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Enseignant du primaire : une profession au centre de toutes les contradictions !

A l’occasion de la célébration de la journée mondiale des seigneurs de la craie, la condition de l’enseignant du primaire mérite qu’on s’y attarde.  

Profession qui se situe au carrefour des autres, l’enseignement est indispensable pour l’éclosion d’un pays. Au Cameroun, à l’image du monde entier, les enseignants sont incontournables. Ces professionnels, sont responsables à 80% de l’éducation de tout le monde, au sein d’une société. Les éducateurs du primaire posent les fondations dans le mental de chaque individu. Ils constituent le socle granitique d’un apprentissage des savoirs scientifiques chez chaque sujet. Et par conséquent, ils méritent un traitement adéquat qui garantisse la bonne santé d’une éducation dans un contexte donné.  

Au Cameroun, évoquer la question de l’enseignant, commande de faire le distinguo. Il existe les enseignants du primaire, ceux du secondaire, et ceux du supérieur. Pour le cas des dépositaires du savoir, qui ont pour rôle de le transmettre aux enfants à la base, leur traitement est source de controverses. En effet, ici, la prise en charge n’est pas automatique, il faut attendre une probable intégration à la fonction publique à la faveur d’un recrutement organisé par le ministère de l’éducation de base. Cela, peut mettre plusieurs années, avant d’aboutir pour les plus chanceux. D’autres, par contre, sont malheureusement rattrapés par l’âge limite d’intégration à la fonction publique, et ne peuvent plus être agents de l’Etat, alors qu’ils sont employés depuis des années, par le même Etat. Plusieurs observateurs, pensent que cette politique n’est pas de nature à inciter les jeunes camerounais à faire carrière dans l’enseignement, surtout au primaire. Plusieurs enseignants de cet ordre sont abandonnés à leur triste sort. Alors que la demande sur le terrain, va grandissante.

Dans les zones urbaines, il y a un taux appréciable d’enseignants, alors que dans l’arrière-pays, les enseignants sont en manque dans les écoles primaires. Dans certaines localités de l’arrière-pays par exemple, une école primaire à, au plus un enseignant qualifié et pris en charge par l’Etat, le reste du staff est constitué par les « maitres » des parents, quand l’association de ces derniers, est en mesure de les prendre en charge. Cette situation non reluisante, est à l’origine de plusieurs déperditions scolaires dans l’arrière-pays. D’où l’urgence, pour l’Etat du Cameroun de mettre des politiques pertinentes afin de permettre que la grande majorité des écoles du Cameroun soient pourvues enseignants qualifiés.

Autant le dire, la journée de l’enseignant qui se célèbre ce 05 octobre doit être un moment de réflexion au Cameroun. Et non celle des discours creux qui ne changent rien sur la situation de l’enseignant qui a cessé d’être un modèle au sein de la société Camerounaise.

Emmanuel MVELE

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