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Agroécologie : au cœur de 02 modèles de réussite du FODECC

Raphaël Mbiaro, bénéficiaire du Guichet producteurs de la structure et propriétaire d’une vaste exploitation cacaoyère agroécologique dans le département du Mbam et Kim, et Rebecca Kamgue, première bénéficiaire du même guichet, phase pilote et propriétaire d’une plantation expérimentale de cacao et café dans le département du Moungo, ont respectivement eu, les 06 et 07 décembre 2024, la visite des membres de l’Initiative pour la Forêt d’Afrique Centrale, dans le cadre d’une mission d’imprégnation des mécanismes de la mise en œuvre du Guichet transition agroécologique. C’était en marge du 25e Conseil d’administration de cette organisation internationale.

Considéré comme un modèle de réussite entrepreneuriale dans la filière cacao dans l’arrondissement de Mbangassina, département du Mbam et Kim, région du Centre, Raphaël Mbiaro, a accueilli, le 06 décembre 2024, dans sa vaste exploitation cacaoyère, enrichie d’arbres de plusieurs variétés, une délégation de l’Initiative pour la Forêt d’Afrique Centrale (CAFI), accompagnée de Samuel Donatien Nengue, l’Administrateur du Fonds de Développement des Filières Cacao et Café, mué récemment en direction générale par décret présidentiel. Objectif, toucher du doigt les mécanismes de la mise en œuvre du Guichet agroécologique respectueux de l’environnement.

En effet, ces vérificateurs, venus de plusieurs pays africains et occidentaux, ont été émerveillés de découvrir une grande cacaoyère luxuriante en zone de savane, parsemée d’arbres fruitiers et bien d’autres variétés barrières des intempéries. Ils ont beaucoup appris du processus du propriétaire qui a démontré qu’il y a des rendements plus importants en savane qu’en forêt qu’il faut d’ailleurs protéger.

Etape de Melong

Les membres de CAFI étaient également dans le grand bassin de production du cacao et café du Moungo, région du Littoral. Rebecca Kamgue, première bénéficiaire du Guichet producteurs, phase pilote, était simplement impressionnante.

«Au sein de ma coopérative, où nous sommes 5000 membres, tout le monde a bénéficié du Guichet producteurs. Nous diversifions notre activité. Ici, c’est la caféière dans laquelle se trouve le bananier-plantain, les arbres fruitiers, le manioc et autres palmiers à huile. C’est une superficie de 50 hectares. Il y a 20 hectares de manioc, 17 hectares de café, 08 hectares de palmerais et on fait du vivrier pour nourrir la famille. Ce champ a 12 ans et ma jeune caféière n’en a que 03.

Nous avons parsemé les tiges de cacaoyers dans la caféière de l’autre côté sur une superficie de 05 hectares. Je rappelle que Melong est le plus grand bassin de production du café Robusta au Cameroun», a-t-elle éclairé la lanterne des visiteurs, non sans saluer le choix de son arrondissement comme zone pilote, pour la mise en œuvre de la transition agro écologique dans le Moungo, qui compte, à date, 105.198 producteurs enregistrés sur la plateforme du Guichet producteurs dont plus de 66.000 pour Melong. Un résultat à mettre à l’actif du FODECC résolument engagé à la transition au Guichet agroécologique.

Efforts salués du FODECC  

«Nous saluons pour cela tous les efforts du FODECC, non seulement pour protéger l’environnement, mais aussi pour enrichir les producteurs et améliorer leur standard de vie», dixit Simon Hopkins, Président du Conseil d’administration de CAFI (Grande Bretagne).

«La présentation qui nous a été faite par l’Administrateur du FODECC sur les différents guichets est très intéressante, très enrichissante à plusieurs égards. Effectivement, il est intéressant d’observer que dans la sous-région, un pays comme le Cameroun puisse être un exemple de réussite dans la subvention des acteurs des filières cacao et café, à travers des innovations qui nous été présentées, tant dans le résultat des effets souhaités que dans la manière dont c’est organisé. Le tout sur du digital. C’est très enrichissant pour nous. Je pense que notre pays pourra s’en servir comme exemple», s’est réjoui le Pr Joseph Longunza Malassi, de la République Démocratique du Congo.

Apprendre de l’expérience du FODECC

«Pour nous, c’est une fierté de voir qu’une organisation africaine, du bassin du Congo comme le FODECC a pu ressusciter, soutenir tout un secteur. Pour le comprendre, il faut voir la part du secteur cacao et café dans l’économie camerounaise et le nombre d’agriculteurs qui sont employés. Nous avons entendu au cours des échanges que le FODECC en deux ans avait enregistré plus de 350 mille producteurs. Ce qui est un chiffre énorme. Donc, ce maillon dans l’économie africaine, camerounaise qui bénéficie de l’expertise du FODECC et de son système ingénieux mis en place vaut la peine de lui jeter les fleurs et valait la peine de venir et de nous rendre compte sur place de ce qui est en train d’être fait. Nous sommes très édifiés et nous voulons féliciter les animateurs du FODECC et tous les membres de cette organisation », a félicité le Pr Joseph Longunza Malassi.

Un état de services qui plaident pour le Cameroun en matière d’accompagnement des producteurs du cacao et du café. Il faut le rappeler, le pays a procédé à la signature d’un partenariat avec le CAFI, le 07 octobre 2024 en Allemagne, qui permettra aux producteurs, cette année, de bénéficier d’importants financements, soit 500 millions de dollars américains au titre de don sur la période 2025-2027 (plus de 312 milliards Fcfa). Un horizon nouveau s’ouvre donc pour cette filière stratégique engagée à l’émergence du Cameroun.

Bertrand TJANI

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