En qualité de Président du Conseil d’administration de la Société Immobilière du Cameroun, la Ministre Célestine Ketcha Courtès a respectivement présidé le lundi 14 et le mardi 15 octobre 2024, la 228ème et la 229ème session du conseil d’administration de l’entreprise. Des conclaves qui se sont soldés par l’arrêt des comptes avec des réserves du commissaire aux comptes, et un ultime appel des administrateurs à la production des logements sociaux prescrits par le chef de l’Etat.
Une série d’insuffisances enregistrées dans la réalisation des inventaires de fin d’exercice et la gestion globale des immobilisations, rend impossible le rapprochement du résultat de l’inventaire et les éléments comptabilisés par les administrateurs. Le floue sur les réponses aux confirmations des soldes des tiers et la non comptabilisation des suspens mis en relief par les rapprochements bancaires dans les comptes appropriés, n’ont pas permis aux administrateurs de voir clair sur la tenue de la trésorerie et de la gestion des dettes fournisseurs.
A la suite de la présentation du Commissaire aux compte, le rapport sur les états financiers de synthèse de l’exercice 2023 a été adopté sous réserve de la prise en compte des diverses observations et réserves formulées.
Le Conseil d’administration demande la construction des logements et entend mener un audit spécifique des comptes d’attente débiteurs et créditeurs qui présentent des soldes assez importants non justifiés. La Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain (Mindhu), Célestine Ketcha Courtès, a respectivement abrité les 14 et 15 octobre 2024 les sessions 228 et 229 du Conseil d’administration de cette société, consacrée d’une part à la validation des états financiers de l’exercice clos au 31 décembre 2023 et d’autre part à l’examen du rapport d’audit 2023 et la mise en place du plan d’audit 2024.
Les travaux ont permis passer en revue la gestion et des états financiers de synthèse de l’exercice 2023, et de faire l’examen et adoption les états financiers de synthèse de l’exercice 2023 du Commissaire aux comptes.
Rigueur et professionnalisme
Dans son mot de bienvenue, le Président du Conseil d’administration va déplorer les retards observés dans la validation et l’approbation des états financiers des exercices 2020 à 2023 avant d’inviter le Directeur général de la Sic au respect des délais prescrits pour l’arrêt des comptes, et à plus de sérieux pour la mise en œuvre optimale de la politique d’habitat telle que voulue par le Chef de l’Etat, Paul Biya. Pour finir, la Ministre Célestine Ketcha Courtès va prescrire une attention particulièrement rigoureuse au respect des délais légaux relatifs à la validation des comptes : «C’est par l’application de cette rigueur que nous serons à la hauteur de la confiance placée en nous par notre illustre Chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya», a-t-elle souligné. Au Cameroun, le délai butoir pour la validation des comptes est légalement fixé au 30 juin de l’année N+1.
Ces retard récurrents dans la présentation des comptes sont pratiquement devenus une tradition à la SIC.
Des manquements graves
Après les procédures d’usage, et l’adoption de l’ordre du jour, le procès-verbal de la 227ème session du Conseil d’administration du 28 décembre 2023 connaitra plusieurs incohérences et sera alors signé sous réserve de la prise en compte des observations formulées, et les administrateurs examineront l’état d’exécution des résolutions et recommandations des 225ème, 226ème et 227ème sessions du Conseil d’administration tenues les 18 septembre 2023, 19 septembre 2023 et 28 décembre 2023. En examinant les différentes résolutions et recommandations les administrateurs ont déploré l’absence de plusieurs documents, une situation embarrassante pour une appréciation objective du niveau d’exécution de chacune des résolutions et recommandations. A cet effet, le ministre de l’habitat a une fois de plus exhorté les responsables de la sic à plus d’engagement, à l’esprit d’ouverture, au professionnalisme et au pragmatisme.
Les comptes présentés ce jour, relèvent que du fait de la non production des logements, le chiffre d’affaire a encore connu une baisse.
En remerciant le gouvernement, la ministre reconnaitra que c’est la subvention de 18 milliards accordée par l’Etat qui permet à la Sic d’équilibrer ses comptes.
Dans le rapport de gestion, l’on notera une fois de plus avec déception que l’essentiel des indicateurs de gestion ne présentent pas les données permettant une analyse dynamique de leur évolution sur plusieurs années. Aussi, plusieurs incohérences seront relevées entre le rapport de gestion et les états financiers et l’absence d’informations sur la rentabilité des projets commercialises va retenir l’attention des administrateurs «le rapport soumis à notre attention présente volontiers les recettes recouvrées sur les logements vendus et ceux donnés en location. En revanche, il est silencieux sur la rentabilité des projets initiés par l’entreprise» relève un administrateur avant de conclure «qu’il est ainsi difficile de savoir si les choix opérés et les opérations réalisées sont financièrement viables».
Des insuffisances remarquables
Rendu à l’examen des états financiers, les administrateurs porteront à l’attention de la présidente du conseil, des observations appelant des éclaircissements, comme l’absence ou l’insuffisance de notes explicatives de certains postes, la conformité de la répartition du résultat net. L’examen des états financiers suscite des interrogations sur la destination du résultat net de l’exercice. Ce résultat positif fait régulièrement appel à la mise en paiement d’un dividende. S’appuyant sur le fait que le résultat qu’affiche-la SIC est le fruit des subventions de l’état, les administrateurs s’interrogent sur la destination de ce résultat net et proposent qu’il soit affecté au report à nouveau.
Vers un audit ?
Suite aux insuffisances enregistrées dans la réalisation des inventaires de fin d’exercice et la gestion globale des immobilisations, le rapprochement du résultat de l’inventaire et les éléments comptabilisés laisse plusieurs interrogations.
Aussi, l’insuffisance des réponses aux confirmations des soldes des tiers et la non comptabilisation des suspens mis en relief par les rapprochements bancaires dans les comptes appropriés, ne permettra pas une meilleure tenue de la trésorerie et de la gestion des dettes fournisseurs. Au vu des réserves du CAC, le Conseil d’administration entend de mener un audit spécifique des comptes d’attente débiteurs et créditeurs (compte 46) qui présentent des soldes assez importants non justifiés, afin de voir plus clair sur le rapport sur les états financiers de synthèse de l’exercice, adopté sous réserve de la prise en compte des diverses observations et réserves formulées.
L’Assemblée générale Ordinaire relative à l’approbation de ces documents est prévue pour les prochaines semaines.
Source : Mindhu