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Grandes familles au Cameroun : la sempiternelle guerre de succession

En cause, le difficile consensus dans l’administration des biens et les affaires des fondateurs de ces grosses fortunes à la suite de leurs disparitions.

 La désignation d’un héritier au lendemain du décès des hommes d’affaires prospères ne manque pas souvent de donner lieu à des vives contestations au sein de la famille. Au Cameroun notamment, les batailles de succession au sein des grandes familles sont légions. Au point de faire dire à certains que ces grandes familles subissent le coup du sort ou sont en mal de s’accorder sur l’héritage.

En effet, la mort des grands hommes qui ont réussi à se hisser au sommet des affaires et ont pu se bâtir une fortune colossale adossée sur une notoriété bien établie est souvent source d’exacerbation des conflits au sein desdites familles. La chronique judiciaire de ce dernier temps est alimentée par des affaires de succession au sein des grandes familles du Cameroun. Cette récurrence des affaires du genre fait dire à plusieurs personnes que les grandes fortunes camerounaises ne survivent pas à leur géniteur. L’opinion est bombardée à tout moment par des problèmes de succession au sein de certaines grandes familles, entre autres, Ndi Samba, Fotso Victor,  André Sohaing, Monkam Pascal. Ces batailles interminables qui ont pour dénominateur commun la contestation très souvent des dernières volontés du défunt ou simplement leurs falsifications ou travestissements portent parfois un coup fatal à ces grandes fortunes qui disparaissent comme un château de cartes quand ce ne sont pas les entreprises qui ferment.

Dans l’opinion, les divisions au sein de ces grandes familles sont souvent encouragées par des égos surdimensionnés des fils du défunt. Chacun veut prendre la place du père et contrôlé tous les biens. D’aucuns estiment par contre que cela procède de la volonté de certains fils de tenir les autres, afin de mieux les dicter. Ils arrivent souvent des cas où certains enfants légitimes du défunt milliardaire sont exclus par l’héritier désigné ou autoproclamé. Du coup, les enfants exclus prennent la route des prétoires. Bienvenue à l’enchaînement des procès à plusieurs rebondissements qui finissent parfois à paralyser certaines entreprises du défunt milliardaire qui avaient pourtant pignon sur rue. Au Cameroun malheureusement, plusieurs grandes fortunes qui faisaient la fierté de l’économie du pays n’ont pas survécu à leurs fondateurs. Celles qui survivent se comptent au bout de doigt et ne représente rien par rapport à l’étendue des grandes familles que le Cameroun a connu jusqu’ici.

Il est difficile au Cameroun de trouver des grandes fortunes qui ont traversé une centaine d’années à l’instar de les puissantes familles française Bolloré, Bettencourt Meyers, Rock Fellers(britannique), entre autres. Au Cameroun, les grandes familles connaissent leur période de gloire du vivant de leurs fondateurs. Une fois que ce dernier est parti vers l’au-delà, l’œuvre s’érode progressivement. De l’avis de certains, cet état de fait est dû parfois au manque de consensus qui règne dans ces familles où chacun veut s’affirmer et ne veut pas jouer le second rôle pour la survie collective des intérêts de la famille soutenu par les acquis du défunt homme d’affaires.

Si on admet pour vrai que chaque être vivant naît avec sa gloire et meurt avec, il n’en demeure pas moins vrai que la gestion de la succession des grandes familles qui ont souvent à leur actif plusieurs entreprises prospères mérite d’être bien pensée et bien menée afin d’assurer leur pérennité qui  ne saurait être assujettie à l’existence ou non de leur promoteur et fondateur.

Emmanuel MVELE     

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