C’est la préoccupation à l’issue de la réunion de travail qu’a présidée la Ministre camerounaise des Enseignements Secondaires, le 13 octobre 2021 à Yaoundé.
Après un audit effectué sur le terrain par le ministère des Enseignements Secondaires, c’est près de 900.000 parchemins en souffrance dans les bureaux de ce département ministériel, soit plus de 665.000 dans les délégations régionales, 255.000 dans les sous-centres d’examens et 6.000 à l’Office du Baccalauréat du Cameroun. La Ministre des Enseignements Secondaires (Minesec), Pauline Nalova Lyonga, a tenu une réunion de travail avec ses collaborateurs, le 13 octobre 2021 à Yaoundé, à l’effet de trouver des solutions à ce phénomène d’abandon des diplômes.
«De même que les examens officiels sont un grand engouement pour la communauté éducative et nationale, le retrait des diplômes devrait l’être autant. Mais, nous constatons qu’après la publication des résultats des examens officiels au Cameroun, les impétrants n’entrent pas tous en possession de leurs parchemins alors que ceux-ci sont bel et bien édités par le ministère des Enseignements secondaires», regrette Madelienne Shewa, Directeur des Examens, des Concours et de la Certification au Ministère des Enseignements Secondaires. «Le non retrait de ces diplômes pose de nombreux problèmes liés à la conservation et au stockage dans les structures en charge des examens et les délégations régionales. Il s’agit notamment des intempéries, des feux et des insectes qui détruisent ces documents fragiles», a-t-elle expliqué.
Au sortir de cette concertation, une alternative a été proposée par Pauline Nalova Lyonga à savoir : «la numérisation de ces documents officiels de manière pérenne dans les structures en charge des examens de telle sorte que chaque parent qui souhaiterait vérifier l’authenticité de réussite de son enfant le consulte en ligne».
Il est important de relever que le phénomène décrié n’est pas l’apanage du seul ministère des Enseignements Secondaires. Selon des sources concordantes, au ministère de l’Enseignement Supérieur et à celui de l’Education de Base, nombreux sont les parchemins qui cherchent désespérément propriétaires. Quant à savoir pourquoi, les avis sont divergents. Pour certains, l’information sur la disponibilité de ces documents officiels n’est toujours à la portée du commun des diplômés. Pour d’autres, il arrive parfois que ces parchemins ne servent plus à rien dès lors qu’on trouve un emploi n’ayant aucun rapport. D’autres encore estiment qu’il ne sert à rien de courir après un diplôme qui aura du mal à rendre service compte tenu de la rareté de l’emploi. Quoiqu’il en soit, il est nécessaire de procéder au retrait de son diplôme, parce que l’on aura passé son temps à l’école pour l’obtenir. Et même sait-on jamais, comme disait l’ancien président français, François Mitterrand, « Faites bien l’école, car l’école vous fera du bien ». Est-il illogique de paraphraser en disant : « Retirez vos diplômes, car tôt ou tard, ces diplômes pourront vous servir » ?
Ernesthine BIKOLA