C’est à travers une note d’information trimestrielle qu’Energy of Cameroon a informé que face à la critique relative à la formule de facturation par estimation, elle a rebasculé à la relève systématique des index des consommations électriques.
L’électricien camerounais a définitivement plié l’échine en ce qui concerne la facturation par estimation qu’elle a voulu imposer aux populations. En effet, dans sa note d’information trimestrielle qui vient de paraître, Eneo Cameroun informe qu’elle a tiré toutes les leçons des critiques relatives à sa facturation par estimation et qu’elle a rebasculé à la relève systématique des index des consommations électriques.
« En plus d’avoir rebasculé toutes les agences du pilote sur la relève systématique, un dispositif de prise en charge accélérée des clients concernés est en place. Toutes les factures estimées et réputées erronées suivant cette approche sont actuellement corrigées, soit par anticipation, soit avec la collaboration des clients eux-mêmes qui fournissent leurs relèves du jour par photo ou auto-relève », a expliqué l’entreprise.
Mais, il y a comme un goût de déception dans ce revirement du concessionnaire du secteur de l’électricité au Cameroun. Car, il revient sur ce qui a motivé sa décision d’expérimenter la facturation par estimation, il y a quelques mois. «Eneo a opté pour cette seconde approche en attendant que tout le parc de comptage ait été converti en compteurs intelligents prépayés ou post payés. C’est davantage l’une des options de modernisation du service et une réponse aux problèmes que pose cette activité, au rang desquels, le besoin croissant de releveurs lié à la croissance du nombre de clients (+100 mille par an), la non relève de certains compteurs du fait de l’accès difficile, et aussi un certain inconfort exprimé par les clients face aux visites de plusieurs équipes d’Eneo chez eux, entre autres problèmes», a ajouté la structure.
Entassement du releveur
A terme, avec ce système, le client devait voir l’encombrement du releveur baisser, surtout dans un contexte où nous sommes appelés à vivre avec la Covid-19, et donc de renforcer les mesures barrières. Seulement, des critiques sont nées suite respectivement aux estimations ou aux irrégularités constatées sur les installations des clients. Mais, Eneo ne désespère pas. L’opérateur révèle qu’il travaille avec le régulateur l’Agence de Régulation de l’Electricité (Arsel), pour mieux encadrer cette approche, afin d’en tirer (les clients avec) le plus grand bénéfice, comme c’est le cas en France, au Gabon, en Afrique du Sud, au Kenya, en Ouganda, au Sénégal et dans beaucoup d’autres pays avancés…
Selon la société, de plus en plus ailleurs, la facturation des consommations d’électricité se fait au travers de deux approches. Il s’agit de la Télé relève des index puis facturation. Ce qui suppose que l’ensemble du parc de compteurs est intelligent et par estimation des index entrecoupée par une relève physique (2, 3 ou 4 fois maximum par an).
Il faut relever qu’Eneo a opté pour cette seconde approche en attendant que tout le parc de comptage ait été converti en compteurs intelligents prépayés ou post payés. Mal lui en a pris. Il y a quelques mois, Eneo a déployé un projet pilote de facturation sur la base d’une approche de relève alternée avec l’estimation des index. Ceci concernait un peu plus de 30% des clients. Mais, cela a donné une perception aggravée de surfacturation. Ce qui n’a pas laissé l’opinion publique sans voix et le ras-le-bol des populations camerounaises s’est fait entendre. Aussi, certains observateurs avertis pensent que le problème de surfacturation sera définitivement de l’histoire ancienne.
Ernesthine BIKOLA