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Cameroun : la FAO et le MINEPIA dévoilent des chiffres clés sur la pêche artisanale crevettière

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, en partenariat avec le Ministère de l’élevage, des pêches et industries animales, rend publics les résultats d’une enquête cadre et socio-économique menée du 15 au 31 mai 2024 sur la pêche artisanale maritime crevettière au Cameroun. 6 000 tonnes par an, 30 milliards FCFA en jeu. Une enquête inédite pour structurer la filière crevettes et renforcer la compétitivité du Cameroun sur le marché international.


Cet événement s’inscrit dans le deuxième atelier consacré à l’actualisation du plan de gestion des pêcheries crevettières, industrielles et artisanales du pays.
Réalisée dans le cadre du projet FISH4ACP, cette étude constitue une étape majeure pour renforcer la durabilité et la compétitivité de la filière crevettes, principal produit halieutique d’exportation du Cameroun.
Financée par l’Union européenne et le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ), l’enquête a couvert 154 campements le long de la façade maritime camerounaise, après une pré-enquête et la formation des équipes. Elle fournit des données inédites sur les acteurs, les engins de pêche, les volumes de capture et les pratiques post-capture, offrant ainsi une base solide pour orienter les politiques publiques et les investissements.
Un secteur stratégique pour l’économie bleue
Les résultats confirment le rôle central du département du Ndian, véritable épicentre de la production, avec 49 campements sur les 77 pratiquant la pêche crevettière et près de 70 pour cent des engins de pêche concentrés dans cette zone. Au total, 11 174 acteurs ont été recensés, dont 89 pour cent maîtres pêcheurs et aides, utilisant 22 922 engins, dominés par les filets mousgoums et maillants. La production annuelle est estimée à 6 002 tonnes, pour une valeur économique d’environ 30 milliards FCFA. Les espèces les plus capturées sont les gambas, les écrevisses et d’autres variétés de crevettes, le filet mousgoum se distinguant comme l’engin le plus performant.
L’étude révèle également que les captures varient selon les saisons: faibles de décembre à avril, moyennes en mai, juin et novembre, et maximales de juillet à octobre, en lien avec les cycles climatiques. Le fumage reste la principale technique de transformation, souvent sans tri préalable, notamment dans le Ndian et le Wouri.
«Ces données inédites sont essentielles pour structurer la filière crevettes et renforcer sa compétitivité sur le marché national et international», déclare le Représentant de la FAO au Cameroun, Dr Antonio Querido.
Défis et opportunités
Bien que les pêcheurs nigérians demeurent majoritaires, la présence camerounaise progresse grâce aux politiques d’installation dans la péninsule de Bakassi. Toutefois, la filière fait face à des contraintes majeures: coût élevé du carburant et des engins, manque d’infrastructures de conservation et conflits avec la pêche industrielle.
L’étude recommande de promouvoir l’entrepreneuriat et d’investir dans la formation des jeunes aux métiers de la pêche afin de garantir une relève qualifiée et dynamique. Elle préconise également d’étendre les enquêtes cadres à l’ensemble des activités de pêche artisanale pour disposer de données fiables et exhaustives. Enfin, elle insiste sur la nécessité de réduire les ventes non suivies vers le Nigéria en structurant la filière pour intégrer les produits dans le circuit formel d’exportation, notamment grâce à la Plateforme Crevettes du Cameroun (PLACRECAM), qui fédère les acteurs clés et veille à la mise en œuvre de la stratégie nationale.


«En soutenant cette enquête, nous réaffirmons notre engagement à promouvoir une pêche durable et à renforcer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des communautés côtières du Cameroun», déclare Raymond Lataste de l’Union européenne au Cameroun.
À propos de FISH4ACP
FISH4ACP est une initiative de la FAO visant à améliorer la durabilité et la compétitivité des chaînes de valeur halieutiques dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Au Cameroun, le programme s’attache à rendre le secteur de la crevette plus performant et respectueux de l’environnement, afin d’accroître les revenus des acteurs tout en contribuant à la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Source: Celcom Fao

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