Le Ministre de la Jeunesse et de l’Education Civique a présidé, le 30 octobre 2023 dans la ville de Maroua, région de l’Extrême-nord le début et la clôture des travaux du forum intergénérationnel transfrontalier sur le thème: « renforcement de la paix, la lutte contre les discours de haine et la prévention des conflits intercommunautaires ». Ce forum a été organisé dans le cadre de la mise en œuvre des activités du Programme National d’Éducation Civique par le Réarmement Moral Civique et Entrepreneurial et de la commémoration de la 17e édition de la Journée Africaine de la Jeunesse 2023.
«Dans un contexte marqué par la dégradation du niveau de moralité de notre société, par une crise du patriotisme et de l’intolérance, aux discours de haines, de tribalisme, de xénophobie, des fakes news, des messages de désinformation ainsi que par la recrudescence des atteintes aux valeurs civiques et morales, aux droits fondamentaux et à la paix, où les jeunes sont à la fois des acteurs et des victimes, le gouvernement et ses partenaires au développement se doit d’élaborer des feuilles de route et autres plans d’action « Jeunesse, Paix et Sécurité », conformément à la résolution 2250 des nations unies. C’est précisément l’un des output de ce forum de Dialogue intergénérationnel transfrontalier dont l’objectif est d’en sortir avec une feuille de route régionale « Jeunesse, Paix et Sécurité », pour la région extrême nord, voire aux frontières avec notamment le Tchad et le Nigeria, pays frères, dont les sorts sont intimement liés avec le Cameroun, en matière de paix et sécurité, dans cette sous-région du bassin du lac Tchad », a martelé le Ministre de la Jeunesse et de l’Education Civique (Minjec), Mounouna Foutsou à l’ouverture des travaux du forum intergénérationnel Transfrontalier sur le renforcement de la Paix, la lutte contre les discours de haine et la prévention des conflits intercommunautaires, le 30 octobre 2023, à Maroua dans la région de l’Extrême-nord.
En effet, il faut noter que ces activités sont inscrites dans l’agenda Peace Building Fund des Nations Unies et ont pour objectif de susciter des échanges entre les jeunes, les autorités administratives, religieuses et traditionnelles, les forces de l’ordre, les ressortissants d’autres horizons afin de renforcer le vivre ensemble. « Semer les graines de la Paix dans les esprits des Hommes ». C’est le mot d’Yvonne Mataturu, représentante de l’Unesco. « Nous devons assurer cette cohésion sociale mais aussi l’accompagnement socioéconomique des jeunes, car un jeune désœuvré est plus poussé vers l’extrémisme violent », a-t-elle indiqué.
Les travaux
Ils ont été animés par de panels d’experts venus édifier les populations de l’Extreme-nord en général, celles de la ville de Maroua en particulier sur le thème : « renforcement de la paix, la lutte contre les discours de haine et la prévention des conflits intercommunautaires ». Ainsi donc, le Dr Mbarkoutou, Universitaire, indique que « La thématique de la lutte contre les discours de haine et la prévention des conflits intercommunautaires trouve un terreau dans la région de l’Extrême-Nord ». Ainsi il part d’une analyse systémique et spécifique qu’il faut jumeler pour appréhender les défis de la jeunesse de cette région. Il faut donc comprendre le jeune dans sa posture holistique et singulière. Comment la Jeunesse peut-elle donc se projet et dans les problématiques suscitées? C’est l’une des questions à laquelle il faut répondre. Pour le panéliste, il faudrait une première posture mentale de prédisposition à la coexistence pacifique. L’Intergénérationnel pour lui intègre 04 dispositions : une disposition mentale: reconnaître qu’ils appartiennent à la même nation. Celle-ci transcendant le territoire étatique ; reconnaître que les jeunes sont un potentiel sur lequel l’on doit s’appuyer ; la compréhension de la Notion d’Inter génération. Il s’agit de comprendre pourquoi on s’associe, pourquoi il faut sortir du contre discours et entre dans l’engagement. L’Intergénérationnel est une rencontre entre deux catégories qui ont chacune du potentiel.
La dimension active de l’action. Il faut dire que cette dernière est conditionnée par les trois premières. Car dès lors qu’ils sont mobilisés le jeune peut se lancer dans les activités d’entrepreneuriat, dans la promotion de la culture et même dans le champ politique pour se faire connaître
Au sortir de ses travaux, des recommandations ont été formulées. Il s’agit entre autres pour les pouvoirs publics et Partenaires au développement d’accroitre l’engagement et l’investissement dans la Jeunesse; de renforcer la participation des jeunes ; de renforcer l’information et la communication de l’opinion publique sur les actions menées par les jeunes via le cnjc ;de mener une action humanitaire vers les jeunes des régions en crises ; de mettre les jeunes dans les conditions idoines afin de les préparer pour le développement; de prendre en compte les aspirations des femmes dans le, processus de prise de décisions.
À l’endroit des jeunes, de reconnaitre l’appartenance à la nation camerounaise ; de reconnaître qu’ils sont un potentiel ; d’avoir la culture des respects des valeurs traditionnelles, de cultiver la Culture de la tolérance.
Par ailleurs, il faut retenir que la Paix est un appel de tous, un vœu de tous. L’agenda Régional Jeunesse, Paix et Sécurité a également été adopté au cours de ses travaux.
Dans son mot de clôture, le Minjec Mounouna Foutsou a dit tous ses remerciements à tous les participants qui, tous ont rendu ce dialogue possible, que l’on parle des juniors, des séniors. Des remerciements qui vont également à l’endroit des partenaires du Système des Nations Unies et de l’Union Africaine. « J’ai été attentif à votre agenda régional Jeunesse paix et Sécurité et je suivrais particulièrement les recommandations qui y ont découlé », a-t-il indiqué. Dans la suite de son propos, il déclare que l’heure est désormais à l’action, il est question pour tout un chacun d’être un chantre de la paix, de la cohésion sociale et de la coexistence pacifique. Ainsi, il encourage la tenue de telle initiative qui permet à toutes les générations de se regarder dans les yeux et d’échanger. Aussi, il les invite eux même à mettre en œuvre les recommandations émises tout en leur souhaitant un bon retour.
Ce dialogue a été aussi ponctué par une remise de 10 attestations symbolique. Aussi faut-il le souligner, ce forum a connu la participation de près de 300 jeunes venus de tous les Départements de la Région de l’extrême nord.
Ernesthine BIKOLA
