au Cameroun, est une option de moins en moins envisagée, compte tenu des contraintes budgétaires et des fortes contraintes environnementales y associées.
La réfection de la seule couche de roulement, efficace pour régler les problèmes d’étanchéité de surface. Cette solution n’est ni économique ni durable en raison du fait qu’elle doit être renouvelée régulièrement, occasionnant une gêne à l’usager et un surcoût d’entretien à long terme.
Le renforcement en forte épaisseur : technique, efficace et éprouvée, qui présente néanmoins l’inconvénient d’être onéreuse et consommatrice de matériaux nobles. Viennent s’y ajouter la réduction de la largeur de roulement en zone rurale et les difficultés en zone urbaine (respect des seuils, en particulier).
Le retraitement en place à froid aux liants hydrauliques (recyclage de la chaussée). Le principe est simple : l’ancienne chaussée est considérée comme un gisement naturel de granulats que l’on peut valoriser en place. Le procédé consiste à incorporer, au sein du matériau obtenu par fractionnement de l’ancienne chaussée, un ciment ou un liant hydraulique routier et, éventuellement, un correcteur granulométrique ainsi que de l’eau et à les mélanger intimement in situ, jusqu’à l’obtention d’un matériau homogène. On réalise ainsi, après réglage et compactage, une nouvelle assise de chaussée, sur laquelle on applique soit une couche de surface, soit d’autres couches de chaussée, si la partie retraitée ne peut, à elle seule, supporter les sollicitations du trafic.
Le retraitement des chaussées en place à froid aux liants hydrauliques (ciment ou liant hydraulique routier) est une technique d’entretien structurel, destinée à recréer, à partir d’une chaussée dégradée, une structure homogène et adaptée au trafic à supporter.
Encore sous-exploitée, cette option offre une technique alternative particulièrement performante, compétitive et respectueuse de l’environnement.
Source : Celcom Mintp