Le Ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a présidé, le 02 décembre 2024 à l’Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics, en collaboration avec la Société CIMAF, au lancement officiel de la formation à l’appropriation des nouvelles techniques de mise en œuvre du traitement des sols au Liant Hydraulique Routier.
L’Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics, que dirige le Pr Georges Elambo Nkeng, abrite depuis le 02 décembre 2024 une session de formation à l’appropriation des nouvelles techniques de mise en œuvre du traitement des sols au Liant Hydraulique Routier (Lhr).
La cérémonie ouverte par le Ministre des Travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, mobilise des experts routiers marocains, qui permettent aux acteurs de l’entretien routiers camerounais, d’acquérir des connaissances et des compétences dans la mise en œuvre des techniques innovantes de stabilisation des routes en terre à l’aide du Lhr.
Il est question, notamment d’apprehender les outils susceptibles de permettre l’adaptation du Lhr au contexte géoclimatique du Cameroun; maitriser les spécifications techniques du Lhr pour son implémentation à travers sa composition, ses différents domaines d’emploi et ses avantages par rapport aux méthodes classiques; s’approprier les techniques liées à la formulation, le processus, le personnel et le matériel nécessaires pour sa mise en œuvre, ainsi que les éléments à prendre en compte dans les cahiers de charge lors du lancement du marché lié au Lhr.
Au terme de ladite formation, qui s’achevera le 6 décembre 2024, les participants seront à même de dégager les techniques, les méthodes et les avantages de la mise en œuvre du Lhr par rapport aux méthodes classiques.
Plus qu’un produit, une technique…
« Ce n’est pas un produit, c’est une technique, parce que ce genre de produits qui sont des liants hydrauliques routiers ne donnent des résultats que si on les utilise d’une certaine manière, c’est-à-dire faire des études de sols, des études de formulation; voir aussi avec les spécifications sur les dimensionnements des routes et des chaussées.
Ce produit a donné de bons résultats dans d’autres pays et on pense qu’il y a tous les ingrédients pour que ça donne de bons résultats ici au Cameroun, parce que les sols camerounais sont argileux et il pleut pratiquement 06 mois sur 12. Pendant la saison pluvieuse, les routes deviennent impraticables à cause de l’argilosité des sols, qui perdent leur portance et on n’arrive pas à circuler. Ce produit-là, quand il traite un sol, il améliore sa portance et on circule normalement et convenablement. Il y a d’autres avantages. Si on améliore la portance des sols, on peut traiter les matériaux sur place, on peut faire des économies sur l’utilisation des matériaux. Je reprends une expression de Monsieur le Ministre : faire plus avec peu. C’est dans ce sens que cette solution va apporter un plus au secteur routier et à la construction routière au Cameroun », a fait savoir Hatim Khattabi, Area General manager-CIMAF.
Améliorer le niveau de service
« Sur 121.873 km de routes au Cameroun, 91633 km sont en terre. La plupart de ces routes en terre sont régionales, communales; ce sont des routes de proximité qui impactent la vie de nos communautés, leurs capacités d’échanges, l’économie locale.
Il est donc question d’améliorer le niveau de service des routes en terre. Cela suppose qu’il faut tirer leur durée de vie vers le haut, au moins 07 ans. Ce qui va favoriser la maîtrise des coûts. Avec le Liant Hydraulique Routier, qui est déjà pratiqué dans bon nombre de pays africains, nous allons continuer à entretenir les routes en terre afin de tirer leur durée de vie vers le haut. On n’aura plus des routes de courtes durées de vie, parce que les sols auront été stabilisés, la portance relevée. Pour dire les choses simplement, il s’agit des routes qui vont coûter moins cher. Déjà, nous avons réussi avec le Laboratoire National du Génie Civil à caractériser les sols par région, c’est-à-dire que nous connaissons la nature de chaque sol au Cameroun par zone agroécologique; nous connaissons ce qu’il faut faire quand il s’agit de traiter une route en terre dans la région de l’Extrême-nord, à l’Est… Le Liant Hydraulique Routier viendra donc comme un apport devant contribuer à mieux stabiliser, à améliorer la portance des sols et au bout du compte permettre d’avoir une vitesse de circulation d’au moins 60 km/h et éloigner les ruptures du trafic, évidemment moyennant l’esprit civique, à savoir : respecter les barrières de pluies, le tonnage, le gabarit. Je me félicite de cet engagement des partenaires marocains avec lesquels nous travaillons depuis bientôt 09 mois. Le Liant Hydraulique Routier, lui même, sera disponible sur le marché camerounais en ce sens que l’usine de fabrication est sur place. Nous pourrons donc nous ravitailler avec aisance, parce que le défi parfois est d’avoir le matériau disponible. J’invite donc toutes les entreprises des travaux publics, les bureaux d’études techniques à s’intéresser à la mise en œuvre de ce Liant Hydraulique Routier. Le tout n’est pas de définir le produit qui doit entrer dans la stabilisation de la route pour tirer sa durée de vie vers le haut, mais il faut s’assurer que sa mise en œuvre est respectée. Quand cela n’est pas le cas, on peut ne pas avoir le résultat escompté », dixit le Mintp Nganou Djoumessi.
Bertrand TJANI