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Transports : l’Afrique centrale se mobilise contre les véhicules polluants

C’est à la faveur d’un atelier qui s’achève, ce 10 juillet 2024 Yaoundé.

Mettre en place, à l’échelle sous régionale, sur la base des bonnes pratiques internationales et des expériences réussies, des systèmes d’échange d’informations sur les véhicules d’occasion avec un support de données, des cadres d’inspection et de contrôle et la mise en œuvre de systèmes de conformité, le tout complété par un renforcement des capacités par le biais d’ateliers.

C’est l’objectif principal de l’atelier qui aura réuni deux jours durant à Yaoundé les experts des pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (Ceeac) autour des experts du Programme de Nations Unies pour l’Environnement ; ceux de la Commission des Nations Unies pour l’Europe ainsi que ceux du Comité International d’Inspection des Véhicules. Il s’inscrit dans le cadre du projet des véhicules d’occasion plus sûrs et plus propres pour l’Afrique financé par le Fonds Mondial pour la Sécurité Routière (Rsf).

Dans les échanges, les participants ont relevé que les pays de la Ceeac sont essentiellement tributaire de l’importation de véhicules d’occasion pour répondre aux besoins croissants de mobilité, car il n’y presque pas d’industrie de production automobile dans la sous-région. Ces mêmes pays n’ont pas pour la plupart de normes sécuritaires et environnementales minimales en matière de véhicules en vue d’encourager l’importation de véhicules d’occasion plus propres et plus sûrs.

Ainsi, les véhicules d’occasion ne sont pas seulement l’un des principaux facteurs de pollution de l’air dans de nombreuses villes africaines, mais aussi l’un des principaux facteurs d’accidents de la route et de décès sur les routes. La prospective dans ces domaines pourrait être alarmante, si l’on intègre que le parc automobile de ces pays devrait au moins doubler d’ici 2050.

Des avancées importantes sont déjà palpables dans les pays de l’Afrique de l’Ouest de l’Est et du Sud, qui ont déjà adopté un ensemble de règles visant à introduire des carburants et véhicules plus propres.

Suite à la réunion des ministres de l’environnement et de l’énergie des 15 pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui s’est tenue les 6 et 7 février 2020 à Ouagadougou, au Burkina Faso, les mesures suivantes ont été adoptées : une norme de 50 particules par million (ppm) de soufre pour l’essence et le diesel pour tous les carburants importés à partir du 1er janvier 2021, raffineries locales ayant jusqu’au 1er janvier 2025 pour répondre aux nouvelles exigences et de se conformer aux autres paramètres des carburants, tels que le benzène et le manganèse ; tous les véhicules importés, qu’ils soient neufs ou d’occasion, ainsi que l’essence et le diesel, devront se conformer à une norme minimale d’émissions de véhicules Euro 4/IV à partir du 1er janvier 2021 ; une limite d’âge de 10 ans pour les véhicules d’occasion a également été convenue, avec une recommandation d’une limite d’âge de cinq ans pour les véhicules utilitaires légers ; un plan visant à améliorer l’efficacité énergétique des véhicules importés a également été adopté, avec pour objectif de doubler l’efficacité du parc automobile, en passant d’une moyenne de 8 litres aux 100 kilomètres aujourd’hui à 4,2 litres aux 100 kilomètres d’ici 2030 avec un objectif intermédiaire de 5 litres aux 100 kilomètres d’ici 2025.

La feuille de route sur l’efficacité énergétique des véhicules comprend des propositions visant à introduire des incitations fiscales pour attirer dans la région des véhicules peu ou pas polluants ; des mesures pour promouvoir les véhicules électriques ; un nouveau label harmonisé pour les véhicules nouvellement importés indiquant l’efficacité énergétique et les émissions de CO2 du véhicule afin de sensibiliser les consommateurs.

De manière plus spécifique, cet atelier vise à renforcer les réglementations dans les pays importateurs de véhicules, tout en exhortant les pays développés à cesser d’exporter des véhicules qui échouent aux inspections de l’environnement.

Bertrand TJANI

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