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Cameroun : les femmes riveraines des agro-industries formées sur leurs droits


Du 25 au 26 octobre 2023 s’est tenu dans la salle des actes de la mairie de Nkoteng, un atelier de renforcement des capacités des femmes leaders des associations riveraines aux agro industries présentes dans les régions du Centre, du Littoral et du Sud du Cameroun.
Dans son ambition de devenir un pays développé à l’horizon 2035, le Cameroun s’est engagé dans de vaste chantier avec la mise en œuvre de grandes plantations agro-industrielles ; barrage hydroélectrique ; construction de route…etc. Pour répondre aux besoins du pays, des agro-industries dans des secteurs sucriers, du caoutchouc, de l’huile de palme et bien d’autres, ont été implantées au pays ; parmi elles, la Sosucam-Société Sucrière du Cameroun crée en 1965, Pamol (en 1967), Socapalm (1968), Hevecam (1975). Seulement, l’implantation de ses agro-industries dans les villages très souvent sans le consentement des communautés locales et peuples autochtones, pollue au fil des années terre, eau, air et causant des impacts environnementaux et socioéconomique majeur. Aujourd’hui, les communautés qui autres fois vivant de leurs environnements (forêt), vivent entourée de palmier à huile, d’hévéa…etc et l’accès à ces plantations leurs sont strictement interdit sauf si elles y vont pour travailler au compte de la société agro-industrielle contre un salaire minable. Les communautés riveraines des agro-industries sont dont prie dans un étau qu’elles cherchent malgré elles d’en sortir. C’est dans ce sens que durant deux jours (25 et 26 octobre 2023), les représentantes de douze associations des populations riveraines aux agro industries ont suivi des éclairages sur la méthodologie à adopter face à la menace que constitue ces agro-industries.
L’objectif de la rencontre de Nkoteng visait à outiller les femmes et les jeunes filles riveraines des agro-industries d’Hévéa, palmier à huile, canne à sucre ainsi que celle riveraines des barrages hydroélectriques sur leurs droits et sur comment engager des actions pour les faire respecter, d’organiser des séances de partage d’expérience entre les femmes riveraines des agro industries et des projets dit de développement sur la défense de leurs droits.
« Comment dire non », c’est autour de cette assertion que les deux exposés qui ont meublé la formation ont tourné. Ces exposés ont permis aux femmes de mieux comprendre l’agissement de ces multinationales. Danielle Mba Mbia de l’Ong GDA, dans sa présentation à démontrer l’importance de se mettre ensemble pour défendre leurs droits et de se joindre au mouvement déclenché par l’ONG Panafricaine WoMin basée en Afrique du Sud, qui a engagé une démarche devant permettre aux femmes africaines de faire entendre leurs voix lors de la Cop28 à Dubaï en fin novembre par Marie Crescence Ngobo membre du Radd et promotrice de la foire des semences traditionnelles donc la prochaine édition est prévue dans la ville d’Esse du 28 février au 2 Mars 2024 sans oublier Gagga pour son appui multiforme.
Par conséquent, une descente sur le terrain a permis de visiter le lit d’un cours d’eau qui reçoit les eaux usées de la Sosucam et le point d’eau aménagé par l’église presbytérienne du village Essoboudou du groupement Nkoteng en présence de son chef sa majesté Benoît Bessala Bessala, chef de 2edegré. Cette descente a par la même occasion permis de mieux rédiger un plaidoyer afin de faire entendre la voix des femmes riveraines qui ne réclament qu’une prise en compte de leurs préoccupations par le pouvoir dominant d’une réalité implacable, celui de leur existence dans les meilleures conditions. Un cri de détresse a ainsi été lancé à tous, afin de voire définitivement les conditions des populations restaurées dans leur souveraineté.
A titre de rappel, c’est depuis plusieurs années, que les Ong Gda, Radd et d’autres organisations de la société civile camerounaise et d’ailleurs interviennent aux cotés des riveraines (femmes) pour les accompagner dans la défense de leurs droits. Mais malgré cela, on dénombre encore de nombres cas de violences aux femmes riveraines de ces projets extractifs. C’est pourquoi avec l’appui de WoMin ONG Panafricaine basée en Afrique du sud, Gda et Radd organisent des ateliers de formation des populations riveraines des agro industries et des grands projets dit de développement au Cameroun sur le droit de dire Non.
Ernesthine BIKOLA

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