C’est la substance de la session 2022 du Comité National de Pilotage des Programmes Routiers Intégrateurs et des Projets de Facilitation des Transports que le Ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, par ailleurs Président dudit comité, a présidée, le 03 février 2022 à Yaoundé, avec à ses côtés, son Vice-Président, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, Ministre des Transports.
Le développement économique et social préoccupe les pouvoirs publics au Cameroun. Pour y parvenir, il faut procéder à la modernisation du réseau routier national. C’est la raison d’être des travaux de la session 2022 du Comité National de Pilotage des Programmes Routiers Intégrateurs et des Projets de Facilitation des Transports, présidée, le 03 février 2022 à Yaoundé, par le Mintp – le Ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, par ailleurs président dudit comité. Présent aux échanges, le Ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, Vice-président. La rencontre a permis aux participants de passer en revue les projets et programmes (85 activités) en cours sur les volets routier, ferroviaire et aérien. Ils portent, entre autres, sur l’amélioration des procédures et le renforcement de la gouvernance dans leur mise en œuvre. Satisfaction, c’est le sentiment général, qui s’est dégagé des bailleurs de fonds en raison de la qualité, la clarté et la transparence des documents présentés, par l’ingénieur de l’Etat. Ce qui augure, estiment certains observateurs, de la poursuite d’une collaboration franche avec ces partenaires au développement du Cameroun.
En effet, le budget 2022 des activités et du fonctionnement par les bailleurs de fonds s’élève à 178.526.030.971 Fcfa Ttc. Cette enveloppe est destinée au bitumage de 384,25 km de routes, à la construction d’un pont de 410 mètres linéaires, l’aménagement de 370 km de routes communales, de 21,2 km de voiries, avec de nombreuses infrastructures socioéconomiques (salles de classe, centres de de santé, points d’eau potables, hangars, marchés…) le long des zones d’intervention des projets.
Volet routier
Sur volet routier, le programme couvre le portefeuille constitué des projets d’aménagements des routes : Bamenda-Mamfe-Ekok, Ketta-Djoum, Kumba-Mamfe, Batchenga-Ntui-Yoko-Léna-Tibati ; la nationale 11 ou Ring road, Grand Zambi-Kribi, Bogo-Pouss ainsi que la réhabilitation des axes routiers Maroua-Mora, Babadjou-Bamenda, le Projet Régional Intégrateur des Réseaux Routiers dans le Bassin du Lac Tchad… Route Babadjou-Matazem, région du Nord-ouest, le marché d’exécution des travaux vient d’être attribué à l’entreprise camerounaise, Bun’s.
S’agissant de la construction de la route Maroua-Moutourwa, elle est envisagée au cours de l’année 2022, dans le but d’aménager la desserte du pont sur le fleuve Logone en chantier avec ses voies de raccordement entre Yagoua (Cameroun) et Bongor (Tchad). C’est grâce à un don de l’Union Européenne à hauteur de 30 millions d’Euros. Au cours des échanges, le management des projets Lena-Tibati-Ngatt et Grand Zambi-Kribi devant désenclaver la zone industrielle et portuaire de Kribi a été hautement salué par les bailleurs de fonds, en raison des économies réalisées et des options prises sur le premier projet cité (rallongement du linéaire).
Section Mankim-Yoko, après la résiliation du contrat de l’entreprise défaillante, des procédures sont en cours, pour le recrutement d’une nouvelle entreprise appelée à exécuter les travaux. Le maître d’ouvrage a obtenu l’avis favorable du bailleur de fonds, pour la signature d’un contrat en procédure de gré à gré. Les échanges sur ce volet ont abouti à un avant-projet de loi portant création d’un fonds routier de deuxième génération. Selon le Mintp, le projet est élaboré et les procédures en vue de son examen, par les instances compétentes, sont en cours.
Il faut noter qu’il s’agit-là d’un programme qui vise l’augmentation des échanges et la mobilité des populations entre et dans les régions du Cameroun d’une part, entre le Cameroun et les pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale ainsi que de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, d’autre part. « A quoi servirait-il des infrastructures, si les populations bénéficiaires ne ressentent pas l’amélioration de leurs conditions de vie ? », a posé la question le Mintp. D’où, a-t-il relevé, « l’appréciation des aménagements connexes conduits concomitamment avec les travaux routiers proprement dits afin que les populations riveraines de la route traversée ressentent immédiatement l’impact de l’infrastructure réalisée ». En ce qui concerne le processus d’acquisition, les partenaires techniques et les bailleurs de fonds aux assises ont insisté sur la nécessité impérieuse d’améliorer les processus de passation de marchés, qui impacte fortement la mise en œuvre des projets. Il faut relever que ces projets font parties des Programmes de Facilitation des Transports sur les corridors Bamenda-Enugu, Sangmélima-Brazzaville…ou encore de Transport Multimodal.
Projet multimodal
Touchant le projet multimodal et la facilitation des transports et de transit en zone Cemac, sa mise œuvre implique des acteurs autres que le ministère des Travaux Publics, à l’instar de la Cameroon Raiways Corpration (Camrail), l’Autorité Aéronautique, le Port Autonome de Douala, la Douane camerounaise. Initialement prévu pour être achevé au 30 juin 2021, le Projet de Transport Multimodal a été prorogé au 30 novembre 2022, compte tenu des difficultés liées à la mise en de la lettre de crédit, pour le payement des fournitures importées. Il porte sur la réhabilitation des ponts ferroviaires ; la fourniture et pose de la signalisation des passages à niveau ; la mise en place des dispositifs talonnable et renversable ; la mise à niveau de l’artère télécoms ; l’étude de faisabilité et avant-projet sommaire du renouvelle de la voie ferrée entre Douala et Yaoundé ; la sensibilisation des riverains de la voie ferrée sur les dangers de l’utilisation des traverses bois traités à la créosole, la prévention des violences basées sur le genre et les mécanismes de gestion des plantes.
Pour un coût global d’environ 987.172.970.729 Fcfa, le Programme Routier Intégrateur et les Projets de Facilitation des Transports est financé par le concours des partenaires techniques et financiers, notamment la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, la Banque de Développement des Etats d’Afrique Centrale, l’Agence Japonaise de Coopération Internationale, l’Agence Française de Développement, la Banque Islamique de Développement. Comme les autres bailleurs, la Bad a félicité le Mintp, pour le travail accompli, non sans réitérer ses engagements vis-à-vis du Cameroun. « Nous serons toujours prêts à accompagner le Cameroun, de son gouvernement ainsi que de ses populations dans l’amélioration de leurs conditions de vie », a rassuré Pierre Simo Moré Ndong, responsable.
Bertrand TJANI