C’est sous le thème « l’Industrie du livre, un levier de croissance », que s’est tenu du 09 au 12 mars dernier au musée national, le tout premier salon international de l’industrie du livre de Yaoundé.
La première édition du Salon international de l’Industrie du Livre (Siily) a drainé du beau monde au Musée National du 09 au 12 mars dernier. Ce Siily était placé sous le patronage du ministère des Arts et de la culture. Durant quatre jours, le musée national de Yaoundé, s’est transformé en un carrefour des métiers du livre où auteurs, bibliothécaires, éditeurs, infographes, imprimeurs, libraires, lecteurs pour ne citer que ceux-là venus d’ailleurs et du Cameroun, ont partagé leur passion. L’objectif étant de trouver des voies et moyens pour faire du livre, un vecteur de croissance économique. Selon Matchadje Yogolipaka, directeur du Siily,« après plusieurs expériences vécues à travers plusieurs pays de par le monde, nous avons pensé qu’il était bon de nous s’inspirer des faits d’armes des autres pour mettre en synergie les différents acteurs de la chaîne de valeur du livre. Plus souvent, nous ne nous rapprochons pas davantage et c’est ainsi que les difficultés des uns et des autres sont ignorées pourtant en fédérant les énergies, nous pouvons mieux nous comprendre. Vous voyez, le thème du salon est très évocateur, l’industrie du livre, un levier de croissance car un peuple qui lit et un peuple qui vit. La lecture permet aux enfants d’être moins oisif et les éloignent des déviances ».
Toutefois, au cours de ce salon, plusieurs thématiques été abordées durant les échanges. Il s’agit entre autres de l’état des lieux du livre en Afrique, du développement de l’industrie du livre: regards d’acteurs, enjeux et perspectives. Comment intéresser les camerounais et africains à la lecture ? Comment apprendre nos cultures et langues à partir des livres ? Des questions qui ont cristallisé les professionnels de la filière du livre. Pour ce faire la solution du livre numérique apparait donc comme la plus indiquée dans un monde où les gens sont de plus en plus connectés. Ainsi donc, les professionnels du livre ont pensé des projections des livres des publications numériques des ouvrages. Pour Élise Abeng Ze, écrivaine et enseignante à l’école normale supérieure de Bertoua, plusieurs problèmes freinent le décollage de l’activité livresque. Aujourd’hui, on constate malheureusement que l’enfant préfère acheter un jeu vidéo plutôt qu’un livre. L’avènement du digital dans tous les secteurs de la vie constitue une opportunité et l’enseignante estime que le numérique devrait être une bouée de sauvetage, une aubaine pour le développement du livre et de la culture, il faut mettre le livre en images. Ainsi, on aura un public suffisamment large, à l’exemple de kirikou, question de s’adapter au monde actuel.
Il faut rappeler pour cette première édition, de nombreux pays africains, à l’instar de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Tchad, du Burkina Faso, du Mali, ont été invités. Ce salon a par ailleurs permis aux professionnels de ce secteur d’activité à savoir éditeurs, libraires, auteurs, distributeurs, infographistes, bibliothécaires, documentalistes, critiques littéraires de se retrouver et de faire du livre un produit de première nécessité.
Ernesthine BIKOLA