C’est ce qui ressort des résultats proclamés par le Programme national de la veille et de renforcement de la sécurité alimentaire, le 15 décembre 2020 à Yaoundé.
Le Grand Nord du Cameroun est la région la plus exposée à ce fléau. C’est lors d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbaïrobe, en présence du représentant du Fonds des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, et celui du Programme alimentaire mondial (Pam), le 15 décembre 2020, que les résultats ont été dévoilés. En effet, c’est 2,7 millions de personnes qui sont victimes d’insécurité alimentaire dont 10,4% de la population et 31% d’enfants affectés par les troubles de croissance.
Selon Marie Jeanine Atanga, coordonnateur du Programme national de la veille et de renforcement de la sécurité alimentaire, « Avec le choc que notre économie a eu et qui a impacté davantage le système alimentaire, nous avons la possibilité de passer à l’insécurité alimentaire aiguë ».
Cependant, Marie Jeanine Atanga rassure que pour venir à bout de ce problème social,la promotion des filières prioritaires doit se poursuivre. « Les populations doivent se prendre en main. Il y a les semences, les engrais. Tout ceci doit se faire dans le cadre du développement local à la base. Les partenaires techniques continuent d’apporter leur soutien technique aux populations vulnérables », a-t-elle indiqué.
Toutefois, il faut rappeler que les chiffres reflètent de manière générale, le contexte sociopolitique actuel marqué par la crise dans les régions du Nord-ouest, Sud-ouest et de l’Extrême-nord, et même des attaques à l’Est du Cameroun. Les crises sécuritaires dans ces régions ces dernières années entrainent le phénomène de déplacés internes, par conséquence, la pauvreté. Face à cette situation, les pouvoirs publics sont interpellés. Faut-il le relever, il est question d’élaborer des stratégies qui permettent de procéder à la bonne répartition des ressources à travers le territoire national. C’est le lieu de renforcer l’opérationnalité des structures telles que la Mission de Régulation des Approvisionnements des Produits de Grande Consommation (Mirap).
Ernesthine BIKOLA