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Tour des festivals de la CEMAC : le Tchad comme lieu du déclic en 2025

Une vision d’intégration portée par un designer d’un autre genre inspire cet éditorial de Sylvain YANGMAN.

Le Peuple Moundang qui partage territorialement l’interface frontalière Tchad-Cameroun a écrit en avril 2023, à Kaélé, une belle page de son histoire ; une ode aux réminiscences de sa riche culture pour redonner corps et vie à son patrimoine culturel. La célébration du Festival International Moundang, Fii Moundang, puisqu’il s’agit de lui, aura été un vrai moment de reconnexion, de réinvention et de plaidoyer pour un peuple Moundang fier de son histoire, conscient des enjeux de développement durable du moment, attaché à la sauvegarde et la pérennité de son identité.


Rappelons utilement que Fii Moundang s’est tenu à la suite du Forum International Moundang de Pala au Tchad et du Festival Culturel Moundang (Fing-Za Moundang) de Torrock toujours au Tchad en 2014.
Il s’est ainsi inscrit dans la continuité de ce réveil enclenché à Pala ; de cette redynamisation, moult fois exprimée, de la culture Moundang. Et comme tel, ce fut un grand moment de retrouvailles, de souvenirs, de partage et d’apprentissages, surtout un moment de projections.
Ainsi, au terme de cette belle étape de 2023 à Kaéle, conduite des mains de maître par S.M Dr Taybe NGABA et de nobles filles et fils Moundang, il y a eu un ensemble de résolutions. De manière transversale, il est question d’asseoir une dynamique rotative de l’organisation du festival des cultures Moundang entre le Cameroun et le Tchad, de mieux peaufiner le marketing culturel de cet événement fort populaire et, partant, mieux consolider l’intégration par les peuples au sein de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale, la CEMAC.
L’année 2025 annonce, dans la dynamique de consolidation des acquis et d’intégration des innovations organisationnelles, une nouvelle apothéose de célébration de la culture du peuple Moundang qui est au Cameroun et au Tchad. Cette édition du Festival International Moundang qui pointe articule, à partir du référentiel de la célébration de Torrock, la 3e édition de ce qui est convenu d’appeler avec nos frères du Tchad, Fing Zam 3 à Ndjamena et à Léré au Tchad. Nul doute qu’il y a lieu de s’attendre, comme le sérieux du comité d’organisation le laisse déjà présager, à un Festival fort retentissant qui postule, entre autres, de donner le coup d’envoi d’une supra vision que porte le projet « Tour des festivals de la CEMAC ». Ce top départ qui sera donné à partir de la capitale Tchadienne, interagissant avec la localité de Léré épicentre de l’ancrage territorial Moundang, transpose l’idéologie plus large d’une diversité culturelle intégratrice.


Cet hymne à la diversité socioculturelle n’est que modalité de richesse et de développement dès lors que l’on communique, l’on échange, que l’on apprend à mieux/bien se connaitre. Le Tour des Festival est donc, en réalité, ce pèlerinage qui donne de faciliter, la communication et l’échange entre les multiples corpus et communautés culturelles de l’Afrique centrale. Il est question que les différences entre les peuples deviennent un stimulus de voyage à la découverte de l’autre ; que ces différences soient des motifs de complémentarités et non de différends (conflits).
Le projet que porte, du haut de son expérience, S.M. Dr Taybe NGABA expose de grands atouts pour combler les lacunes d’une intégration sous régionale jusqu’ici balbutiante ; davantage vue sur le prisme de la réalisation des infrastructures communes ou intégratrices (routes, écoles…). Certes, cette orientation, actuelle, n’est pas sans pertinence ; mais le Tour des Festivals de la CEMAC revendique une dynamique complémentaire dont l’itinéraire permet de consolider DURABLEMENT l’intégration par le bas, par les peuples, dans un élan, entre autres, de sauvegarde des patrimoines culturels matériels et immatériels de ces peuples. Le défi est d’autant plus prégnant que l’on constate la vitesse avec laquelle nos cultures s’érodent, ou d’autres s’effondrent face à la puissance des canaux d’acculturation et d’uniformisation culturelle d’inspiration occidentale.
Il n’est pas excessif de souligner que le ventre mou, jusqu’ici, de l’intégration et du développement de l’Afrique (dans toutes ses sous-régions) tient de l’absence d’une véritable révolution culturelle, mieux, d’une stratégie de reconnexion des territoires culturels divisés par la colonisation pour densifier la réappropriation des cultures analogues ou identiques de part et d’autre des frontières internationales des États.
Le Tour des festivals de la CEMAC apparaît comme le levier pragmatique de cette intégration, dans un déploiement de (re)découverte carnavalesque des territoires et des peuples Toupouri, Massa, Moyssoye, Mboum, Gambaye, Moundang, Fang Beti, etc de part et d’autre de ces marges frontalières des pays de l’Afrique Centrale, et pourquoi pas dans l’avenir au-delà.
Entendue aussi que l’industrie culturelle, et partant touristique, est celle qui guide les métiers d’avenir parce qu’à la base de toute conquête du monde, et de (re)découverte ou de diversification de destination touristique. Il s’agit, sans grand risque de se tromper, de projeter l’idéologie de réussite de l’intégration et de l’unité sous-régionale. Oui, la culture seule aujourd’hui peut et va réussir où les autres théories ont manifestement échoué!
Il est question d’y croire et de s’impliquer pour que les fruits soient à la hauteur de la promesse des fleurs d’une consolidation de la fraternité et des ambitions véritablement partagées dans la CEMAC.
Il est de multiples exemples dans le monde qui donnent de souligner que tous les regroupements à succès sont ceux fondés sur une idéologie culturelle.
C’est le cas de la francophonie, du Commonwealth et de bien d’autres corporations à l’instar des festivals de cinéma dans le monde occidental (Cannes en France, Mostra de Venise en Italie, Berlinale en Allemagne, etc.)
Disons-le sans ambages, S.M. Dr Taybe NGABA à travers ce projet de
« Tour des festivals de la CEMAC », apparaît comme le GUIDE OUTILLÉ, l’Expert qui maitrise son sujet dans cette quête d’une véritable intégration des peuples dans la zone CEMAC.
Les querelles internes fondées sur les positionnements ou autres calculs égoïstes (fléaux par ailleurs communs à toutes organisations humaines) ne devraient point être au goût du jour.
Plus qu’une satisfaction d’avoir participé activement à la relance des associations culturelles nationales, GBE-ZAH du Cameroun et TAIKI du Tchad, pour le cas des Moundang ; les célébrations culturelles des peuples qui sont déployés de part et d’autre des marges frontalières de la CEMAC doivent permettre d’aller plus loin dans l’intégration du vivre ensemble qui ne peut rester cloisonné dans les seuls États, mais qui participe au développement durable entre les peuples.
C’est là même, le moyen pertinent d’écrire en lettres de noblesse, cette interconnexion des peuples par la gastronomie, l’art, l’artisanat, la musique, la pharmacopée, etc.

Correspondance particulière

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