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Cameroun : le Mintp envoie les syndicalistes de transports et conducteurs des poids lourds à l’école

Le séminaire, organisé par le Ministère des Travaux Publics, le 26 janvier 2024 à Yaoundé VII, avec l’expertise de l’enrreprise Securoute Sarl, vise à donner les outils nécessaires à ces usagers pour une utilisation responsable et sécurisée de l’autoroute Yaoundé-Douala phase 1 dont la mise en service est imminente.

L’exposé de l’expert-consultant international

Le Cameroun a la pleine mesure des risques incommensurables encourus sur une autoroute. C’est pourquoi le pays prend le taureau par les cornes à travers le Ministère des Travaux Publics qui a organise, depuis quelques mois, une vaste campagne d’information et de sensibilisation des riverains de l’autoroute Yaoundé-Douala phase 1 en prélude à sa mise en service imminente.

Le 26 janvier 2024, c’était au tour des syndicats de transports et conducteurs des poids lourds d’être conviés à un séminaire y relatif à Yaoundé 7, sous l’expertise de l’entreprise Securoute Sarl, à laquelle préside aux destinées l’expert-consultant international en sécurité routière, Martial Manfred Missimikim.

Pour peu qu’on la définisse, une autoroute est une voie de communication routière à chaussées séparées, réservée à la circulation à vitesse élevée des véhicules motorisés. Elle ne comporte aucun croisement à niveau et les deux sens de circulation sont séparés par un terre-plein central ou une glissière de sécurité. Il s’agit-là d’un décor très exigeant, qui nécessite des connaissances préalables avant l’utilisation de l’infrastructure.

Modules  

Au menu de l’atelier, trois exposés sur les « Généralités sur la sécurité routière et la route » ; la « Présentation de l’autoroute » ; et la « Gestion de la sécurité sur l’autoroute ». Il a ainsi été fait un développement des notions du code de la route ; des facteurs de risque autoroutier ; de la conduite sur l’autoroute ; de la conduite préventive/défensive ; des angles morts ; de la formation pratique à la maintenance mécanique axée sur la sécurité (révision/réparation des freins, contrôle de l’état des pneus…) ; des zones d’incertitudes et zones de non liberté ; des 10 règles d’or à respecter par les chauffeurs…

Problématique du chauffage des moteurs

Dans l’expertise déployée, il est ressorti une problématique préoccupante : les véhicules en circulation au Cameroun étant de seconde main pour l’essentiel, ils ne sont pas capables de rouler sur une vitesse élevée de manière constante sur une autoroute. Ce qui est une exigence. Car, le chauffage du moteur cause l’arrêt immédiat de l’automobile. Imaginer que sur le long de l’itinéraire, il y aura des véhicules en panne et mal stationnés, il n’y a qu’un pas pour craindre le pire sous formes de carambolages.

Sur les bonnes pratiques, avant d’emprunter l’autoroute, « Il faut observer deux traits de rives pour la distance de sécurité, s’assurer que le carburant est suffisant, que les voyants opérationnels, avoir de bons pneus… », a relevé l’expert-consultant international. Au titre de propositions, « Il faut des ambulances et motos ambulance à l’entrée et sortie de l’autoroute avec système d’alerte », contribution d’un participant.

Martial Manfred Missimikim, expert-consultant international

« Nous avons défini une autoroute, présenté ses parties, dit comment elle fonctionne. Nous avons également présenté les risques de l’autoroute ; ne pas faire demi-tour, ne pas faire la marche en arrière… Nous avons aussi fait savoir que pour sortir de l’autoroute, il faut choisir sa voie avant de le faire ; pour y entrer, il faut le faire prudemment en s’assurant que personne ne l’empêche. Les participants ont par ailleurs appris que la loi sur le code autoroutier n’est pas encore sortie… »

Jean-Paul Claude Noah, leader syndical

 « Nous apprécions ce séminaire, parce qu’il vient à point nommé du fait de la mise en circulation imminente de l’autoroute. De temps en temps, en venant de Douala, nous circulons déjà sur cette autoroute. Nous avons commencé à voir de petits manquements. Il était quand même important que ce séminaire puisse se tenir pour voir comment établir la cohabitation surtout entre les gros porteurs, les transporteurs et les voyageurs. C’est un gros problème pour nous, parce que la vétusté du parc automobile est inquiétante. Nous disons qu’en se mettant sur l’autoroute, nous sommes contents, mais nous devons faire comme Total, qui a fait des arrangements avec les transporteurs. Celui qui voudra accéder à l’autoroute avec un gros porteur, doit signer un cahier de charges, afin de s’assurer que son matériel peut tenir à une vitesse constante sur l’autoroute et même les entreprises de transports péri et interurbains des voyageurs. Il faut mettre en place une législation qui sécurise la circulation sur cette autoroute ».

Prosper Aimé Essomba, leader syndical

« Je voudrais déjà dire que le séminaire que nous venons de suivre concernant l’utilisation de l’autoroute Yaoundé-Douala est bienvenu. Je suis ravi, parce qu’en nous associant déjà pour essayer de réfléchir sur comment on pourrait utiliser cette infrastructure nouvelle au Cameroun, c’est une bonne chose, c’est une preuve que les pouvoirs publics prennent au sérieux notre activité. Il faut quand même dire que c’est la première fois que nous avons ce genre d’infrastructure au pays. Donc, de mon point de vue, il faudrait sensibiliser les Camerounais, les usagers sur son utilisation. Aujourd’hui, nous voyons que la formation des chauffeurs n’est pas vraiment ce que nous souhaitons. Les gens font n’importe quoi sur nos routes. Mais, sur l’autoroute, il faudra une autre façon de voir les choses. Je crois même qu’il va falloir ramener les chauffeurs surtout de transports au recyclage, pour savoir comment rouler et se comporter sur cette infrastructure nouvelle ».

Lambert Onguene, leader syndical

« Je tiens déjà à féliciter le gouvernement pour les efforts consentis jusqu’ici et par la suite, je déplore simplement le fait qu’au cours de nos débats, qu’on pense que l’homme camionneur ne devrait pas avoir accès à cette route. Pourtant, il me souvient que l’autoroute prévoit plusieurs voies. D’un côté, ceux qui roulent plus rapidement et de l’autre côté, d’autres qui vont moins vite. Nous dire que les camionneurs seront exclus de l’utilisation de cette autoroute serait méchant quelque part ».

Bertrand TJANI

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