Le fils du Président du Sénat, Eric Niat, a refusé de voter. Le Préfet du Ndé embarrassé à renvoyé la consultation sine die.
La seconde session du conseil municipal de plein droit de la Commune de Bangangté, pour l’élection du nouveau maire était prévue hier, 06 mai 2021. A l’analyse des raisons ayant motivées le renvoi de la cession de lundi dernier, il s’agira visiblement du jour le plus long pour Eric Niat, le fils du Président du sénat, Marcel Niat Njenfenji.
En effet, après le cuisant échec des consultations internes du Rdpc, menées à la maison du parti, le soir du 02 mai 2021, par le mandataire du comité central, Lamaire Ndjankou, assisté par le chef de la délégation permanente départementale du comité central du Rdpc dans le Ndé, Clobert Tchatat, ayant poussé la quasi totalité des conseillers à passer un message fort au comité central contre l’investiture du fils du président du Sénat, l’on s’interrogeait jusqu’à hier sur le désaveux de la quasi-totalité des conseillers au rang desquels le doyen d’âge, les adjoints au maire en fonction, le président du groupe communal Rdpc, le plus jeune conseiller. Un total des 24 Conseillers municipaux, sur les 40 que compte la Commune de Bangangté, avait alors décidé d’envoyer un signal fort au secrétariat général du Comité central du Rdpc, à Yaoundé, en signe de mécontentement quant à ce qu’ils qualifient de mascarade électorale, qui aurait conduit au choix du simple conseiller, Niat Éric, à la tête de leur exécutif communal, face au 2e adjoint, Jean Lambert Tchoumi.
Pour certains d’entre eux, les méthodes de corruption utilisées pour arriver à ce résultat fantoche ne cadrent pas avec leurs coutumes et traditions d’éthique et de probité morale. La commune onusienne de Bangangté mérite à la fois le dynamisme et la méritocratie, dans le développement et la gouvernance locale. Pendant ce temps, certaines sources rapportent que, dans une logique de précipitation et de manipulation de l’opinion publique, Eric Niat a malheureusement été annoncé dans certains médias et réseaux sociaux comme étant le nouveau Maire de Bangangté. Alors même que ce choix aurait été violemment contesté dans la salle, lors de ces consultations devant les émissaires du comité central. Et cette contestation majoritaire des conseillers municipaux s’est largement prouvée lors de la session de plein droit du 3 mai 2021, devant le préfet du département du Ndé, avec le quorum des 2/3 requis, qui n’a pas pu être atteint.
L’un des adjoints en fonction que nous avons rencontré déclare : « Heureusement qu’en politique, le mensonge, la roublardise et la filouterie n’ont pas de longues jambes. Il faut simplement convoquer les lois sur l’arithmétique politique étudiée en 2001 à l’Université de Massachusetts aux Etats-Unis, surtout quand on est passé par la mission camerounaise de l’Onu, pendant la deuxième guerre du golfe ». Pour lui,
24 conseillers municipaux, avec en tête de liste le doyen d’âge dudit conseil, le plus jeune conseiller et le président du groupe communal Rdpc exigent à la fois le respect de l’équilibre sociologique, la compétence et le mérite à la tête de leur exécutif communal. Aussi, a-t-il affirmé que la position des chefs traditionnels est à prendre en considération. L’on se souvient qu’après l’ouverture de cette séance de plein droit, et l’installation du bureau d’âge, la vérification des présences a permis de constater que le quorum de 2/3, soit 27 conseillers, n’était pas atteint. Une situation qui, suivant les dispositions légales en la matière, a contraint le Préfet du département du Ndé, Ernest Ewango Budu, à renvoyer cette session pour le jeudi 06 mai 2021 à 11 heures précises.
Intérêt suprême
A la réalité, en politique, l’intérêt suprême repose sur la cohésion sociale, le bien-être, et le respect de l’équilibre sociologique. Il faut noter sur cette base que l’investiture de Éric Niat déclenche un déséquilibre total, qui risquera faire des guerres de divisions, avec en tête une jurisprudence dans la gestion de la Commune de Bangangté. une situation préoccupante pour les monarques, qui estiment de commun accord que Bangangté est uni et le respect des principes de cohésion ne doit pas être détruit pour des intérêts personnels. Rappelons qu’en renvoyant le conseil municipal, le préfet du Ndé en a profité pour inviter les uns et les autres à œuvrer pour l’intérêt suprême des populations.
En plus des instructions et du souci des monarques du Ndé, la très grande majorité du conseil municipal de Bangangté estime que, pour une commune certifiée Iso26000, et reconnu à l’international, pour ses meilleurs pratiques de gouvernance locale, il faut de la compétence et du mérite pour la diriger. Sauf par coup de baguette magique, la chèvre a disparu et le fils à papa ne tient plus que la corde. Tous les regards sont actuellement tournés vers l’examen de rattrapage, qui est le conseil municipal de plein droit prévu, le jeudi 06 mai 2021. En attendant, ce feuilleton s’annonce avec plein de rebondissements. Les cœurs battent la chamade à Bangangté. Aux dernières nouvelles, le Préfet du Ndé a renvoyé l’élection du maire à une date ultérieure, parce qu’Eric Niat a refusé de voter.
Bertrand TJANI