Récompensé à Cannes et porté par des voix migrantes puissantes, le film d’Erige Sehiri poursuit sa conquête en visant l’Étoile d’Or au Festival international du film de Marrakech. Un récit sensible, humaniste et profondément ancré dans les réalités africaines.
“Promis le Ciel” poursuit son ascension à Marrakech
Le cinéma tunisien brille une nouvelle fois sur la scène internationale. “Promis le Ciel”, déjà auréolé du prix Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, est désormais en lice pour décrocher l’Étoile d’Or au Festival International du Film de Marrakech, l’un des rendez-vous cinématographiques les plus prestigieux du continent.

Dans ce long-métrage, la réalisatrice Erige Sehiri plonge dans le quotidien de trois femmes ivoiriennes à Tunis. Un regard intime, lucide et tendre sur ces existences prises entre deux mondes. Elle explique son intention :
« Je voulais saisir un moment suspendu, cet entre-deux entre l’Afrique subsaharienne et l’Europe. ‘Promis le ciel’, c’est toutes les promesses qu’on se fait — politiques, maternelles ou spirituelles. »
Une démarche profondément nourrie par sa propre histoire :
« Mes parents ont immigré en France dans les années 70. Nous nous sommes souvent demandé comment nous, Maghrébins et Arabes, étions perçus en Europe. Alors je me suis interrogée : que faisons-nous, nous, aux personnes qui arrivent chez nous, surtout dans un climat de discours xénophobes ? »
Le casting donne au film une puissance émotionnelle rare. La comédienne Aïssa Maïga, franco-sénégalaise, y incarne une femme musulmane devenue pasteure dans une église évangélique clandestine à Tunis. Elle confie :
« Ce film est très proche de mon cœur. Il est plein d’amour, d’humour et de poésie. Il ne tombe jamais dans le misérabilisme. Il change notre regard. »
Le verdict du jury de Marrakech tombera le 6 décembre. En parallèle, “Promis le Ciel” concourt également aux Journées Cinématographiques de Carthage. Sa sortie en salles en Tunisie est attendue à l’issue des festivals.
Gérald Nyatte





