Le démarrage de la construction du chemin de fer de 540 Km reliant le projet de minerai de fer de Mbalam-Nabeba au Port en eau profonde de Kribi, par les deux entreprises, a été révélé récemment à Yaoundé, par Directeur de la communication du projet, Patrick Tchouwa.
« Initialement programmée pour la fin d’année 2021, la pose de la première pierre du projet aura certainement lieu en février 2022. Quant à sa production, elle est prévue à l’horizon 2024 », a indiqué le Directeur de la communication du projet de construction du chemin de fer de 540 Km reliant le projet de minerai de fer de Mbalam (Est Cameroun)-Nabeba (Congo) au Port en eau profonde de Kribi, Patrick Tchouwa, dans un entretien avec l’Agence Digitale d’Informations Africaines.
Justifiant le retard accusé dans le démarrage du projet, le journaliste s’est voulu légaliste. « Vous savez, dans notre pays, il y a des procédures qu’il faut respecter. En tant qu’entreprises citoyennes, le consortium Bestway finance Ltd, dirigé par Alexandre Mbiam, et AutSino Resources Ltd tiennent à respecter scrupuleusement ces procédures, pour ne pas tomber dans le piège des entraves. Je précise que les petits retards observés ne sont pas dus aux lourdeurs administratives. Mais plutôt, il fallait respecter les tenues des réunions qui devaient nous permettre d’arriver à la pose de la première pierre », a-t-il informé, avant de relever les assurances de la procédure : « Nous n’avons aucune difficulté depuis le début des discussions avec l’Etat du Cameroun. Nous travaillons en parfaite accord et on s’accommode à ce que les choses soient claires, pour que les procédures soient respectées que ce soit du côté du Cameroun que du côté du consortium. C’est ce qui est en train d’être fait. Nous sommes très contents de la manière dont les choses sont en train d’avancer. Le gouvernement camerounais nous ouvre les portes, pour pouvoir faire aboutir ce projet qui tient à cœur les deux Chefs d’Etats du Cameroun et du Congo ».
Avancées du projet
S’agissant des avancées du projet, le Directeur de la communication a rappelé qu’:« entend que grande entreprise avec un financement important octroyé par des investisseurs, qui ont été intéressés par ce projet grâce à la volonté des deux Chefs de l’Etat, le Président Paul Biya du Cameroun et le Président Dénis Sassou Nguesso du Congo, nous avons signé, le 22 juin 2021, un mémorandum d’entente. Puis, nous avons tenu plusieurs réunions, pour discuter des études de faisabilité, afin de convaincre le gouvernement camerounais que nos études sont fiables ». Selon Patrick Tchouwa, ces études ont été certifiées par le cabinet Kpmg. Après adoption des études de faisabilité, a-t-il renchéri, « il fallait soumettre notre offre de solvabilité au Ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, qui, à son tour, devait transmettre au Ministre des Finances, pour l’avis de solvabilité budgétaire.
Le 24 novembre 2021, le consortium a tenu un comité, présidé par le Secrétaire général du Ministère des Finances, Gilbert Didier Edoa. « Au terme de cette réunion, nous avons reçu du Ministre des finances, Louis Paul Motaze, le 27 décembre 2021, l’avis favorable de solvabilité budgétaire que nous avons transmis immédiatement et à la même date au Ministre des Transports qui, à son tour, l’a transmis pour avis d’éligibilité, le 29 décembre 2021, au Conseil d’Appui à la Réalisation des Contrats de Partenariat (Carpa). Le 04 janvier 2022, le Carpa a certifié l’avis d’éligibilité. Ce qui a permis au consortium Bestway Finance Ldt et AutSino Resources Ltd d’engager des discussions avec le Ministère des Transports, pour la phase de l’exécution du contrat tout en attendant que le ministre puisse saisir les services du Premier Ministre, Joseph Dion Ngute, pour la dispense à concurrence. Après, nous passerons sur la pré-qualification. Surtout que l’Etat du Cameroun ne déboursera aucun franc dans ce projet cher pour le Cameroun et le Congo, et qui va bénéficier à toute la sous-région Afrique centrale. A ce jour, les études sont avancées à 80 %. D’ici la fin janvier 2022, les 20 % des études aboutiront à la signature du contrat avec l’Etat du Cameroun. La pose de la première pierre pourra intervenir en février 2022 », a-t-il précisé, non sans relever qu’« Au Congo Brazzaville, le pays a déjà délivré toutes les autorisations nécessaires au Cameroun, pour l’effectivité du projet ».
Retombées du projet
Il faut rappeler que l’investissement consenti pour la réalisation de ces deux projets phares s’élève à près de 5 500 milliards de Fcfa. Le consortium précise qu’il n’exploitera rien du Cameroun. Les exploitations se feront au Congo Brazzaville partant d’Avima, Badondo-Nabeba. « Nous ne demandons au Cameroun que les droits de passage. Le Cameroun va bénéficier dans ce projet de la mise en place des infrastructures comme la construction du port minéralier multi modal à Kribi. Cela va générer près de 20 mille emplois directs et indirects. Au-delà des trente-six mois des travaux, les bénéfices vont aller à plus de cinquante ans. Ce projet, qui va porter sur la production de 100 millions de tonnes par an, va favoriser le développement de la sous-région Afrique centrale et d’élargir l’ouverture entre le Cameroun et le Congo », a fait savoir le Directeur de la communication du projet.
Il est important de rappeler que la construction du chemin de fer de Mbalam, région de l’Est Cameroun, au Port de Kribi, région du Sud, s’inscrit dans la mise en œuvre des grands projets d’extraction minière de première génération non encore effectifs au pays. Il s’agit d’un projet qui fait suite à la volonté des deux chefs d’Etats d’exploiter les gisements miniers dont recèle le Craton du Kasai au Congo incluant les dépôts de Nkout et Mbalam au Cameroun.
Bertrand TJANI