C’était le point central à l’ordre du jour des échanges qui se sont tenus, le 16 juin dernier entre le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale et les partenaires sociaux à Yaoundé.
Le smig représente le salaire minimum interprofessionnel garantie en vigueur au Cameroun et s’élève depuis 2014 à un montant de 36.000 f cfa. Pour les défenseurs des droits des travailleurs, ce smig n’est pas à même de permettre à un camerounais vivant seul de pouvoir se réaliser au regard du renchérissement du cout de la vie. En effet, c’est dans cette optique que le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale (Mintss), Grégoire Owona et les syndicalistes ont tenu une concertation à l’effet de voir dans quelle mesure revaloriser le Smig. Il sera certainement revu à la hausse mais de combien ? La question reste encore posée. Toutefois, les échanges du 16 juin 2022 ont abouti à des propositions qui seront déposées à la commission nationale consultative du travail.
Dans son mot d’ouverture, le Mintss a rappelé que les échanges du 16 juin s’inscrivent dans la série de consultations engagées il y a peu entre le gouvernement, les employeurs et les employés via le dialogue social qui permet d’une part de recueillir les avis de manière à concilier les besoins des travailleurs et de leurs familles et d’autres part, permettre aux employeurs d’améliorer la productivité et la compétitivité. Il faut dire que, le smig est un salaire en de ça duquel un camerounais sans qualification quel que soit le mode de rémunération. Pour sa revalorisation au sein d’un pays, il faut tenir compte d’un nombre de paramètres fondamentaux à savoir la revue à la hausse de toutes les grilles salariales déjà existantes.
Pour Isaac Bissala, président de l’Union générale des travailleurs du Cameroun (Ugtc), cette augmentation du smig est essentiel et va permettre à un employé de vivre convenablement. « Toutes les parties prenantes sont d’accord pour l’augmentation du smig, même si le Cameroon worker forum pense qu’il faudrait augmenter le smig à 100 milles Fcfa pour permettre aux familles de vivre dignement. Les propositions vont de 40.000 à 100.000 fcfa. Tout cela sera envoyé à la commission nationale consultative du travail qui va arrêter le montant du Smig » a-t-il déclaré.
A titre de rappel, l’Uspac avait fait des propositions le 13 mai dernier à savoir augmenter de 12% le smig actuel, soit, 40,625 de fcfa. Au cours des échanges d’hier, les travailleurs ont trouvé que cette somme reste insuffisante pour une vie décente « il n y a pas de différence entre 36 et 40 milles francs » a indiqué un syndicaliste au sortir des travaux. Des mesures d’accompagnement du gouvernement à l’atteinte des objectifs de production, avec comme corolaire un accroissement des chiffres d’affaire des entreprises est attendu. Pour les travailleurs, la nécessité d’une augmentation se pose avec acuité dans un contexte de conjoncture amplifiée par une inflation généralisée. Paradoxalement, le pouvoir d’achat des consommateurs est en constante baisse, tandis que les salaires des travailleurs n’ont pas évolué.
Le seul bémol, il faut le relever c’est qu’il faudra que le Smig arrêté à la fin de ces travaux soit enfin respecté par tous. Ceci à la réglementation du travail. La prochaine concertation se tiendra dans moins d’un mois.
Ernesthine BIKOLA