
À moins de deux semaines de la présidentielle du 12 octobre 2025, le Premier ministre Joseph Dion Ngute n’a pas le temps de regarder les sondages. Ce mardi 30 septembre, il enfile son costume de chef de l’executif pour une double cérémonie : l’inauguration du nouveau siège du Ministère des Travaux publics, suivie de la signature du Concord International Hôtel à Yaoundé. Deux événements qui tombent à pic, comme un rappel : « L’État travaille, même si la politique s’agite. »

Un immeuble qui parle plus fort que les discours
En pleine effervescence électorale, le gouvernement offre ainsi un symbole tangible de sa vision : moderniser l’administration camerounaise. Le nouvel immeuble, situé au cœur de la capitale, se veut le visage d’un État tourné vers l’avenir. La cérémonie, organisée en deux temps (10h et 13h), semble soigneusement chorégraphiée pour marquer les esprits.

Stratégie ou diversion ?
Alors que l’opposition multiplie meetings et promesses, l’exécutif, lui, mise sur le concret. « C’est une démonstration de force et de maîtrise du calendrier », analyse un expert. Pour d’autres, c’est un coup de com’ bien senti : « Montrer que la machine étatique fonctionne, malgré le tumulte électoral. » Reste à savoir si les Camerounais, préoccupés par le coût de la vie et les défis quotidiens, seront sensibles à ce genre de démonstration.

Le timing fait débat
Certains y verront une coïncidence, d’une une récupération politique. « Les inaugurations, c’est bien, mais les attentes des populations vont au-delà des bâtiments neufs », tempère un militant de la société civile. Dans un contexte de campagne électorale tendue, chaque geste est décortiqué, chaque symbole interprété.

Une chose est sûre : le gouvernement ne compte pas laisser l’opposition monopoliser le débat. À Yaoundé, on mise sur le bilan pour convaincre… ou pour impressionner.
Gérald Nyatte